Haas : "Être humilié en piste chaque week-end, je ne vais plus l'accepter"
Gene Haas s'est expliqué sur les raisons qui l'ont poussé à se séparer de Günther Steiner à la tête de son écurie de Formule 1.
Haas a créé la stupéfaction mercredi soir en annonçant le départ de Günther Steiner, directeur historique de son écurie de Formule 1 depuis son entrée dans le championnat en 2016. Propriétaire de la structure américaine, Gene Haas justifie sa décision sans langue de bois, mettant en avant des résultats qui ne sont pas à la hauteur et une patience épuisée.
"C'est une question de performance", explique-t-il dans un entretien publié sur le site officiel de la Formule 1. "C'est notre huitième année en Formule 1, on a fait plus de 160 Grands Prix et nous ne sommes jamais montés sur le podium. Ces deux dernières années, nous avons terminés 10e ou 9e."
En huit saisons, Haas n'a terminé qu'une fois au-dessus de la huitième place du championnat constructeurs, en 2018 avec Romain Grosjean et Kevin Magnussen, qui avaient porté l'équipe jusqu'au cinquième rang final. Le pilote danois est par ailleurs l'auteur du seul fait d'armes notable avec sa pole position au Grand Prix de São Paulo en 2022.
"Je ne suis pas en train de dire que c'est la faute de Günther ou quoi que ce soit de ce genre, mais il me semble que c'était le bon moment pour faire un changement et essayer une autre direction, parce qu'il ne semble pas que continuer comme ça va vraiment fonctionner", plaide aujourd'hui Gene Haas. "C'est vrai, j'aime bien Günther, c'est quelqu'un de très chouette, avec une belle personnalité. Nous avons connu une fin d'année difficile. Je ne comprends vraiment pas. Ce sont de bonnes questions à poser à Günther pour savoir ce qui n'a pas fonctionné. Au bout du compte, c'est la performance qui compte. Je n'ai plus envie de finir 10e."
Tout se résume à huit années d'existence et à la dernière place.
Gene Haas ne veut pas de révolution, mais une approche différente. Sur le fond, il demeure convaincu que le modèle choisi par Haas est le bon, en utilisant des passerelles techniques avec Ferrari dans la limite de ce que permet la réglementation.
"Je pense que l'on a une excellente formule", avance-t-il. "Nous avons des moteurs Ferrari qui ont probablement plus de puissance que n'importe qui d'autre à l'heure actuelle. Nous avons des pièces Ferrari, nous avons un bon châssis. Je discute beaucoup avec les ingénieurs et je pense que notre plus grande faiblesse, c'est l'aérodynamique ; notre programme aéro a besoin d'être retravaillé. Être humilié en piste chaque week-end, je ne vais plus l'accepter."
Haas ne voulait pas d'un "étranger qui va créer le désordre"
Mettre fin au mandat de Günther Steiner est une chose, mais Gene Haas devait aussi trouver à qui confier les rênes de son écurie. Le choix s'est selon lui porté assez naturellement sur Ayao Komatsu, pour deux raisons essentielles : son expérience dans l'équipe et son profil technique.
Ayao Komatsu et Kevin Magnussen.
"On a cherché en interne qui avait le plus d'expérience", explique l'Américain. "Ayao est dans l'équipe depuis le premier jour, il en connaît les tenants et les aboutissants. Ma plus grande préoccupation, c'est d'arriver à Bahreïn avec une voiture qui est prête. Nous verrons si le fait d'avoir une approche plus managériale et plus technique aura des avantages."
"Je pense que Günther avait une approche plus humaine de tout ce qui concerne les gens et la manière dont il interagissait avec eux, et il était très bon dans ce domaine. Ayao est très technique, il regarde les choses en se basant sur les statistiques : voilà ce que l'on fait mal, voilà où l'on peut faire mieux. C'est une approche différente. On a vraiment besoin de quelque chose de différent, car on n'est pas très performants. Comme je l'ai dit, tout se résume à huit années d'existence et à la dernière place. Je ne peux rien dire de plus."
"Je dirige Haas Automation depuis maintenant 40 ans. Quand on recrute des gens à l'extérieur, il leur faut du temps pour apprendre, entre six mois et un an. Il vaut mieux prendre des gens que l'on connaît, même s'ils n'ont pas le profil parfait, car au moins on sait ce que l'on aura. Ça a très bien fonctionné chez Haas Automation, donc j'applique à la Formule 1 une grande partie des éléments de base. J'aime vraiment avoir des gens que je connais, qui comprennent les opérations quotidiennes, qui comprennent les gens, plutôt que faire venir un étranger qui va tout remuer et créer le désordre."
Rejoignez la communauté Motorsport
Commentez cet articlePartager ou sauvegarder cet article
Meilleurs commentaires
Abonnez-vous pour accéder aux articles de Motorsport.com avec votre bloqueur de publicité.
De la Formule 1 au MotoGP, nous couvrons les plus grands championnats depuis les circuits parce que nous aimons notre sport, tout comme vous. Afin de continuer à vous faire vivre les sports mécaniques de l'intérieur avec des experts du milieu, notre site Internet affiche de la publicité. Nous souhaitons néanmoins vous donner la possibilité de profiter du site sans publicité et sans tracking, avec votre logiciel adblocker.