Rossi : "Je n'aurais pas forcément empêché Piastri de partir"
Qu'Oscar Piastri ait tourné le dos à Alpine pour rejoindre McLaren a fait couler beaucoup d'encre. Laurent Rossi, lui, affirme qu'il ne se serait pas forcément dressé en travers du chemin de son protégé.
Sept mois après que l'affaire Piastri a éclaté, le rookie a fait ses débuts en Formule 1 avec McLaren, tandis qu'Alpine, contraint de composer avec ce départ inattendu ainsi que celui de Fernando Alonso, a désormais Pierre Gasly dans ses rangs aux côtés d'Esteban Ocon. Avec le recul, Laurent Rossi est désormais en mesure de faire le bilan sur cette mésaventure qui a coûté à Alpine les services de ce jeune talent. Avec une déclaration étonnante : il n'aurait pas été fermement opposé à un départ d'Oscar Piastri à destination de Woking.
"Je n'aurais pas forcément empêché Oscar de partir", affirme le PDG d'Alpine dans le podcast Beyond The Grid, "s'il était venu nous voir avec quelque chose de plus structuré : 'Eh, les gars, j'ai cette autre offre, qu'est-ce qu'on va faire ? Est-ce qu'on peut en parler ?'. Cela nous a pris par surprise, et on dirait que cela a aussi pris Ricciardo par surprise, ça en dit long. Ce n'est pas grave, c'est du passé. Nous en avons tiré une leçon. Pour le reste, ce n'est qu'une personne. En fait, je lui souhaite le meilleur."
Alpine avait initialement pour projet de placer Piastri chez Williams pour une durée indéterminée tout en conservant Fernando Alonso pendant au moins un an, mais cette hypothèse ne convenait pas au jeune Australien, dont les négociations avec McLaren ont rapidement abouti. Dans le même temps, Alonso a cédé aux sirènes d'Aston Martin – avec un contrat pluriannuel à la clé – juste avant de signer une éventuelle prolongation avec Alpine.
Rossi est le premier à l'admettre, les dirigeants d'Alpine ont peut-être été "un peu candides", mais tout est mis en place pour que de tels déboires ne se reproduisent pas – non sans garder une pointe d'amertume par rapport au déroulé des événements.
"Nous avons appris que nous n'étions pas suffisamment préparés dans quelques domaines, en particulier la manière dont nous structurons nos contrats avec les pilotes de l'académie et dont nous transférons ça vers la Formule 1", reconnaît le Français. "J'imagine que c'est le cas de tout le monde : on a entendu Toto [Wolff] et Christian [Horner] dire que cela allait faire précédent. Nous avons appris que nous avions laissé trop de portes ouvertes dans nos contrats, car personne ne pensait que ces gens-là allaient simplement partir en prenant cette porte ouverte. Il serait forcément naturel de revenir dans l'équipe qui t'a aidé." L'écurie a fréquemment souligné avoir investi plusieurs millions d'euros dans la formation de son poulain.
Oscar Piastri, Esteban Ocon et Fernando Alonso à la présentation de l'Alpine A522. Deux d'entre eux allaient décider de quitter le navire moins de six mois plus tard.
"Nous avons déjà changé ça, nous sommes un peu plus corporate et protecteurs de nos contrats, c'est un peu plus strict si l'on veut signer quelque chose avec Alpine. C'est moins 'on se serre la main, bienvenue dans la famille'. Tu es dans la famille, mais avec un contrat. C'est comme si les enfants avaient un contrat avec leurs parents. C'est triste, mais c'est comme ça. On ne s'attend pas à ce que les enfants sortent un soir de leur chambre pour ne jamais revenir, et on ne mettrait pas de cadenas sur un contrat. Nous sommes contraints de le faire."
"J'imagine que cela va de pair avec l'évolution de cette industrie, avec plus d'enjeu, plus d'argent, ce qui peut parfois faire un peu tourner la tête. Il faut s'y faire, c'est de plus en plus professionnel, et il faut donc que nous soyons de plus en plus professionnels dans chaque aspect de ce sport, y compris la manière dont nous faisons les contrats."
Ce qui ressort du discours de Rossi est toutefois la volonté d'entretenir des relations aussi cordiales que possible dans le paddock, y compris avec Alonso et Piastri. "Je ne qualifierais pas les pilotes de déloyaux, ils ont leur propre carrière à gérer, et dieu sait comme c'est difficile", souligne-t-il. "Il y a très peu d'entre eux [qui réussissent], c'est féroce, ce n'est pas facile : une mauvaise année et ils se font virer, c'est dur."
Ainsi, lorsqu'il lui est demandé s'il serait envisageable de voir un jour Piastri faire son retour à Enstone, Rossi est prudent : "On verra le moment venu. Il n'est pas nécessaire de garder rancune, cela peut vous détruire ou détruire les choses que vous voulez faire. C'est du passé, nous gagnons au change avec Pierre de toute façon, alors pourquoi voudrais-je autre chose ? Si l'opportunité se présente un jour, je ne dis pas non, je ne dis pas oui. On verra."
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