Mazepin : Schumacher montre "son vrai visage" en restant silencieux

Nikita Mazepin a révélé que Mick Schumacher, avec qui il a partagé une saison chez Haas, ne s'était pas manifesté pour lui faire part de son soutien à la suite de son renvoi, contrairement à d'autres pilotes de la grille.

Nikita Mazepin, Mick Schumacher, Haas F1 Team

Photo de: Carl Bingham / Motorsport Images

Au lendemain de l'invasion de l'armée russe en Ukraine, à la fin du mois de février, Haas a fait le choix de prendre ses distances avec son sponsor-titre depuis la saison 2021, Uralkali. L'entreprise russe spécialisée dans la potasse est en partie détenue par Dmitry Mazepin, oligarque proche du pouvoir en Russie, et a été un grand soutien de son fils, Nikita Mazepin, tout au long de sa carrière de pilote.

Voir la Haas VF-22 rouler sans les stickers d'Uralkali ni les couleurs du drapeau russe lors de la dernière journée des essais de pré-saison de Barcelone a donc, assez logiquement, alimenté les rumeurs selon lesquelles Mazepin était sur le départ. Finalement, son renvoi a été annoncé onze jours plus tard, le 5 mars. Comme l'a indiqué le Russe lors d'une conférence de presse organisée ce mercredi, certains pilotes de la grille ont cherché à le contacter pour lui apporter leur soutien, toutefois cela n'a pas été le cas de son ancien coéquipier, Mick Schumacher.

"Mick n'a rien dit, positif ou négatif, donc je n'ai pas grand-chose à dire si ce n'est que dans des situations comme la mienne, chacun montre son vrai visage", a commenté Mazepin. "J'apprécie grandement le petit nombre de pilotes qui m'ont fait part de leur soutien, par exemple Sergio [Pérez], Valtteri [Bottas], Charles [Leclerc] et George [Russell], ils m'ont tous contacté. Je suis reconnaissant de leur soutien, car dans la longue aventure vers la F1, chacun d'entre eux a risqué de perdre son baquet, et ils me soutiennent dans ce moment où j'ai perdu mon rêve et j'ai perdu mon volant."

Le pilote russe a également ajouté qu'il n'était plus en contact avec le directeur de Haas, Günther Steiner, depuis la fin des essais de Barcelone, apprenant la nouvelle de son renvoi à sa publication. Mazepin était cependant prêt à accepter les conditions de participation imposées par la FIA aux pilotes courant sous licence russe et biélorusse, ce qui l'aurait contraint à rouler sous bannière neutre.

"J'accorde beaucoup d'importance aux relations", a-t-il indiqué. "Je crois que la F1 est une discipline unique parce qu'elle est très axée sur la cohésion d'équipe et cette alchimie que vous avez en permanence entre vos collègues, hommes ou femmes, pour mettre la voiture dans une bonne position. J'ai été très déçu par la manière dont cela a été géré."

Les derniers moments de Nikita Mazepin avec Haas

Les derniers moments de Nikita Mazepin avec Haas

"J'ai été préoccupé par mon futur depuis que j'ai quitté Barcelone et on m'a dit que si la FIA ou l'instance dirigeante m'autorisait à courir selon leurs règles, et je les avais acceptées, rien n'aurait été fait pour m'enlever le volant. Il n'y a aucune obligation légale ou raison de le faire. Dans mes relations avec Günther, que j'estimais beaucoup et que je respectais énormément en tant qu'homme, je lui faisais confiance à 101%. C'est un directeur d'équipe et s'il dit quelque chose, ça a lieu généralement ou ça a lieu toujours."

"Mais je n'ai eu aucune information de la part de l'équipe depuis que ça s'est produit. Et j'ai appris mon renvoi lorsqu'il a été communiqué à la presse. Je suis un jeune homme de 23 ans et je n'étais pas prêt pour ça. Je n'ai reçu aucun indice ni aucun soutien pour me dire que c'est une décision que [l'équipe] a prise, qu'elle sera mise en ligne dans 15 minutes et que je dois m'y préparer. J'ai évidemment reçu beaucoup de messages et je l'ai simplement appris en même temps que vous."

Uralkali a d'ores et déjà annoncé que des poursuites pourraient être envisagées afin de récupérer la somme versée à Haas pour la saison 2022. Mazepin n'a quant à lui pas exclu la possibilité d'un procès pour son renvoi tout en faisant savoir qu'un retour chez Haas serait impossible.

"Je dirais qu'il est bon de laisser toutes les options ouvertes", a-t-il assuré. "Mais, clairement, je ne veux pas revenir dans une [équipe] qui ne veut pas de moi. Et, comme vous le savez, la F1 est dangereuse. Vous devez compter sur l'équipe avec laquelle vous travaillez et croire en elle. C'est une question de sécurité. Et je pense qu'il est juste de dire que je ne leur fais pas confiance."

"En ce qui concerne le soutien de l'équipe, j'ai le sentiment que j'aurais dû [être soutenu] davantage car il n'y a pas eu de raison légale qui aurait permis à l'équipe de mettre fin à mon contrat. J'ai dit que j'étais très soulagé de voir que la FIA avait autorisé les athlètes à courir avec un statut neutre. Et j'espérais, et c'était proche pour être honnête, que je pourrais courir. Mais évidemment, le 5 mars à 11h45, heure de Moscou, les choses ont vraiment changé. J'ai perdu mon rêve pour lequel j'avais travaillé pendant 18 ans."

Propos recueillis par Oleg Karpov

Lire aussi :

Rejoignez la communauté Motorsport

Commentez cet article
Article précédent Mazepin va créer une fondation pour les athlètes russes
Article suivant Vasseur salue l'enthousiasme autour de la croissance de la F1

Meilleurs commentaires

Il n'y a pas de commentaire pour le moment. Souhaitez-vous en écrire un ?

Abonnez-vous gratuitement

  • Accédez rapidement à vos articles favoris

  • Gérez les alertes sur les infos de dernière minute et vos pilotes préférés

  • Donnez votre avis en commentant l'article

Motorsport Prime

Découvrez du contenu premium
S'abonner

Édition

France