Aprilia et KTM défendent un calendrier MotoGP plus léger et raisonné
Après la saison record qui se profile pour le MotoGP, plusieurs constructeurs espèrent voir le calendrier se réduire, quitte à devoir se passer de certains Grands Prix européens.
On le sait, la vision de KTM pour le futur du MotoGP passe par d'importants changements techniques, mais aussi par une réduction du calendrier de courses, alors même que les instances voudraient au contraire en prévoir plus. La saison 2024 aurait, par exemple, dû compter 22 Grands Prix avant l'annulation du GP d'Argentine, loin des 18 manches rêvées par le constructeur autrichien.
"Je pense que le nombre de courses est vraiment limite", défend Pit Beirer, qui invite à se montrer attentifs à la charge de travail et au stress imposés aux acteurs du paddock, notamment les membres des équipes de course qui multiplient les déplacements et enchaînent des semaines de course synonymes de pression permanente.
"Nous sommes très en faveur de la course sprint et du fait de courir le samedi. Nous adorons courir, et aussi courir à la fois le samedi et le dimanche. Je pense que ça rend les Grands Prix plus sympa pour nos fans, notre public, mais aussi pour nous. Par contre, je pense qu'il faut faire très attention aves les équipes, le personnel, les pilotes."
"Je pense donc qu'un week-end supplémentaire − et ce d'autant plus qu'on parle souvent de courses outre-mer pour les courses supplémentaires − ferait peser une grosse charge sur tout le monde, à la fois les membres de l'équipe et leurs familles", argumente-t-il. "C'est clair pour nous. On le voit sur le personnel de l’équipe : à la fin de la saison, il faut en motiver certains pour qu'ils restent avec nous et repartent pour une saison complète comme celles que nous avons. Il faut faire très attention."
Lorsque Pit Beirer évoque le chiffre de 18 Grands Prix, Massimo Rivola, PDG d'Aprilia Racing, acquiesce. "Je suis plutôt d'accord. Nous n'en avons pas parlé à la Dorna, ou du moins nous l'avons fait au début mais ça n'a pas été une discussion récente", précise l'Italien. "Je sais aussi que nous devons faire les choses pour le bénéfice de la discipline, en tant qu'événement."
"Je dois dire aussi qu'après une année d'expérience des courses sprint, j'ai personnellement terminé l'année en étant totalement détruit. Le vendredi, on est déjà en mode qualifications, tout le monde l'est, si bien que la tension et les attentes [sont élevées]. Tous les week-ends, on était déjà très fatigués le vendredi soir. La saison a donc été dure. Penser à faire 21 ou 22 [Grands Prix], ce qui veut dire disputer 42 ou 44 courses, c'est beaucoup, clairement. Si nous pouvions en avoir moins, nous en tirerions sûrement un bénéfice."
Massimo Rivola se montre néanmoins coopérant, bien conscient que le MotoGP est une économie qui doit avoir les reins solides. "Si c'est bon pour le sport, c'est quelque chose dont nous devons peut-être parler avec Carmelo [Ezpeleta] afin de le comprendre", souligne-t-il, appelant à des choix raisonnés dans les destinations intégrées au calendrier afin de trouver le juste équilibre entre rentabilité et charge de travail.
"J'ai beau être italien, peut-être que nous devrions avoir moins de courses en Italie ou en Espagne, moins de courses en Europe, et je vais le dire d'une mauvaise manière, mais aller là où se trouve l'argent. Au final, nous devons faire tourner ce business [...] et nous avons besoin de gros sponsors. Or, pour les attirer, peut-être qu'il est bon d'aller en Indonésie ou en Inde, alors allons là où se trouve le marché de la moto."
Aujourd'hui, le calendrier MotoGP compte 12 Grands Prix sur 21 en Europe et s'est notamment enrichi de trois circuits asiatiques depuis deux ans. Mieux réparties que l'an dernier au cours des huit mois de championnat, les épreuves vont tout de même imposer deux triple headers en fin de saison, et donc sept Grands Prix en neuf semaines.
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