Opinion

Ces erreurs que Verstappen ne commet pas au moment décisif

Max Verstappen se bat pour son premier titre de Champion du monde de Formule 1 contre un rival, Lewis Hamilton, qui en compte sept. Le pilote Red Bull, qui a commis quelques erreurs en début d'année, apparaît désormais à son meilleur niveau au plus fort de la pression, quand tout compte vraiment. Il pourrait s'agit d'une force clé dans sa quête de victoire finale.

Max Verstappen, Red Bull Racing

Max Verstappen, Red Bull Racing

Mark Sutton / Motorsport Images

Il avait une chance claire de prendre l'avantage, sans aucune garantie qu'il en aurait une autre. La manœuvre nécessitait une habileté et une confiance suprêmes, et il fallait également tenir particulièrement compte des limites de la piste. S'il réussissait, il pouvait remporter une victoire cruciale en Grand Prix.

Max Verstappen n'avait pas réussi à respecter ce scénario à la fin du Grand Prix de Bahreïn, en quittant la piste au moment où ça comptait et en offrant la victoire à Lewis Hamilton lors de la manche d'ouverture de la saison, contre toute attente. Mais il a réussi à le faire au début du Grand Prix de Mexico le week-end dernier, où son double dépassement sur les Mercedes qui partageaient la première ligne a été l'une des manœuvres de la saison jusqu'à présent.

Il y a maintenant une sorte de tendance qui se dessine avec Verstappen et ces petits et grands moments où tout se joue à peu de choses. Et sur lesquels les Championnats du monde ont tendance à s'articuler.

Il a raté une pole qui lui tendait les bras à Imola en commettant une erreur de pilotage au début de son dernier tour. Mais ces incidents mineurs ont cessé ces derniers temps, les récentes défaites de Red Bull en qualifications étant dues à des procédures ou des calculs légèrement erronés, ou à des conditions qui ne correspondent pas à celles dans lesquelles l'équipe s'épanouit (comme ce fut le cas lors des qualifications à Mexico, avant le malheureux incident impliquant l'équipe sœur en fin de Q3).

À Portimão, après avoir dépassé Hamilton lorsque le Britannique lui a offert l'aspiration de Valtteri Bottas au restart, Verstappen a plutôt craqué sous la pression des Mercedes, qui le poursuivaient, en sortant large de l'avant-dernier virage (où sa glissade supplémentaire dans la dernière boucle lui a également coûté le point du meilleur tour). Cela a donné à Hamilton la chance de repasser devant, avant de s'imposer. Au Mexique, lorsque la pression était à son comble, Verstappen a tenu bon.

La pression était présente parce que, vraiment, Verstappen avait plus à perdre le week-end dernier. Oui, il était arrivé avec une avance consolidée après sa victoire à Austin, mais on s'attendait à une victoire de Red Bull Racing sur l'Autódromo Hermanos Rodríguez ; tout comme on l'attend ce week-end à Interlagos.

Dans ces circonstances, la deuxième place est un bon résultat pour Hamilton, qui doit s'accrocher lors de cette série de deux courses sur un "terrain" favorable à Red Bull avant de se diriger vers les inconnues du Qatar, de l'Arabie Saoudite et du circuit remanié d'Abu Dhabi.

L'étiquette de "favori" de Red Bull a augmenté la pression et les attentes à l'égard de Verstappen le week-end dernier, et la pression a encore augmenté lorsque les qualifications ont mal tourné. De plus, bien que son rythme à l'air libre ait prouvé à quel point la RB16B était meilleure au Mexique le week-end dernier, Verstappen risquait d'être coincé derrière Hamilton pour la durée de la course si le Champion du monde menait après le premier tour – étant donné les difficultés pour dépasser rencontrées par Sergio Pérez par la suite.

"Je ne crois pas à la dynamique. À chaque course, il faut que les détails soient maîtrisés. Les choses peuvent rapidement mal tourner ou bien se passer." Max Verstappen

Les choix stratégiques et la ténacité de Verstappen ont peut-être fait basculer la course en faveur du Néerlandais, mais remporter la bataille du premier virage restait le meilleur chemin vers la victoire tout court pour Red Bull. Et Verstappen a vraiment assuré.

Le dépassement – facilité par la capacité de freinage plus tardive de Red Bull à ce moment-là par rapport à Mercedes grâce à son aileron arrière plus grand – était une manœuvre de champion. Et Verstappen a ensuite réalisé une course de champion, pour remporter sa troisième victoire à Mexico en quatre éditions.

Il y a encore des aspects mineurs de son "jeu" en 2021 qui doivent être améliorés. Aucun sportif n'affirmera jamais que son défi n'est pas de s'améliorer continuellement, mais dans le cas spécifique de cette saison, Verstappen a encore besoin de résoudre la petite difficulté qu'il semble avoir à passer des mediums de la Q2 aux tendres de la Q3 ; un autre facteur dans la pagaille de Red Bull le samedi dernier.

De plus, on ne sait toujours pas exactement comment il réagira la prochaine fois qu'il y aura une autre situation de confrontation directe avec Hamilton. Après tout, une collision qui les élimine tous les deux, comme à Monza, profite au leader du classement, Verstappen peut donc se permettre de conserver son style ultra-agressif – mais en même temps, il ne peut pas se permettre d'être le seul à être éliminé, comme à Silverstone, si les deux pilotes refusent de lâcher.

Ils en étaient proches à Austin, mais le positionnement de Hamilton, bien à côté et à l'intérieur de la Red Bull dans la montée vers le virage 1, signifiait que Verstappen avait déjà perdu et il le savait. Mais cela n'a pas eu d'importance dans cette journée étouffante à Austin.

Et donc, au Brésil. Red Bull arrive une fois de plus en tant que favori (avec la voiture la plus rapide de la saison, c'est le cas pour chaque épreuve, mais ses bonnes performances précédentes à São Paulo augmentent ses chances avant l'événement). Cependant, comme au Mexique, Red Bull est le favori pour différentes raisons.

Il est clair que l'avantage de Honda en altitude a disparu grâce aux efforts de Mercedes pour améliorer le refroidissement de son unité de puissance – et de toute façon, Interlagos est 1480 m plus bas que Mexico, à 760 m au-dessus du niveau de la mer. Cela signifie que toutes les écuries de F1 devront faire des compromis en matière de réglages pour s'adapter au tracé d'Interlagos, et non pas se contenter de monter leur package à fort appui pour optimiser le temps au tour comme dans l'air raréfié de Mexico.

"Je ne crois pas à la dynamique", a déclaré Verstappen sur ce que sa 19e victoire en F1 et la neuvième de 2021 pourraient signifier pour ses chances ce week-end. "Chaque course, il faut que les détails soient maîtrisés. Les choses peuvent rapidement mal tourner ou bien se passer. Ça va être très serré et passionnant jusqu'à la fin. [Le Mexique] a toujours été un circuit très bon pour nous, donc je m'attends à ce que le Brésil ne se passe pas comme aujourd'hui."

Le temps imprévisible de São Paulo pourrait bien être un facteur, le directeur de l'ingénierie de piste de Mercedes, Andrew Shovlin, prédisant : "Si c'est un circuit chaud, alors il va probablement pencher dans leur direction, un peu de couverture nuageuse pourrait bien nous convenir".

Comme toujours, comprendre comment les pneus fonctionnent – avec des composés différents de ceux de la dernière visite de la F1 au Brésil en 2019 – et la surface de la piste sera essentiel. Red Bull s'est trompé à ce sujet en Turquie, tandis que Mercedes a parfaitement réussi ; ce sont là quelques-uns des détails que Verstappen souligne.

Une chose qui pourrait ne pas être un facteur pour Red Bull cette fois-ci concerne les fissures de l'aileron arrière détectées lors de la préparation des qualifications des deux dernières courses. À Austin, cela a été causé par les importantes bosses du circuit. Au Mexique, le plus grand aileron arrière de l'équipe a été soumis à des vitesses pour lesquelles il n'a pas été conçu – la pièce étant généralement un élément d'une spécification Monaco/Hungaroring où les vitesses moyennes sont plus réduites.

La pression change à cette période de l'année avec un titre mondial en jeu. Hamilton le sait bien, tandis que Verstappen traverse ce processus pour la première fois en F1. Mais le pilote Red Bull montre qu'il peut apprendre de ses erreurs précédentes, ce qui renforce sa position à l'approche du moment qui compte vraiment dans cette lutte ultra serrée pour le championnat.

Rejoignez la communauté Motorsport

Commentez cet article
Article précédent Suzuki dément le retour de Davide Brivio comme team manager en 2022
Article suivant Qualifications Sprint, mode d'emploi !

Meilleurs commentaires

Il n'y a pas de commentaire pour le moment. Souhaitez-vous en écrire un ?

Abonnez-vous gratuitement

  • Accédez rapidement à vos articles favoris

  • Gérez les alertes sur les infos de dernière minute et vos pilotes préférés

  • Donnez votre avis en commentant l'article

Motorsport Prime

Découvrez du contenu premium
S'abonner

Édition

France