L'abandon des couvertures chauffantes alarme Russell : "Il y aura des accidents"

Une interdiction des couvertures chauffantes est envisagée pour la saison 2024 de Formule 1, mais les pilotes sont sceptiques.

George Russell, Mercedes F1 W14, dans les graviers

L'abandon des couvertures chauffantes est un sujet récurrent en Formule 1. Cette nouvelle règle était initialement prévue dès la saison 2021, mais elle a été reportée encore et encore pour diverses raisons – qu'elle ne coïncide pas avec le nouveau Règlement Technique, puis la pandémie de COVID-19…

La semaine dernière à Barcelone, les pilotes Mercedes et Ferrari (avec Mick Schumacher à la place de Lewis Hamilton) ont testé des pneus Pirelli conçus pour fonctionner sans couvertures chauffantes, en vue d'une éventuelle mise en œuvre de l'interdiction de ce dispositif en 2024. La décision sera prise d'ici la fin du mois de juillet, alors qu'il ne reste qu'un dernier test à mener à Silverstone avec Red Bull et Haas. Et pour l'instant, c'est loin de faire l'unanimité.

"Avec le recul, ça n'a probablement pas été testé dans les bonnes conditions ni sur le bon circuit", analyse George Russell. "Je pense que si l'on va sur un circuit comme Barcelone, avec un asphalte assez agressif, une quarantaine de degrés au sol et plein de gomme du week-end de course… Les pneus étaient très instables à la sortie des stands, mais dès le virage 5 dans le tour de sortie, ils étaient à un niveau respectable."

"Cependant, si je compare ça par contraste avec le début de l'année, lorsque j'ai fait un run à Jerez par dix degrés au sol, il était extrêmement difficile de sortir des stands. Et quitte à être parfaitement sincère, je ne crois pas que nous soyons dans une position, en F1, d'utiliser ces pneus dans un scénario de course. Et je serais très inquiet pour tous les mécaniciens dans la pitlane lors d'un arrêt au stand, je serais très inquiet pour le tour de sortie des stands lors d'une course où il ferait froid. Il y aura des accidents, je n'en doute pas."

"Et je crois que beaucoup de travail, de dépenses et de développement ont été consacrés à ces pneus. Je pense que cela pourrait être consacré à autre chose."

Charles Leclerc au volant de la Ferrari SF-23.

Charles Leclerc au volant de la Ferrari SF-23.

Lorsqu'il lui est demandé si ces pneus pourraient être utilisés en course, Charles Leclerc répond pour sa part : "Je pense qu'il est trop tôt pour le dire. Et je n'ai pas encore toutes les réponses. Je dois dire que dans les conditions que j'avais lors du test, c'était bien, et ça s'est bien passé. Mais avec des températures plus basses, je ne sais pas, je n'ai pas testé ces pneus dans des températures plus basses, et c'est là qu'est le grand point d'interrogation."

Concernant le fonctionnement des pneus à Barcelone, le pilote Ferrari précise : "Il y a quatre ou cinq virages où c'est très délicat, où les pneus ont besoin de monter en température. Quand on est seul en piste, ce n'est pas un si gros problème. Bien sûr, si on bataille avec d'autres voitures, ça devient très, très difficile à gérer. Si cela reste quatre ou cinq virages, même à température basse, alors c'est quelque chose que nous pourrions envisager. Mais évidemment, à température très basse, je m'attends à ce que la mise en température prenne bien plus longtemps, alors ça pourrait devenir difficile."

Fernando Alonso, qui a connu les pneus sans couvertures chauffantes aux 500 Miles d'Indianapolis, n'est pas convaincu non plus. "Je pense que cela dépend de l'énergie mise dans le pneu sur telle ou telle piste. Je pense que Barcelone aidera les pneus. D'autres rendront les choses très difficiles. À Indy, on met d'emblée beaucoup d'énergie dans les pneus, et ça allait. Des endroits comme Monaco, ou d'autres ? Je ne suis pas fan de l'abandon des couvertures, à vrai dire, et je ne vois pas pourquoi le faire", conclut le pilote Aston Martin.

Lire aussi :

Propos recueillis par Adam Cooper

Rejoignez la communauté Motorsport

Commentez cet article

Voir aussi :

Article précédent Haas s'attend à garder le duo Magnussen-Hülkenberg en 2024
Article suivant Verstappen : "Irréaliste" d'espérer des F1 bien plus légères

Meilleurs commentaires

Abonnez-vous gratuitement

  • Accédez rapidement à vos articles favoris

  • Gérez les alertes sur les infos de dernière minute et vos pilotes préférés

  • Donnez votre avis en commentant l'article

Édition

France France