Szafnauer a "défendu avec acharnement les intérêts de Renault"
Otmar Szafnauer explique que les motoristes concurrents de Renault ont refusé en 2023 de respecter un "gentlemen's agreement" qui avait été convenu lors du gel des unités de puissance.
Directeur d'équipe d'Alpine F1 pendant 18 mois, Otmar Szafnauer a quitté Enstone en plein milieu de saison dernière, dans un mois de juillet qui avait secoué l'écurie avec une grosse réorganisation interne. Évoquant des divergences quant aux objectifs à tenir, il a présenté sa démission avant la trêve estivale, laissant les commandes à Bruno Famin.
Pendant qu'Alpine traversait cette tempête, la question de la mise à niveau du moteur Renault était au cœur des discussions entre la FIA et les motoristes. Le constructeur français assure que son unité de puissance présente un déficit estimé entre 20 et 33 ch par rapport à la concurrence, dans un contexte de gel des motorisations instauré en 2021. Devant ces chiffres, la fédération internationale a mis le sujet sur la table mais Renault s'est finalement heurté à la réticence de ses adversaires.
"La FIA a toutes les données, et je crois que c'est lors de ma toute dernière réunion à la Commission F1 que la FIA a mis cette question à l'ordre du jour", raconte Otmar Szafnauer dans un entretien avec notre confrère Peter Windsor. "Lorsque la réglementation moteur a été gelée afin de permettre à Red Bull d'utiliser un moteur Honda qui ne serait plus développé, je n'étais pas là, mais il y avait un gentlemen's agreement disant que s'il y avait un certain pourcentage de différence de puissance entre les moteurs, les constructeurs commenceraient à chercher une solution pour réaligner tout le monde."
"La FIA elle-même a dit : 'Regardez, Renault est en dehors de la fenêtre de différence de performance, nous devons commencer à discuter de ce que nous devrions faire pour remettre le moteur Renault au même niveau que les autres. Nous avons eu une réunion au cours de laquelle j'ai défendu avec acharnement les intérêts de Renault pour que les autres motoristes fassent exactement ce qu'ils avaient promis lorsque le gel des moteurs a été décidé. En Formule 1, avoir un gentlemen's agreement est parfois une bonne chose, et parfois non."
En novembre, Alpine a définitivement abandonné la perspective d'obtenir une dérogation pour travailler sur l'amélioration des performances de son unité de puissance. Bruno Famin a alors indiqué qu'il prenait acte de la position de ses concurrents, tout en précisant que Renault avait aussi plutôt intérêt à se concentrer totalement sur la future réglementation 2026.
"Je pense que cet écart, qui est vraiment difficile à combler désormais, restera probablement jusqu'en 2026", observe aujourd'hui Otmar Szafnauer, qui prédit ainsi deux saisons difficiles à venir pour Alpine par rapport aux top teams.
"Le problème de l'écart entre les moteurs, c'est qu'il est gelé", ajoute-t-il. "Même si on veut le changer, il y a des contraintes. On ne peut pas. On ne peut faire des changements que pour des raisons de fiabilité, et ça ne donne pas beaucoup de latitude pour améliorer la puissance du bloc. Avoir ce déficit est difficile à surmonter. Pour être compétitif à l'avant de la grille, il faut avoir un châssis, des pilotes et tout le reste qui soient bien meilleurs que les autres pour compenser la déficience de l'unité de puissance, et c'est impossible."
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