Ferrari, une victoire pour l'Histoire aux 24 Heures du Mans
Très ouverte, cette édition du centenaire des 24 Heures du Mans a débouché sur la victoire de la Ferrari #51. Toyota et Cadillac complètent le podium.
Un nouvel âge d'or a commencé pour l'Endurance avec l'engagement de sept écuries dans l'élite qu'est l'Hypercar. Cinq constructeurs – Cadillac, Ferrari, Peugeot, Porsche et Toyota – ainsi que deux privés, Glickenhaus et Vanwall. Forcément, tous avaient à cœur de briller lors d'une édition très particulière des 24 Heures du Mans, non seulement en raison d'une concurrence bien plus relevée que ces dernières années mais aussi car l'on fêtait le centenaire du double tour d'horloge sarthois.
La BoP y a certes contribué, mais la hiérarchie était très serrée pour cette course, en témoigne le fait que tous les grands constructeurs ont pris la tête les uns après les autres. Le triomphe de Ferrari s'est toutefois dessiné dès la mi-course grâce à un Alessandro Pier Guidi très véloce.
Cette épreuve s'est apparentée à un jeu d'élimination, les 17 Hypercars ayant subi des problèmes majeurs ou mineurs les éloignant temporairement ou définitivement de la course à la victoire. Pas seulement les Hypercars, évidemment ; des averses ont semé le chaos dès le départ jusqu'à la nuit – contribuant à un total de 21 abandons inédit en WEC et à seulement 342 tours parcourus, le plus faible total depuis les 321 de l'édition 2001.
Le départ des 24 Heures du Mans 2023
Photo de : Alexander Trienitz
En catégorie reine, alors que les Ferrari en pneus mediums se faisaient déborder par les Toyota en gommes tendres, la Cadillac #311 a subi un coup d'arrêt dès le départ, lorsque Jack Aitken a percuté le mur dans la première chicane des Hunaudières. Quelques instants plus tard, c'est la Cadillac #3 qui a été accidentée, Sébastien Bourdais ayant été percuté par une GT.
Une énorme averse tombée sur une partie du circuit seulement a tout chamboulé à l'aube de la quatrième heure, avec des tête-à-queue pour la Glickenhaus #709 d'Esteban Gutiérrez et la Cadillac #3 de Scott Dixon notamment. Dans ces conditions météorologiques difficiles, Gustavo Menezes a réalisé une performance remarquable en pneus slicks en dépassant ses rivaux pour prendre la tête de l'épreuve au moment où la course a été neutralisée par la voiture de sécurité, avec la Peugeot #94. Le constructeur au lion n'était pourtant pas attendu aux avant-postes, même en son sein !
Après un peu plus de quatre heures de course, la Peugeot #94 menait donc devant la Porsche #38, la Ferrari #50, la Ferrari #51 et la Cadillac #2. Les incidents ont continué à se multiplier, avec un tête-à-queue pour Jean-Éric Vergne au volant de la Peugeot #93, une crevaison pour la Porsche #6, un problème à l'avant gauche du côté de la Glickenhaus #709... La Porsche #75, elle, a été contrainte à l'abandon, victime d'un problème de pression d'essence.
#94 Peugeot TotalEnergies Peugeot 9X8 - Loïc Duval, Gustavo Menezes, Nico Müller
Photo de : Alexander Trienitz
La Ferrari #51 s'est imposée aux avant-postes avec un relais phénoménal d'Alessandro Pier Guidi. Après s'être emparé de la tête de la course, l'Italien a creusé l'écart à un rythme effréné, prenant même une quinzaine de secondes à Loïc Duval (Peugeot #94) et à ses autres rivaux lors d'un tour, alors que la piste restait humide.
Pier Guidi est toutefois parti en tête-à-queue par la suite. Ainsi, à minuit, c'est à nouveau la Peugeot #94 qui menait la danse aux mains de Nico Müller, devançant les Ferrari #50 et #51, la Cadillac #2 et la Toyota #8. Ces cinq Hypercars étaient les dernières dans le tour du leader, avec des chances de victoire réalistes compte tenu de la nouvelle règle de Safety Car. La Toyota #7, elle, venait d'être contrainte à l'abandon lorsque Kamui Kobayashi a été pris dans un carambolage avec une LMP2 et une GTE, à la suite d'une incompréhension lors d'une neutralisation.
Müller a été dépassé par Hirakawa (Toyota #8) au restart, et la situation a continué de se décanter pendant la première moitié de la nuit : autrice de la pole position avec Antonio Fuoco, la Ferrari #50 a perdu un temps précieux à cause d'une fuite au niveau du système de récupération d'énergie, tandis que Gustavo Menezes est parti à la faute de manière étonnante avec la Peugeot #94 dans la première chicane. Il ne restait déjà plus que la Ferrari #51, la Toyota #8 et la Cadillac #2 en lice pour la victoire, mais cette dernière n'avait pas le rythme de ses rivales.
#94 Peugeot TotalEnergies Peugeot 9X8 - Gustavo Menezes
Photo de : Rainier Ehrhardt
C'est donc d'un duel entre la Ferrari et la Toyota que la seconde moitié de course a été le théâtre, alors que les pépins se multipliaient pour plus ou moins tous les concurrents : des problèmes hydrauliques sur les Peugeot, une nouvelle sortie pour Aitken au volant de la Cadillac #311, des fautes de pilotage du côté des deux Glickenhaus, avec Romain Dumas et Olivier Pla, à Indianapolis... où la Porsche #38 a également été aperçue en perdition. La Glickenhaus #708 allait connaître un ultime crash dans la première chicane des Hunaudières, aux mains de Franck Mailleux.
Même les leaders n'ont pas été épargnés. La Ferrari #51 a connu des soucis mineurs souvent rattrapés par le bon rythme affiché par Pier Guidi, et des immobilisations imprévues au stand ne l'ont pas mise en difficulté. Bien qu'ayant percuté un mammifère, la Toyota #8 lui a certes donné du fil à retordre ... jusqu'à 14h15, lorsque Ryo Hirakawa a percuté le mur à Arnage, laissant filer les dernières chances de victoire de son équipage.
#51 Ferrari AF Corse Ferrari 499P - Alessandro Pier Guidi, James Calado, Antonio Giovinazzi
Photo de : Alexander Trienitz
James Calado, Antonio Giovinazzi et Alessandro Pier Guidi ont ainsi offert à Ferrari sa permière victoire en Sarthe depuis 1965, après une longue absence en catégorie reine. Le trio Buemi-Hartley-Hirakawa est deuxième pour Toyota ; suivent deux Cadillac, la #2 (Bamber-Lynn-Westbrook) et la #3 (Bourdais-van der Zande-Dixon), qui ont surmonté leurs ennuis pour obtenir un résultat probant. Les premières Peugeot et Porsche n'étaient que huitième et neuvième à plus de dix tours, avec les équipages Di Resta-Jensen-Vergne et Cameron-Christensen-Makowiecki.
En LMP2, c'est un duel entre la #41 du Team WRT (Andrade-Delétraz-Kubica) et la #34 d'Inter Europol Competition (Smiechowski-Costa-Scherer) qui a eu lieu pendant toute la seconde moitié de course, et qui s'est achevé à l'avantage de l'écurie polonaise. Le prototype de Duqueine Team (Binder-Jani-Pino) complétait le podium. Enfin, c'est la Corvette #33 (Catsburg-Keating-Varrone) qui s'est imposée dans la catégorie GTE Am.
24 Heures du Mans 2023
P. | # | Cat. | Equipe | Tours |
---|---|---|---|---|
1 | 51 | Hypercar | Ferrari AF Corse | 341 |
2 | 8 | Hypercar | Toyota Gazoo Racing | 341 |
3 | 2 | Hypercar | Cadillac Racing | 341 |
4 | 3 | Hypercar | Cadillac Racing | 339 |
5 | 50 | Hypercar | Ferrari AF Corse | 336 |
6 | 708 | Hypercar | Glickenhaus Racing | 334 |
7 | 709 | Hypercar | Glickenhaus Racing | 332 |
8 | 93 | Hypercar | Peugeot TotalEnergies | 329 |
9 | 5 | Hypercar | Porsche Penske Motorsport | 329 |
10 | 34 | LM P2 | Inter Europol Competition | 328 |
11 | 41 | LM P2 | Team WRT | 327 |
12 | 30 | LM P2 | Duqueine Team | 326 |
13 | 36 | LM P2 | Alpine Elf Team | 326 |
14 | 31 | LM P2 | Team WRT | 327 |
15 | 48 | LM P2 | IDEC Sport | 326 |
16 | 10 | LM P2 | Vector Sport | 325 |
17 | 311 | Hypercar | Action Express Racing | 324 |
18 | 23 | LM P2 | United Autosports | 323 |
19 | 35 | LM P2 | Alpine Elf Team | 322 |
20 | 45 | LM P2 P/A | Algarve Pro Racing | 321 |
21 | 22 | LM P2 | United Autosports | 320 |
22 | 6 | Hypercar | Porsche Penske Motorsport | 319 |
23 | 37 | LM P2 P/A | COOL Racing | 316 |
24 | 28 | LM P2 | JOTA | 316 |
25 | 65 | LM P2 | Panis Racing | 315 |
26 | 33 | LM GTE Am | Corvette Racing | 312 |
27 | 94 | Hypercar | Peugeot TotalEnergies | 311 |
28 | 25 | LM GTE Am | ORT by TF | 311 |
29 | 86 | LM GTE Am | GR Racing | 311 |
30 | 85 | LM GTE Am | Iron Dames | 312 |
31 | 54 | LM GTE Am | AF Corse | 311 |
32 | 43 | LM P2 P/A | DKR Engineering | 310 |
33 | 98 | LM GTE Am | Northwest AMR | 310 |
34 | 9 | LM P2 | Prema Racing | 309 |
35 | 56 | LM GTE Am | Project 1 - AO | 308 |
36 | 100 | LM GTE Am | Walkenhorst Motorsport | 306 |
37 | 39 | LM P2 P/A | Graff Racing | 302 |
38 | 74 | LM GTE Am | Kessel Racing | 302 |
39 | 24 | CDNT | Hendrick Motorsports | 285 |
40 | 38 | Hypercar | Hertz Team JOTA | 244 |
Ab. | 57 | LM GTE Am | Kessel Racing | 254 |
Ab. | 911 | LM GTE Am | Proton Competition | 246 |
Ab. | 80 | LM P2 P/A | AF Corse | 183 |
Ab. | 88 | LM GTE Am | Proton Competition | 170 |
Ab. | 4 | Hypercar | Floyd Vanwall Racing Team | 165 |
Ab. | 777 | LM GTE Am | D'Station Racing | 163 |
Ab. | 47 | LM P2 | COOL Racing | 158 |
Ab. | 77 | LM GTE Am | Dempsey - Proton Racing | 118 |
Ab. | 32 | LM P2 | Inter Europol Competition | 117 |
Ab. | 63 | LM P2 | Prema Racing | 113 |
Ab. | 7 | Hypercar | Toyota Gazoo Racing | 103 |
Ab. | 66 | LM GTE Am | JMW Motorsport | 89 |
Ab. | 923 | LM P2 P/A | Racing Team Turkey | 87 |
Ab. | 75 | Hypercar | Porsche Penske Motorsport | 84 |
Ab. | 72 | LM GTE Am | TF Sport | 58 |
Ab. | 83 | LM GTE Am | Richard Mille AF Corse | 33 |
Ab. | 16 | LM GTE Am | Proton Competition | 28 |
Ab. | 60 | LM GTE Am | Iron Lynx | 28 |
Ab. | 55 | LM GTE Am | GMB Motorsport | 21 |
Ab. | 21 | LM GTE Am | AF Corse | 21 |
Ab. | 13 | LM P2 P/A | Tower Motorsports | 19 |
Ab. | 14 | LM P2 P/A | Nielsen Racing | 18 |
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