Aleix Espargaró : "J'y arrive enfin et je le mérite"

En s'imposant en Argentine, Aleix Espargaró a enfin rejoint le cercle des vainqueurs en Grand Prix, 17 ans après ses débuts dans le Championnat du monde, plaçant par la même occasion Aprilia sur le toit du monde.

Aleix Espargaro, Aprilia Racing Team

Photo de: Gold and Goose / Motorsport Images

Le Grand Prix d'Argentine n'aurait pu offrir de meilleur scénario à Aleix Espargaró et Aprilia pour enfin célébrer l'accomplissement dont ils rêvaient depuis le début de leur aventure commune. Seul pilote du plateau MotoGP 2022 à n'avoir jamais gagné de Grand Prix jusqu'ici, l'Espagnol a enfin ouvert son compteur en signant une victoire d'autorité face à Jorge Martín, et ce alors qu'il prenait son 200e départ dans la catégorie reine, le troisième depuis la pole position. Cette pole était la première que fêtait Aprilia depuis la création du MotoGP et, après un premier podium l'été dernier, le tableau a finalement été complété par cette victoire : la première de la marque sous l'ère MotoGP, mais la 200e toutes catégories confondues.

Partagé entre l'émotion de ce succès après lequel il a si longtemps couru et un grand self-control très vite retrouvé pour poser les bons mots sur l'analyse qu'il a souhaité livrer, Aleix Espargaró a répondu aux premières questions des journalistes en conférence de presse avec des pensées chaleureuses pour une équipe à laquelle il sait que cette victoire apporte tant.

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Aleix, félicitations ! Pour ton 200e Grand Prix MotoGP, tu auras décroché la première pole position d'Aprilia, et maintenant ta première victoire et la première aussi pour eux dans la catégorie, et en plus tu passes en tête du championnat !

C'est réel ? [rires] Je suis extrêmement heureux de cette semaine en Argentine. Je m'étais déjà senti très fort au Qatar et en Indonésie, et là je me suis senti compétitif et je crois qu'on a fait un solide week-end. [...] Enfin, après cette longue période avec Aprilia, on obtient cette victoire et on est en tête. C'est un rêve !

Je suis extrêmement heureux. Depuis le Qatar et même pendant la pré-saison, j'ai senti que j'avais la meilleure moto que j'ai jamais eue pendant ma carrière. Bien sûr, pendant la pré-saison, il est très difficile de juger s'il va être possible de se battre pour le top 10, le top 5 ou de gagner mais j'ai été très proche des plus rapides à chaque test de la pré-saison et je me suis senti fort au Qatar aussi, donc petit à petit on a montré notre potentiel.

Aujourd'hui ça n'a pas été une course pluvieuse ou chanceuse. Hier on a prouvé qu'on était les plus rapides en qualifs et aujourd'hui aussi. C'est comme un rêve, je suis extrêmement heureux. J'ai le sentiment que c'est l'un des championnats les plus difficiles car le niveau est très élevé, chez mes adversaires et chez chaque constructeur, donc je suis extrêmement heureux, pas seulement pour moi mais pour tout le monde chez Aprilia et pour ma famille. Oui, j'ai 32 ans mais j'y arrive enfin et je pense que je le mérite.

Comment s'est passée la course ?

Sincèrement, la course n'a pas été facile. Je m'attendais à ce que ce soit un petit peu plus facile, parce que j'étais très fort ce matin mais je n'ai pas trouvé de grip pendant la course. Il faisait très chaud, après le Moto2 ça glissait beaucoup. Mais je pense avoir fait une course intelligente.

Depuis ce matin, tout le monde me disait que j'avais un bon rythme et que j'allais gagner facilement, mais la course c'est la course, je savais que certains pilotes avaient un très bon rythme et je savais aussi que ce serait très difficile avec Jorge [Martín] qui partait deuxième. J'ai essayé d'apprécier le fait d'être le mieux placé sur la grille après ma pole position et je me suis dit : 'Si tu arrives à apprécier le fait de piloter la moto en finissant dixième, pourquoi devrais-tu être nerveux ? Vas-y, amuse-toi et si tu termines deuxième ou troisième, ce sera aussi un très bon résultat !' Je crois que j'ai très bien géré. Jorge et Álex [Rins] gagnent depuis qu'ils ont dix ans, moi pas du tout, donc ça n'était pas facile pour moi de gérer cette situation, mais je pense que j'y suis plutôt bien arrivé.

Les derniers tours ont été très tendus : l'étaient-ils encore plus parce que Jorge et toi êtes proches ?

Dès le début de la course, je ne me suis pas senti comme pendant les essais. Et je sais que Jorge, même s'il n'a pas eu un rythme super élevé pendant le week-end, quand les feux s'éteignent c'est un tueur. Ça n'était pas facile pour moi de le suivre, j'ai d'ailleurs fait quelques erreurs et puis je suis revenu. J'ai beaucoup joué avec l'électronique, le frein moteur et le traction control, pour essayer d'économiser au maximum mes pneus pour les quatre derniers tours.

Mais il a été bon, il a mené la partie la plus difficile de la course et il a dicté le rythme, alors que la piste était très difficile aujourd'hui. Pendant ma carrière, j'ai toujours essayé de respecter mes adversaires, de dépasser proprement et encore plus quand ce sont mes amis. On a montré aujourd'hui qu'on peut se passer plusieurs fois, qu'on n'a pas besoin de se toucher. C'est la course, c'est chouette, mais quand on se bat pour la victoire ça n'est pas toujours facile.

Le fait que les essais aient été réduits à une seule journée t'a-t-il aidé ?

Je pense que ça a été un peu différent, mais le temps passé en piste a été pratiquement le même, même si la façon de travailler a été bien sûr différente. Ducati a… 25 motos en piste ! Donc ils ont plus de temps pour analyser toutes les données, ils peuvent définir une meilleure configuration pour la course, c'est certain, mais je pense que ça a été un week-end normal.

Cette victoire intervient alors que tu disputes ta sixième année avec Aprilia. Il y a eu des moments difficiles depuis que tu as rejoint la marque...

Bien sûr, je suis extrêmement heureux d'avoir gagné, mais pour moi rien ne change. J'ai beaucoup de chance, mon métier est ma passion, j'ai une famille de rêve, j'ai tout ce dont un homme peut rêver. Donc, sincèrement, une victoire ne change pas grand-chose dans ma vie, en revanche je pense que c'est un cap énorme pour tout le monde chez Aprilia. Il y a six ans, quand ça s'est fini pour moi avec Suzuki et que j'ai signé avec Aprilia, personne ne croyait dans ce projet, alors ce qu'ils obtiennent petit à petit en travaillant très dur est incroyable. Leur moto est en tête du championnat, avec avoir décroché la pole position et gagné une course. Ce n'est pas juste pour moi, mais pour tout le monde à Noale, pour la famille Colaninno et pour tout le groupe. Je suis très, très heureux !

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