Ce problème que Haas F1 ne comprend toujours pas

Même si Haas affirme comprendre "une grande partie" des problèmes pneumatiques qui ont entravé sa saison 2023, Ayao Komatsu reconnaît que des éléments échappent encore à son équipe. Il y voit les conséquences d'une communication défaillante entre certains départements.

Haas VF-24

La saison 2023 de Haas a été marquée par les importants problèmes de surchauffe des pneus de la VF-23. Si ceux-ci ont eu un effet positif, en appuyant sur les qualités de la monoplace en qualifications, puisqu'elle parvenait à rapidement mettre ses gommes en température, la situation était logiquement bien moins réjouissante en course. Les pilotes avaient en effet tendance à rapidement perdre pied lors des longs relais, au point d'être vite exclus de la lutte pour les points.

La dernière position au classement constructeurs est venue sanctionner la faillite de l'écurie à venir à bout de ses difficultés. Cela a été d'autant plus spectaculaire que le package d'évolutions apporté du côté d'Austin, censé avoir un effet dans ce domaine, n'a pas permis de progrès notables, au point que le choix a été fait, après trois Grands Prix, d'aligner l'ancienne et la nouvelle versions selon le ressenti de ses pilotes.

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Il serait toutefois faux de circonscrire les problèmes de gestion pneumatique, quels qu'ils soient, à la seule saison 2023 puisque c'est en réalité une problématique avec laquelle Haas compose, de façon plus ou moins intense, depuis plusieurs saisons. Cela avait été particulièrement criant en 2019. L'une des constantes étant que les problèmes découverts en début de saison sont rarement résolus une fois le championnat achevé.

Ayao Komatsu n'en fait pas mystère : la question des pneus a été centrale durant l'hiver, même s'il reconnaît que tout n'est pas encore vraiment compris. 

"Je ne pense pas que nous comprenions tout. Je crois que nous comprenons une grande partie du problème, mais la seule preuve sera de pouvoir produire une voiture capable de résoudre ces difficultés. Je n'aime pas dire que nous comprenons tout à 100%, car ce n'est pas le cas. Mais nous avons une bonne idée des raisons [qui l'expliquent] et des points sur lesquels nous devons nous concentrer."

Ayao Komatsu aux côtés de Kevin Magnussen, qui sera de nouveau aligné avec Nico Hülkenberg chez Haas.

Ayao Komatsu aux côtés de Kevin Magnussen, qui sera de nouveau aligné avec Nico Hülkenberg chez Haas.

Amené à évoquer la continuité des problèmes de pneus qui peuvent grever les résultats des monoplaces américaines, lui qui est avec Haas depuis 2016, Komatsu estime qu'il y a des facteurs organisationnels structurels qui entrent en jeu et qui pourraient trouver leur racine dans la façon dont les différents départements communiquent entre eux. Une situation qui est au cœur de la tâche du Japonais.

"Entre 2019 et 2023, le programme a été très différent. Il peut donner l'impression d'être le même, mais il est très différent. Toutefois, la méthode de travail est fondamentale. Si nous ne travaillons pas de façon très intégrée, en communiquant correctement entre le département aéro en Italie et le département pneus au Royaume-Uni, il y a un problème."

Lorsqu'un groupe dit "je pense qu'il y a un problème" et qu'un gars dit "OK, très bien", puis qu'il n'y a pas de communication par la suite et qu'il continue à aller dans la même direction, alors nous ne pouvons pas progresser.

"Je vais m'efforcer d'améliorer cette culture et ces pratiques de travail. Nous voulons avancer à l'unisson. Nous avons un vrai problème de voiture, il faut l'accepter, puis communiquer et en discuter ouvertement avec toutes les personnes concernées. Ensuite, si autour de la table il y a toujours un désaccord de la part de certaines personnes, on ne peut pas l'éviter."

"J'estime que le désaccord est sain, à condition que tout le monde sache qu'il faut prendre une décision", ajoute-t-il. "Donc, 'quelqu'un doit prendre une décision et ensuite nous irons dans telle ou telle direction'. C'est très bien."

"Mais lorsqu'un groupe dit 'je pense qu'il y a un problème' et qu'un gars dit 'OK, très bien', puis qu'il n'y a pas de communication par la suite et qu'il continue à aller dans la même direction, alors nous ne pouvons pas progresser. Je pense que les méthodes de travail doivent être améliorées."

Avec Jonathan Noble

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