Aston Martin : Changer d'usine, pas une excuse à la baisse de forme

Alors que son équipe a commencé à s'installer dans sa nouvelle usine courant 2023, Mike Krack estime que cela ne peut pas servir d'excuse à sa baisse de compétitivité en seconde moitié de saison.

Fernando Alonso, Aston Martin AMR23

Dans le cadre du rachat des actifs de Force India en 2018 par un consortium d'investisseurs menés par Lawrence Stroll et le retour de la marque Aston Martin, sous l'impulsion du milliardaire canadien, en tant qu'écurie à part entière en 2021, d'importants investissements ont été consentis pour que la structure basée à Silverstone joue dans la cour des grands.

Ainsi, l'équipe s'est lancée dans la construction d'infrastructures, dont une nouvelle usine sur son "campus". Ce nouveau bâtiment est entré en fonction dans le courant de la saison 2023, avec l'installation d'employés dans une partie de ces 37 000 m², même si des travaux sont toujours en cours et devraient s'achever d'ici la fin d'année 2024.

L'entame du processus de déménagement vers l'usine a coïncidé avec le début de la baisse des résultats sportifs d'Aston Martin, après un premier tiers de saison bien meilleur qu'attendu. L'AMR23 n'a cependant pas connu une phase de développement aussi fructueuse que pour d'autres constructeurs, ce qui a fini par reléguer l'écurie à la cinquième place du classement constructeurs, alors même qu'elle était clairement la seconde force du plateau en début de campagne.

"Au début de l'année, lorsque nous avons obtenu ces bons résultats, j'ai toujours dit : 'Nous connaîtrons des moments plus difficiles'. Et ils sont arrivés, malheureusement, beaucoup plus vite que nous le souhaitions", rappelait ainsi le directeur de l'équipe, Mike Krack, dans un entretien pour Motorsport.com.

Les locaux de la nouvelle usine Aston Martin.

Les locaux de la nouvelle usine Aston Martin.

Le technicien luxembourgeois a rejeté l'idée que les changements liés aux infrastructures aient pu jouer un rôle dans cette baisse de forme sportive et qu'ils puissent donc servir d'excuse. "Je ne suis pas du genre à chercher des excuses. Nous savions déjà que nous allions déménager. Nous savions avant cela que nous nous agrandissions, que nous allions continuer à croître. Quand on sait cela à l'avance, on peut planifier toutes ces choses, et il ne faut pas s'en servir comme excuse, c'est trop facile."

"Lorsque nous avons commencé la saison, nous avions confiance dans le fait que nous avions fait un bon pas en avant. Et nous avons été surpris de voir que d'autres avaient des difficultés. Mais ensuite, la concurrence a commencé à progresser, et nous n'avons pas su gérer cette progression. Nous avons également apporté des évolutions, mais nous n'avons jamais fait de progrès aussi importants que nos concurrents. C'est ainsi que d'autres ont pu se faufiler devant nous."

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"L'écart avec la voiture la plus rapide, qui est le critère que nous utilisons, n'a donc pas beaucoup changé au cours de la saison. Mais [en fin de saison], il y [avait] trois ou quatre équipes différentes entre elle et nous, alors qu'au début, il n'y en avait aucune. Il s'agit donc essentiellement de savoir ce que la concurrence a fait et ce que nous n'avons pas assez fait. Mais le fait d'avoir trop de choses à faire n'a pas d'importance."

Malgré les attentes suscitées par 2023, dont il a lui-même bien conscience, Krack a estimé que les résultats de 2024, bons ou mauvais, ne seront pas décisifs pour le projet Aston : "Honnêtement, nous devons nous projeter un peu plus loin, sur une période de trois ou quatre ans, plutôt que course par course ou saison par saison. Si nous ne terminons pas [2024] à une meilleure place que [2023], les gens considéreront que c'est un échec. Je pense qu'il faut distinguer un peu plus les choses. Mais la nature du business, c'est la position au championnat."

Avec Mandy Curi et Benjamin Vinel

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