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Les contrôles antidopage sont-ils trop rares en MotoGP ?

Bien que l'un de ses pilotes soit actuellement suspendu après la découverte d'une substance illicite dans ses urines, Massimo Rivola estime que les contrôles antidopage devraient être renforcés. Les pilotes MotoGP se sont déjà exprimés en ce sens, remettant en question un système qui n'est selon eux pas assez strict.

Le départ

Le départ

Gold and Goose / Motorsport Images

En marge de l'affaire qui concerne actuellement Andrea Iannone, les contrôles antidopage tels qu'ils sont menés dans les Grands Prix moto sont une nouvelle fois pointés du doigt. Ce n'est pas tant la manière d'effectuer les tests organisés par la FIM qui est critiquée, mais leur fréquence, jugée trop réduite.

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À l'heure actuelle, les contrôles sont menés sur quelques pilotes seulement, tirés au sort sur une sélection de manches au cours de la saison. En 2018, seules trois épreuves en avaient été le théâtre, concernant alors cinq pilotes par catégorie à chaque fois. C'est dans ce contexte justement qu'au début de la saison le sujet avait reçu un coup de projecteur, lorsque plusieurs pilotes MotoGP, interrogés en conférence de presse lors du Grand Prix d'Argentine, s'étaient dit en faveur de contrôles plus fréquents, garantissant à leurs yeux un système plus juste.

"Ce qu'on demande ce sont simplement plus de contrôles. On est des athlètes professionnels et on aimerait avoir plus de contrôles car ce serait plus juste pour tout le monde", avait notamment argumenté Marc Márquez. "Pour moi, ça n'est pas juste qu'en 19 courses on n'ait que deux contrôles, sur deux courses différentes [trois, ndlr], et seulement pour certains pilotes, pas pour tous. Il faut qu'on change cela."

Très virulent sur le sujet, Cal Crutchlow partageait cette volonté. "Est-ce que je pense qu'il y a du dopage en course moto ? Je ne sais pas, mais il faut regarder les faits : dans la plupart des autres sports dans le monde, il se passe quelque chose", avait-il souligné. "Je ne suis pas contre les autres pilotes ou quoi que ce soit, [je pense] qu'on devrait faire plus de tests. J'espère que cela sera mis en place, qu'on aura tous l'esprit plus clair et une idée plus claire de la situation."

Rivola propose un contrôle systématique pour le podium

Le message des pilotes a été entendu et un premier effet s'en est fait sentir en 2019 : huit épreuves ont cette fois été concernées, avec à chaque fois trois pilotes soumis au contrôle en MotoGP, en Moto2 et en Moto3, soit un total de 24 "chances" d'être testé au cours de la saison dans chacune des catégories. Ce n'est toutefois pas suffisant selon Massimo Rivola, président d'Aprilia Racing, qui aimerait un système rendant les tests plus automatiques afin que les pilotes aient moins de possibilités de passer entre les mailles du filet.

"L'Agence mondiale antidopage fait bien de mener des contrôles, mais je les rendrais obligatoires pour les trois premiers par exemple. En les réalisant comme ça, un peu au hasard, il reste de trop grosses mailles dans le filet", a-t-il expliqué cette semaine dans La Gazzetta dello Sport, tout en assurant Andrea Iannone de sa confiance dans l'attente du résultat de la contre-analyse menée sur le deuxième échantillon prélevé lors du contrôle qui l'a concerné, le 3 novembre lors du Grand Prix de Malaisie.

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Il s'agit de la seule fois que le pilote italien a été testé au cours de la saison 2019, où 21 pilotes MotoGP au total ont été soumis aux contrôles (seuls Rabat et Syahrin y ont échappé parmi les titulaires), contre 14 en 2018. Le plus concerné aura été Marc Márquez, testé deux fois en 2019 (à Barcelone et Sepang) alors qu'il l'avait déjà été deux fois l'année précédente. Danilo Petrucci et Fabio Quartararo ont eux aussi été contrôlés à deux reprises au cours de la saison, à Austin et Barcelone.

Toujours auprès de La Gazzetta dello Sport, Andrea Iannone a fait savoir que, si le contrôle dont il a fait l'objet à Sepang était le premier auquel il était soumis cette année, il était en revanche plus souvent testé l'an dernier, par le biais d'un autre système. "En 2018, j'étais dans le système du passeport biologique de l'Agence mondiale antidopage", expliquait-il cette semaine, lorsqu'il s'est exprimé dans une première interview depuis l'annonce de sa suspension, avouant la vivre comme un traumatisme. Ce système qu'évoque le pilote italien est basé, selon les explications de l'AMA, "sur le suivi au fil du temps de variables biologiques sélectionnées qui révèlent indirectement les effets du dopage, par opposition à la détection directe traditionnelle du dopage au moyen d’analyses".

"Ils tirent au sort cinq pilotes qui doivent se tenir tout le temps à disposition et avertir de leurs déplacements pour les contrôles. J'ai été testé souvent, au moins trois fois en Asie mais aussi en dehors", indiquait encore Iannone. Il ajoutait toutefois ne pas vouloir juger le système de contrôle actuel.

Le fait est que cette affaire replace le sujet sur le devant de la scène. Une fois que le sort d'Andrea Iannone aura été décidé, lorsque sera annoncé officiellement par la FIM le résultat de la deuxième analyse et que tous les recours potentiellement nécessaires auront été sollicités, il y a fort à parier que la méthode sera une nouvelle fois soumise à réflexion afin de la rendre plus stricte encore qu'elle ne l'est aujourd'hui.

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