Komatsu : "Pas là pour remplacer le personnage qu'est Steiner"
Ayao Komatsu entend instaurer sa propre méthode à la tête de l'écurie Haas, sans chercher à reprendre le flambeau d'un Günther Steiner qui avait un style bien à lui.
Fraîchement promu à la tête de l'écurie Haas, Ayao Komatsu assure qu'il ne cherchera pas à imiter le style de son prédécesseur Günther Steiner. Il se concentre en priorité sur la mise en œuvre de changements qu'il juge nécessaires pour faire progresser la structure dans la hiérarchie.
"Je n'essaie pas d'être Günther", prévient-il dans un entretien accordé depuis l'usine de Banbury à une sélection de médias, parmi lesquels Motorsport.com. "C'est quelqu'un de très différent. Je ne suis pas là pour remplacer le personnage qu'est Günther Steiner. C'est un personnage très différent, vous le savez. Il a des forces et des faiblesses différentes des miennes, donc je n'essaie pas d'être quelqu'un d'autre."
"Gene [Haas] le sait, et s'il avait voulu remplacer Günther Steiner de cette manière, il aurait nommé quelqu'un d'autre. Je comprends que Gene voulait quelque chose de différent, alors j'essaierai d'être la meilleure version de moi-même plutôt que d'essayer d'être quelqu'un d'autre."
Avec Ayao Komatsu à la barre, la méthode de management s'apprête donc à changer et l'objectif est très clair : tirer le meilleur parti de ce qui peut faire la force d'un modèle qui, lui, ne changera pas.
"Je me concentre évidemment sur les progrès", insiste le Japonais. "J'aime à penser que je suis assez correct et poli. Je suis raisonnablement direct, et puis il y a la transparence et l'honnêteté : je ne fais pas de politique. Je crois que si tu as la bonne intention et que ta motivation est claire pour obtenir le meilleur de l'équipe, alors les gens s'en rendent compte et cela les rend vraiment autonomes et les rapproche."
Exploiter l'organisation en place avant de la chambouler
Avec un timing aussi serré dans sa prise de fonction, à peine plus d'un mois avant les essais hivernaux à Bahreïn, la mission d'Ayao Komatsu est ardue. Ces dernières semaines, il les a passées à tenter de se faire une idée la plus claire possible des qualités et des défauts de l'écurie dont il prend les rênes. Une période d'analyse impérative avant de prendre des décisions.
Photo by: Andy Hone / Motorsport Images
Ayao Komatsu, Chief Engineer, Haas F1 Team, Kevin Magnussen, Haas F1 Team, on the Sprint grid
"Je vais en Italie pour rencontrer tous les designers et les aérodynamiciens que l'on a là-bas", détaille-t-il. "J'ai besoin d'approfondir ma compréhension dans ce domaine. Quels sont les principaux problèmes ? Comment peut-on s'améliorer ? J'ai parlé à certaines personnes ici [à Banbury], mais ce n'est pas comme si j'avais parlé avec tout le monde. J'aimerais donc attendre d'avoir parlé à tout le monde. Ensuite, je réunirai les gens et je formulerai une vue d'ensemble. C'est mieux que de dire 'OK, ces trois derniers jours j'ai identifié ceci', ce qui n'est peut-être pas une représentation correcte de la situation."
"Bien sûr, si tu pars d'une feuille blanche, tu ne vas pas créer une écurie de F1 avec deux usines distinctes au Royaume-Uni et en Italie. Mais c'est ainsi que l'on a commencé. C'était très utile en 2016, 2017 et 2018 pour démarrer. Après, naturellement, le paysage change et certains règlements aussi, et l'équipe doit donc évoluer."
"C'est ce genre de choses que l'on doit évaluer en permanence. Mais encore une fois, si vous me demandez si c'est idéal d'avoir une usine ici au Royaume-Uni et une en Italie, la réponse est non. Mais est-ce une contrainte majeure ? Non. Peut-on faire mieux ? Absolument. C'est là-dessus que je me concentre. Si l'on tire le maximum de la manière dont on est organisé, et si ensuite on se dit que l'on ne peut rien faire de mieux avec cette organisation, alors on pourra parler [de changer les choses]."
Parvenir à tirer la quintessence d'une organisation existante devient donc le leitmotiv du nouveau patron de Haas, au passé reconnu d'ingénieur de course. Interrogé sur le besoin d'investir davantage de la part de Gene Haas face à la concurrence, il estime que le sujet n'est pas à l'ordre du jour et qu'il se présentera naturellement si le travail est meilleur en amont.
"Je reste très optimiste quant à ce que l'on peut faire avec l'organisation actuelle", martèle Ayao Komatsu. "Ensuite, au fur et à mesure que l'on améliorera la structure actuelle, certaines choses deviendront, je pense, assez évidentes et naturelles pour se dire : 'd'accord, on doit dévier légèrement de notre modèle original et on doit peut-être investir de cette manière'. Je pense que ça se fera naturellement plutôt qu'en forçant les choses. Je ne suis pas ici pour tout mettre sens dessus dessous, parce que sinon, on ne pourra plus fonctionner et on s'arrêtera."
"Même si l'on investissait massivement et immédiatement, on ne fonctionnerait pas correctement car on n'utiliserait pas cet investissement à bon escient. Il faut une croissance organique. On n'était pas là où on le voulait en 2023, et c'est pourquoi on a décidé de procéder à des changements. Mais on ne peut pas soudainement faire un grand chambardement, sinon 2024 sera un désastre complet. On doit améliorer l'équipe en 2024. Je vois ça comme une phase de transition et je suis certain que l'on apprendra au cours de l'année, ce qui nous aidera à définir clairement ce que l'on fera dans cinq, huit ou dix ans."
Propos recueillis par Jonathan Noble
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