Zarco sur sa chute à Phillip Island : "Là j'ai eu peur"
Le Français avait été victime d'un accident à très haute vitesse lors de la dernière édition du Grand Prix d'Australie.
Photo de: Gold and Goose / Motorsport Images
Depuis son arrivée dans la catégorie reine, et même depuis ses débuts en Grand Prix, Johann Zarco s'est forgé une solide réputation de pilote très régulier ne commettant que rarement des erreurs.
L'an dernier n'a pas fait exception, même si ses deux principales chutes, survenues en course, ont marqué les esprits. Que ce soit en raison du contexte comme au Mans, où il était à la poursuite de Jorge Lorenzo pour le gain de la première place devant son public, ou bien en raison du caractère spectaculaire de son accident, comme ce fut le cas en Australie en toute fin de saison. Il était alors en train de revenir au premier plan après une deuxième première ligne de suite (une pole position allait même suivre lors du GP suivant, en Malaisie), alors qu'il avait connu un passage plus difficile en milieu de campagne.
Rationaliser les chutes
Invité sur le plateau du Canal Sports Club samedi, le Français n'a d'ailleurs pas caché qu'il s'était agi là de la chute la plus effrayante de sa carrière, sachant qu'il a heurté Marc Márquez de plein fouet et à très grande vitesse.
"En général je n'ai pas peur, car toutes les chutes sont vraiment gérées", a-t-il expliqué. "On arrive à 320, et au moment où je touche sa roue arrière je suis à 280 km/h. C'était la chute la plus effrayante de ma carrière. Là j'ai eu peur. En général on répond 'non' [à la question de savoir si le pilote a eu peur au moment de l'accident], parce qu'on sait pourquoi on chute."
Il faut dire que le Cannois a eu de la chance lors de sa chute, ne rencontrant aucun obstacle au cours de sa très longue glissade une fois tombé de sa moto. Le numéro 5 ne cache pas d'ailleurs que l'instinct de survie a pu jouer durant ces très longues secondes où il fut rendu au rang de simple élément balistique, sans réelle prise pour rétablir la situation.
"Sur le coup lors de la chute, on craint d'avoir mal donc on essaye de se protéger, mais là ce n'est pas normal de descendre de bord à cet endroit du circuit", reprend-il. "Ma chance c'est que je suis resté dans l'herbe et je n'ai fait que glisser. Je me suis gainé pour être prêt à choper des coups. C'est un instinct de survie, j'ai laissé les yeux ouverts, car si je peux voir où je vais, eh bien ça me sauvera toujours. Mais finalement ça s'est arrêté. J'ai mis quelques secondes avant de me lever, et j'ai même mis plusieurs heures jusqu'au lendemain matin pour vraiment la digérer celle-là."
Shoot d'adrénaline
Si Zarco a finalement pu rationaliser sa chute en l'expliquant a posteriori, le fait de tomber dans cet endroit inhabituel, à l'approche du premier virage du tracé australien, Doohan Corner, une courbe à droite très rapide, restera à coup sûr gravé dans sa mémoire.
"Sur cette chute, je savais pourquoi je tombais", nuance-t-il. "C'est vrai que Marc s'est décalé sur la gauche alors que moi j'y étais. Il me l'a dit ensuite : 'Je ne t'aurais pas cru à cet endroit-là'. Je sais donc pourquoi je suis tombé, mais c'est la vitesse... ce n'est pas normal de tomber là. Le 300 km/h on l'aime, c'est une belle adrénaline, mais c'est encore, non pas du paranormal, mais un bon shoot d'adrénaline."
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