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MotoGP GP de Malaisie

C'était un 25 octobre : coup de tonnerre à Sepang !

Le 25 octobre 2015, Valentino Rossi détient sa meilleure chance de remporter un dixième sacre lorsqu'intervient l'épisode le plus polémique de sa carrière, face à Marc Márquez.

Marc Marquez, Repsol Honda Team et Valentino Rossi, Yamaha Factory Racing

Cela fait partie des hasards malicieux du calendrier : le 25 octobre correspond à la fois au jour où Valentino Rossi a remporté son dernier titre et au fameux épisode du coup de pied contre Marc Márquez, qui allait indirectement entraîner sa défaite au championnat six ans plus tard.

En 2009, la star italienne était encore au sommet et, en montant sur le podium du Grand Prix de Malaisie, il pouvait plaisanter dans sa mise en scène de ce neuvième titre de Champion du monde (le septième dans la catégorie reine) qu'il remportait à 30 ans. Mais six ans plus tard, après la cassure de sa courbe de performance engendrée par son passage chez Ducati, ce même circuit de Sepang accueille alors un épisode bien moins heureux, qui fera indéfiniment office de point noir dans sa carrière.

Pour la première fois depuis 2009, il est à nouveau en position d'être titré. Il joue même ce jour-là sa première balle de match dans un championnat qui l'oppose à son coéquipier Jorge Lorenzo, sur qui il a repris l'avantage depuis la manche de Silverstone deux mois plus tôt. Seulement l'ambiance électrique qui règne en Malaisie depuis le début du week-end va aboutir à la confrontation de trop entre Valentino Rossi et Marc Márquez pendant la course, entraînant la chute du pilote espagnol et la sanction de l'Italien.

Si l'atmosphère est si détestable depuis l'arrivée du paddock à Sepang c'est qu'une semaine plus tôt, le Grand Prix d'Australie s'est révélé particulièrement animé, et pas uniquement pour les deux derniers candidats au titre. Dans le groupe fourni des leaders à Phillip Island, Márquez, alors troisième du championnat et déjà hors-jeu pour l'attribution du titre, a livré une performance qui n'a pas vraiment plu à Rossi, quatrième à l'arrivée. Quand s'est ouvert le week-end de Sepang, le #46 a alors lâché un commentaire qui allait faire l'effet d'une bombe. Il a en effet accusé le pilote Honda de l'avoir délibérément ralenti et d'avoir favorisé Lorenzo.

Márquez a beau avoir tenté de se défendre, la tension n'a fait que s'accentuer tout au long du week-end, jusqu'à la course. Une nouvelle fois, Rossi et Márquez se confrontent en piste dès les premiers tours, alors que Dani Pedrosa file en tête, suivi par Lorenzo. L'incident va survenir dans la septième boucle, avec la chute du #93.

Les images, scrutées sous tous les angles, font penser que Rossi lui a donné un coup de pied pour l'écarter, ce que le pilote italien dément, soutenant que Márquez a touché sa jambe avec son guidon avant qu'il ne la bouge. Chez Honda, on est au contraire catégorique pour affirmer que les données de la moto #93 attestent bel et bien d'un impact sur le levier de frein ayant soudain bloqué le pneu avant et donc entraîné la chute de Márquez. "Nous pensons que cette pression était le résultat du coup de pied de Rossi", assure le président du HRC à l'époque.

La journée va alors tourner au psychodrame. Bien que classé troisième à l'arrivée, Rossi ne participe pas à la conférence de presse du podium et lorsqu'il prend la parole plusieurs heures après la course, c'est pour accuser Márquez de lui faire perdre le championnat. L'Espagnol, lui, fulmine et ne mâche pas ses mots contre une manœuvre qu'il juge gravissime.

Des effets collatéraux dévastateurs

Rares sont les courses qui laissent une telle trace dans l'Histoire d'un championnat, or celle-ci fera pour longtemps partie des moments les plus négatifs qu'aient connus les Grands Prix moto. La quinzaine qui allait suivre ce Grand Prix et mener à la finale du championnat, à Valence, ne serait rythmée que par cette affaire et ses effets collatéraux, entre des soupçons d'un complot anti-Rossi entre Márquez et Lorenzo et une vague d'agressivité à l'égard du Catalan, avec même l'épisode ubuesque d'une bagarre à son domicile lorsqu'une émission de TV satirique italienne a tenté de lui remettre un prix.

D'un point de vue sportif, Rossi s'est trouvé en position périlleuse : reconnu coupable par la direction de course d'avoir délibérément voulu écarter Márquez de la piste, il a écopé de trois points de pénalité sur son carnet, menant à un total entraînant son départ de la dernière place sur la grille de la course suivante. L'appel immédiatement déposé par Yamaha a été rejeté, et Rossi lui-même s'est alors tourné vers le Tribunal arbitral du sport (TAS).

Il a déposé un recours afin de faire annuler ou réduire la sanction (qu'il retirera finalement quelques semaines plus tard), mais a surtout fait une demande en urgence d'effet suspensif de la pénalité afin de conserver une chance réaliste de titre. Débouté à la veille des premiers essais du GP de Valence, il allait y partir 25e et remonter jusqu'à la quatrième place, un résultat insuffisant face à Lorenzo, vainqueur, et la hiérarchie au championnat s'est donc inversée in extremis en faveur du Majorquin.

L'onde de choc allait mettre des mois, sinon des années, à s'évanouir. Les accusations portées à l'encontre de Marc Márquez ont eu un effet dévastateur, entraînant un bashing du pilote espagnol aux quatre coins du monde. Valentino Rossi, lui, a fini par se faire une raison au fil du temps mais n'a cessé de penser que son dixième titre lui avait été volé durant cette fin de championnat si peu glorieuse.

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