Mercedes a surpris Red Bull par deux fois à Zandvoort

Red Bull a fait face à la concurrence inattendue de Mercedes lors du Grand Prix des Pays-Bas. Les choix stratégiques ont surpris l'écurie de Milton Keynes, tandis que du côté de celle de Brackley, on pense que la victoire était jouable sans l'intervention de la VSC.

Max Verstappen, Red Bull Racing RB18, dépasse Lewis Hamilton, Mercedes W13, pour la tête de la course au restart

Photo de: Mark Sutton / Motorsport Images

Max Verstappen a triomphé devant son public dimanche à Zandvoort, mais sa victoire au Grand Prix des Pays-Bas a un temps souffert d'une contestation venue de Mercedes. L'écurie allemande, toujours en quête d'un succès en 2022, a déroulé une stratégie initialement à un arrêt qui a placé Lewis Hamilton dans le match. Pour Red Bull, il y a eu deux effets de surprise, dont l'un a été le choix d'arrêter George Russell sous régime de voiture de sécurité, pour chausser des pneus tendres, plutôt que de le maintenir en piste pour qu'il puisse jouer le rôle de rempart entre son coéquipier et Max Verstappen. Ce dernier, leader au moment de la neutralisation, a immédiatement été appelé au stand par son équipe malgré la place de leader qu'il a dû céder.

"Votre pilote est à domicile, il mène devant 105 000 personnes, et on décide de le faire rentrer au stand pour passer des pneus tendres en cédant la position à deux Mercedes", explique Christian Horner, directeur de Red Bull, quant à la difficulté de ce choix. "J'ai été plutôt surpris qu'ils ne laissent pas George en piste afin de s'en servir de couverture pour Lewis. Quand il s'est arrêté, ça a permis une lutte immédiate entre Max et Lewis, avec un différentiel de gomme. Au moment où ils sont passés devant nous sur le muret des stands, Max était déjà à côté de lui, et après il s'agissait de contrôler la course."

"Ma plus grande préoccupation, c'est que ça aurait été deux contre un", ajoute le Britannique. "Mais quand George s'est arrêté, ça a libéré le combat et c'était en un contre un avec Max face à Lewis."

L'intervention de la voiture de sécurité à Zandvoort.

L'intervention de la voiture de sécurité à Zandvoort.

Pour en arriver à cette situation, Mercedes a fait fonctionner une stratégie à un seul arrêt – transformée en deux arrêts par les circonstances de course et la période de Safety Car – avec un recours aux pneus durs qui s'est avéré décisif. Un choix sur lequel n'aurait pas misé Red Bull.

"J'ai juste été surpris qu'ils soient aussi rapides avec les pneus durs", reconnaît d'ailleurs Max Verstappen. "Je dois dire que ces pneus, le C1 et le C2, sont très rigides. Et ils ne semblaient pas vraiment fonctionner aussi bien pour nous que pour eux. Je pense que c'est ce qui a rendu les choses un peu plus compliquées pour nous. Mais une fois qu'on a pu revenir aux tendres, on a pu les contrer. Mais oui, je m'attendais probablement à ce que les Mercedes soient plus lentes. Et à ce que Ferrari soit un peu plus rapide."

"Dès qu'ils sont passés en pneus durs, je me suis intéressé à leur rythme parce que je n'ai jamais vraiment voulu chausser les durs. Mais quand j'ai entendu les temps au tour, je me suis dit que c'était plutôt rapide. J'ai essayé d'attaquer un peu mais ils étaient encore quelques dixièmes plus rapides. C'est très surprenant qu'ils aient réussi à faire fonctionner ces pneus ici. Avec la manière dont nos stratégies se déployaient, je savais que ça pouvait être serré en fin de course. L'écart après la VSC était encore assez important pour être géré, mais il est clair qu'ils ont été rapides en course."

Mercedes pense avoir tout perdu sous VSC

Chez Mercedes, on pense que la véritable chance de victoire s'est en fait volatilisée plus tôt, lorsque la voiture de sécurité virtuelle a été déployée après l'immobilisation en piste de Yuki Tsunoda, au 44e tour. Max Verstappen a profité de cette neutralisation pour effectuer son deuxième arrêt et chausser les pneus durs.

Lewis Hamilton était en lice pour la victoire.

Lewis Hamilton était en lice pour la victoire.

"La simulation dit que Max serait ressorti huit secondes derrière nous à 20 tours de la fin", révèle Toto Wolff. "Il aurait probablement fait un arrêt pour chausser les durs à ce moment-là, et je pense que l'on aurait eu une chance équitable de jouer la victoire. Les simulations disent que la victoire était jouable. Serrée, mais jouable." Le directeur de Mercedes précise que dans un tel scénario, Max Verstappen aurait rattrapé les deux Mercedes "à environ six tours de la fin", ce qui aurait offert un final "très serré".

Une hypothèse toutefois contestée par Red Bull, car le plan pour son pilote était en fait de chausser les pneus tendres si son deuxième arrêt n'avait pas été précipité par la VSC. "Max économisait ses pneus, il ne les maltraitait pas et ceux que l'on a retirés [au premier arrêt] étaient encore en assez bon état", explique Christian Horner. "Ça nous a donné la confiance nécessaire pour revenir au pneu tendre. Mais la voiture de sécurité virtuelle n'aurait pas pu arriver à un pire moment. C'est à ce moment-là qu'on a dû changer notre fusil d'épaule."

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