Sainz : "Je rigolais, car je voyais Lewis lever le pied dans le 130R"
Carlos Sainz est amusé que Mercedes ait utilisé la même tactique défensive que la sienne une semaine plus tôt à Singapour. Sa sixième place à l'arrivée du Grand Prix du Japon, elle, le fait moins rire.
Après deux pole positions transformées en deux podiums dont une victoire à Monza puis Singapour, Carlos Sainz est redescendu sur terre. Qualifié sixième au Grand Prix du Japon, le pilote Ferrari a conclu la course au même rang, n'ayant pas réussi à gagner son combat face aux Mercedes.
"Je pense qu'aujourd'hui on avait un meilleur rythme que ne le montre le résultat, n'est-ce pas ?" lance l'intéressé avec déception. "On était très rapides dès le départ. J'ai pris un très bon envol. Puis lors du premier relais, j'avais l'impression d'avoir un peu plus de rythme que les gars devant. J'ai bien géré mes pneus. C'est dommage pour le dernier arrêt, car ça nous a coûté pas mal de temps de course, mais c'est comme ça."
"Dès le premier tour, j'avais l'impression d'avoir plein de rythme en moi. Quand tout le monde rentrait au stand devant, j'arrivais même à abaisser mes chronos de deux ou trois dixièmes. J'en étais assez satisfait. En fin de compte, le plus important sur une piste comme celle-ci, ce sont les qualifications – donc la position en piste, et j'ai payé le prix [des qualifications]."
Sainz désigne donc deux causes de cette contre-performance : sa sixième place en qualifications, à trois dixièmes de son coéquipier Charles Leclerc, et la stratégie adoptée par Ferrari, qui n'a pas couvert le risque d'undercut de la Mercedes de Lewis Hamilton au 35e tour, alors qu'il occupait la cinquième place avec quelques secondes de marge sur la Flèche d'Argent.
Sainz s'est ainsi retrouvé derrière Hamilton mais aussi George Russell, qui était sur une stratégie à un arrêt. Il n'est parvenu à doubler que le cadet, non sans voir la marque à l'étoile utiliser l'astuce qui avait permis à l'Ibère de remporter le Grand Prix de Singapour : il avait ralenti pour que son dauphin Lando Norris continue de bénéficier du DRS face aux pneus neufs des Mercedes. Là aussi, Hamilton a laissé Russell revenir à moins d'une seconde, mais ça n'a pas suffi à ce dernier pour défendre face à la Ferrari.
Lewis Hamilton et George Russell devant Carlos Sainz
Lorsqu'il lui est demandé s'il a trouvé amusant que Mercedes utilise cette même astuce, Sainz répond : "En fait, oui. Je rigolais dans la voiture, car je voyais Lewis lever le pied dans le 130R pour donner le DRS à George. Et je me disais que je devais m'assurer d'attaquer George dans la chicane, car sinon… si je ne l'envoyais pas hors trajectoire, ça allait être impossible de les doubler. J'ai plongé dans la chicane, j'ai réussi à décroiser puis j'ai utilisé le DRS et l'aspiration pour le doubler. C'était fun. Et oui, ma propre astuce a failli me coûter une place !"
"Je crois que j'étais quatre ou cinq dixièmes plus rapide que Lewis, je le rattrapais. Et je ne crois pas que ce soit une différence suffisante pour dépasser. On arrive à un point où si l'on n'est pas une seconde plus rapide, on ne dépasse pas. Charles aussi a mis assez longtemps à doubler George, qui avait des durs très usés. Ça m'a juste prouvé que la position en piste était primordiale aujourd'hui ; c'est ce qu'on a perdu dans l'arrêt au stand. On était quatre secondes devant Lewis, on est ressortis [sept] derrière."
Quant à savoir si Hamilton aurait pu résister à Sainz tout en restant derrière Russell et en conservant ainsi le gain du DRS, l'Espagnol s'interroge : "Je pense qu'ils auraient peut-être eu de meilleures chances, à vrai dire, si Lewis était resté derrière. Mais en même temps, j'aurais tenté une manœuvre sur Lewis car George était très lent dans les Esses et dans les virages 8 et 9. Alors j'aurais tenté dans le virage 11 ou 13, car ils étaient tous deux très lents à cet endroit-là. On ne saura jamais. Je pense que ça aurait été plus risqué de laisser Lewis derrière George, car si je doublais Lewis, je doublais George."
Ferrari continue cependant de réduire l'écart sur Mercedes au championnat des constructeurs grâce aux précieux points engrangés par Leclerc et Sainz à Suzuka : le déficit de la Scuderia est passé de 54 à 20 points en l'espace des trois derniers Grands Prix.
Propos recueillis par Adam Cooper
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