Le tour de force de Bezzecchi cinq jours après son opération
Blessé samedi, opéré dimanche et arrivé à Mandalika ce matin, Marco Bezzecchi a mené la première journée du GP d'Indonésie comme si de rien n'était.
Marco Bezzecchi est égal à lui-même, comme s'il ne s'était pas passé grand-chose dans la semaine qui vient de s'écouler. Il répond d'un placide "Bien, et vous ?" quand on lui demande comment il va à l'issue de la première journée d'essais du Grand Prix d'Indonésie. Pourtant, il y a cinq jours, il était sur la table d'opération, après s'être fracturé la clavicule droite à l'entraînement.
Que s'est-il passé samedi dernier au Ranch de la VR46 Riders Academy ? Pas grand-chose, à l'écouter : "Je suis juste tombé et je me suis cassé la clavicule. C'était juste une chute… une chute dans laquelle je me suis cassé la clavicule !"
Personne n'aurait alors parié le voir au guidon de sa Ducati ce matin, d'autant qu'il n'était pas encore au circuit jeudi lorsque tous ses collègues et adversaires prenaient leurs marques. Et pourtant, il était bel et bien au rendez-vous lorsque la première séance a été lancée, à 10h50 heure locale, et immédiatement dans le coup.
"Ça n'a pas été une semaine facile pour moi, mais je suis arrivé ici ce matin et heureusement, quand j'ai enfourché la moto je ne me suis pas senti trop mal. Je ne peux pas me plaindre", résume le pilote italien, visiblement pas ébranlé par ses prouesses. Et ça l'amuse même : "Les dernières 24 heures ont été les plus simples ! J'ai pris l'avion, puis j'ai passé quelques heures à Jakarta pour attendre le vol de ce matin. Rien de trop dingue ces dernières 24 heures."
"Pendant le vol, l'épaule a un peu enflé, mais je n'ai pas souffert particulièrement", précise Bezzecchi qui, ce matin, a encore été malmené, dans une chute. "J'ai juste fait une petite erreur, mais rien de fou", assure-t-il cependant.
"Lundi matin, quand je suis rentré à la maison après l'opération, je me sentais super mal", admet-il cependant, "donc ma première idée était de manquer cette course et d'aller directement à Phillip Island. Mais je suis quand même allé à la salle pour essayer de travailler avec Carlo [son coach, ndlr] et tout mon staff, et puis mardi quand je me suis réveillé à a maison, je me suis senti incroyablement bien. Je me suis dit 'Wow ! C'est étrange'. Mais je me sentais mieux, j'arrivais à mieux bouger le bras et j'avais plus de forces avec moins de douleur, alors j'ai dit que j'allais essayer [mardi] à la gym et qu'ensuite on verrait le soir, et je déciderais."
"Et j'ai donc voulu essayer. Tout le monde n'était pas d'accord, mais au final j'ai essayé de convaincre tout le monde… surtout ma mère ! Mercredi matin, j'ai fait un dernier contrôle avec le médecin et j'ai décidé d'y aller, j'ai pris l'avion et je suis arrivé ce matin", explique-t-il. Durant ces quelques jours, il a notamment pris l'avis de Valentino Rossi : "Au début, il était un peu plus conservateur que moi. Mais quand je lui ai dit que je me sentais bien et que je pouvais essayer, il a été d'accord avec moi. Mais c'est un pilote, il comprend cela."
Un premier contrôle médical a été réalisé à son arrivée au circuit, puis un second après la séance, et il a été autorisé à disputer l'intégralité du week-end. "La douleur est présente. Je m'attendais à souffrir un peu plus mais c'est juste parce que je m'étais dit que je voulais m'attendre au pire et si c'était mieux, tant mieux ! Ça m'affecte surtout dans tous les freinages. Je ne peux pas performer au mieux à chaque tour. Par exemple, cet après-midi, j'ai commencé mon premier run très lentement et j'ai été plus rapide de tour en tour. C'est difficile à gérer. Pour ce qui est de mon état d'esprit, j'essaye de prendre des risques là où il le faut vraiment."
Cinquième ce matin, il a bouclé la journée au troisième rang, premier pilote Ducati. Qu'en a-t-il pensé ? "Quand j'ai vu ma position au classement ? Rien, juste que mon boulot pour aujourd'hui était fait. J'étais très content, bien sûr, mais on n'est que vendredi."
Effectivement, ce qui va compter désormais, c'est sa capacité à disputer les courses, le sprint de samedi puis l'épreuve longue de dimanche. Se sent-il apte à aller au bout ? "Je ne sais pas, franchement. J'espère, évidemment ! Mais demain ce sera plus dur qu'aujourd'hui. Demain matin, il va falloir que je gère beaucoup mes forces en vue du sprint, mais aussi pour les qualifs parce qu'elles ne sont pas très longues mais elles sont très exigeantes. Et puis, dimanche, j'espère que l'adrénaline et l'esprit de la course vont pouvoir m'aider !"
Marco Bezzecchi a déjà connu une blessure le mois dernier. "C'est bien pire maintenant. C'était douloureux à Misano, mais ça l'est encore plus maintenant", explique-t-il, pourtant peu enclin à recourir à une aide médicamenteuse. "Aujourd'hui, j'ai pris des antidouleurs, pas très forts, rien de dingue. J'aimerais ne pas prendre des antidouleurs trop forts, mais ça dépend comment la douleur va être pendant ces quelques jours."
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