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Connaître son niveau pour la reprise : mission (quasi) impossible

Quand aura lieu le premier Grand Prix de la saison 2020 de Formule 1 ? Nul ne le sait et dans ce contexte, une écurie comme Ferrari ignore totalement quelle monoplace elle mettra en piste le moment venu.

Charles Leclerc, Ferrari SF1000

Charles Leclerc, Ferrari SF1000

Andy Hone / Motorsport Images

En reportant – à ce jour – d'au moins deux mois et demi le début de la saison, la pandémie de nouveau coronavirus a frappé de plein fouet la Formule 1 et son organisation. Pour les écuries débute une période particulière, avec une fermeture des usines et une suspension de toutes les activités pendant 21 jours afin de solder prématurément la trêve estivale qui a d'habitude lieu en août. La manière brutale dont le contexte a enrayé la machine F1 n'est pas anodine : il y a moins d'un mois, les dix écuries limaient encore le bitume de Barcelone avec leurs nouvelles montures pour des essais hivernaux, avant de rejoindre Melbourne et d'apprendre qu'elles n'allaient finalement pas courir quelques heures seulement avant le début de l'épreuve. Il a fallu remballer, regagner l'Europe, et mettre en place ce qui pouvait l'être pour la suite en dépit d'un degré d'incertitude plus fort que jamais. 

"La santé de nos employés est importante", souligne avant toute chose Mattia Binotto, directeur de Ferrari, dans une interview accordée au site officiel de la F1. "C'est notre première priorité. Nous avons réussi à nous rendre à Melbourne, même si ce n'était pas simple pour nous car nous avons dû modifier les vols. Mais ce qui se passe en Italie est plus important que ça, c'est ce qui nous préoccupe. Nous exprimons notre solidarité avec tout le monde ici. […] Il y a un besoin de sérénité, d'être avec nos familles et de recharger les batteries. Ces trois semaines de fermeture, avec l'anticipation de la trêve estivale, vont nous servir à faire le plein d'énergie pour ensuite redoubler d'efforts dans les mois à venir." 

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Le Grand Prix d'Australie n'ayant pas eu lieu, ce moment tant attendu où chacun joue cartes sur table a été repoussé, et les interrogations sur la hiérarchie vont demeurer encore longtemps. Cette part de mystère est également valable au sein des écuries, dans le doute quant à leur propre niveau et sa relativité par rapport à celui des autres. Le chamboulement général implique une remise en cause des plannings de développement qui avaient été pensés pour la saison et il est impossible de savoir réellement à quoi ressemblera le package des monoplaces lorsqu'elles seront amenées à courir.

"Avant la fermeture, nous avons essayé de recalibrer les programmes de développement sur la base de différentes hypothèses de calendrier", explique Mattia Binotto. "Mais bien sûr, nous devons attendre de voir l'évolution de l'épidémie de coronavirus dans le monde et ses effets sur la reprise des activités. Ce n'est que lorsque nous aurons une vision plus précise que nous pourrons comprendre ce que nous serons en mesure de mettre en piste pour le premier Grand Prix de la saison. Nous devons comprendre comment la situation va évoluer mais nous espérons revenir à la compétition dès que possible, une fois que les conditions seront bonnes."

Ferrari rassuré sur la corrélation des données

Charles Leclerc, Ferrari sur le muret des stands

Dans l'immédiat, chacun doit se convaincre d'avoir fait les bons choix en se repliant sur l'analyse des données disponibles suite aux essais de Barcelone. Dans les rangs de la Scuderia, on se montre rassurant, notamment sur le fait d'avoir modifié la philosophie appliquée à la SF1000, consistant à retrouver plus de vélocité dans les virages. "Nous avons analysé les données, je crois qu'il n'y a rien qui ne va pas en ce qui concerne la corrélation", assure Mattia Binotto. "C'est le véritable niveau de performance de la voiture. Où serons-nous par rapport aux autres ? À Barcelone ce sont toujours des essais, il faut attendre de voir les trois premiers Grands Prix pour comprendre où l'on se situe.

"Nous avons orienté notre projet dans une direction différente par rapport à avant", poursuit-il. "Généralement, quand on fait cela on peut d'abord perdre un peu de terrain, mais j'espère que cela nous offrira davantage de développement potentiel pour l'avenir. Par rapport à l'année dernière, nous étions beaucoup plus rapides dans les virages. La voiture fait donc ce que nous attendons d'elle en allant plus vite dans les courbes, mais nous sommes plus lents en ligne droite. Nous pensons qu'avoir plus d'appui aérodynamique devrait nous aider non seulement sur un tour mais aussi en course, notamment pour la gestion des pneus. Si je repense aux simulations de course que nous avons faites, par rapport à la performance sur un tour, nous étions plus forts sur les longs relais. C'est le bénéfice avec davantage d'appui."

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