Mercedes ne s'inquiète pas vraiment des relations Red Bull/AlphaTauri
Dans le contexte des doutes autour de la collaboration renforcée entre Red Bull et AlphaTauri, le directeur technique de Mercedes, James Allison, estime qu'il n'y a pas vraiment de crainte à avoir au vu de la réglementation en place.
Ces derniers mois, la question d'un resserrement des liens entre Red Bull et AlphaTauri, deux écuries détenues par le géant de la boisson énergisante, a beaucoup fait parler. Et il y a encore quelques jours, Zak Brown, le PDG de McLaren, a réitéré ses craintes devant ce qu'il qualifie de "grave problème pour l'équité de la discipline, pour les fans", signe que ce dossier pourrait à nouveau prendre de l'ampleur d'ici le début de la saison.
Si le contexte de la fin de saison 2023 a été favorable à ce que le débat soit relancé, c'est parce qu'AlphaTauri a connu un bond de ses performances, avec l'apport tardif d'évolutions sur l'AT04. Pour 2024, l'équipe basée à Faenza va changer d'identité, mais plus encore entrer dans une nouvelle ère puisque la direction est désormais constituée du PDG Peter Bayer et du directeur d'équipe Laurent Mekies, en charge de piloter le changement de cap opéré par la direction de Red Bull.
Outre l'achat plus poussé de pièces produites par Red Bull Racing, AlphaTauri va installer une partie de ses techniciens du côté de Milton Keynes. Les deux structures partagent déjà depuis plusieurs années une même soufflerie, mais les orientations techniques avaient été relativement distinctes. Cela devrait être un peu moins vrai à compter de cette campagne.
Le principal nœud du problème, puisque le modèle évoqué ressemble trait pour trait à ce qui a cours entre Ferrari et Haas, de l'achat massif d'éléments à l'installation d'ingénieurs sur le campus de l'écurie la plus huppée, c'est bien entendu le fait que cela intervient alors que les deux équipes concernées ont le même propriétaire. En filigrane, de façon plus ou moins claire, c'est la crainte que Red Bull tire un avantage de cette collaboration plus étroite, notamment sur le plan technique, qui ressort.
Mercedes n'est pas aussi inquiet que McLaren sur le dossier Red Bull/AlphaTauri.
Toutefois, l'approche de James Allison, le directeur technique de Mercedes, est bien plus détendue que celle du PDG de McLaren. Pour le Britannique, les règles actuelles sont rédigées de façon si stricte sur le sujet des collaborations entre équipes qu'il est impossible pour un top team d'en retirer grand-chose sans les outrepasser. "Je ne suis pas tout à fait sûr de la nature des relations entre ces deux équipes, mais je sais exactement quelles sont les règles", a-t-il dans un premier temps déclaré quand Motorsport.com l'a interrogé sur le dossier Red Bull/AlphaTauri.
"Et il se trouve qu'en dehors de la partie très limitée de la voiture où l'on est autorisé à fournir des pièces, et donc un certain nombre de données techniques associées à ces pièces, à tous les autres égards, les règles sont très strictes sur le fait de ne pas transmettre quoi que ce soit qui pourrait être considéré comme de la propriété intellectuelle d'une équipe à l'autre. La manière dont cette règle est rédigée est très large et très stricte, et elle interdit pratiquement toute communication."
Selon lui, le domaine dans lequel il existe une véritable liberté de collaboration poussée entre deux écuries est celui du marketing. "Si deux équipes ont une relation forte l'une avec l'autre, il ne peut s'agir que d'une relation commerciale forte. Il ne peut pas s'agir d'une relation technique ou sportive forte, car les règles l'interdisent", insiste Allison.
"Dans le passé, les relations étaient plus ouvertes, et la relation que Mercedes entretenait avec l'équipe qui est aujourd'hui Aston Martin, à l'époque, était une relation qui permettait une plus grande liberté qu'aujourd'hui. En réponse à cette relation, les règles ont été considérablement renforcées, de sorte qu'il n'est plus possible d'avoir une relation technique ou sportive."
"S'il s'avère qu'il y en a une, ce serait une source de mécontentement. Il n'y a donc pas grand-chose à faire pour chercher à établir une relation étroite avec une autre équipe d'un point de vue technique, car ce n'est pas autorisé."
Avec Jonathan Noble
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