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MotoGP Test Sepang

Espargaró craint qu'Aprilia ne puisse pas rivaliser avec Ducati

Et si Ducati était déjà au-dessus du lot ? C'est ce que craint Aleix Espargaró, qui juge la nouvelle Aprilia très similaire à la version précédente, peut-être trop pour véritablement avoir ses chances.

Aleix Espargaro, Aprilia Racing Team

L'arrivée de la pluie, samedi à Sepang, a causé une frustration palpable dans le stand officiel Aprilia, dont les deux pilotes ont jugé la journée pratiquement sans intérêt. Renfrognés, Aleix Espargaró et Maverick Viñales ont prévenu les journalistes qu'ils n'avaient "pas grand-chose à dire" après avoir bouclé respectivement 26 et 35 tours. L'aîné a surtout déploré une chute qui n'a fait que gâcher un peu plus encore son samedi.

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"Ça a été une journée vraiment stupide. Il aurait mieux valu rester à l'hôtel avec Netflix", pestait Espargaró à l'heure de débriefer avec les médias. "Malheureusement, la piste a mis du temps à sécher. Quand elle a séché, je suis sorti et j'étais vraiment très rapide, en 1'58, mais je suis tombé au virage 12. J'ai eu un problème de freins. Je n'avais pas de freins à cause de la secousse avant le virage 12, et dans le 12 j'ai élargi et j'ai perdu l'avant. Puis, quand les mécaniciens ont terminé la moto, j'ai fait un tour et il a plu à nouveau donc... On a malheureusement perdu beaucoup de temps aujourd'hui."

Si la pluie et cette chute ont effectivement fait perdre un temps précieux au #41, il était râleur aussi quant à la place prise par l'aéro dans le programme de test, lui qui semblait espérer des évolutions plus profondes sur la RS-GP dans sa version 2023. "Malheureusement, on avait beaucoup de choses à essayer en aérodynamique. Je n'y suis pas vraiment favorable mais on en a beaucoup à tester. Mais on n'a pas pu le faire à cause des conditions", a-t-il regretté.

Pas plus enthousiaste, Viñales a expliqué avoir coché les cases de ce que prévoyait son cahier des charges, ni plus ni moins. "On a travaillé toute la journée sur l'aéro et on a recueilli de bonnes informations. Bien sûr, comme d'habitude, il y a du positif et du négatif avec les ailerons et les différents types d'éléments aéro, mais les ingénieurs ont besoin de le savoir et ils vont préparer un bon package pour l'avenir."

"On a fait le job, il faut rouler en pneus usés. Je n'ai pas mis la bonne configuration [pour un time attack]. Je suis content parce qu'on a fait aujourd'hui le boulot qu'on aurait peut-être dû faire demain, donc demain je pourrai me concentrer sur le pilotage. Je voudrais surtout voir quelle est notre vitesse", a ajouté le pilote de Roses, 18e à une seconde aujourd'hui mais toujours deuxième du classement combiné grâce à son temps d'hier.

Maverick Viñales suivi par la Ducati d'Enea Bastianini

Aleix Espargaró pointe de "légers progrès" dans de nombreux "détails" depuis qu'il a découvert la nouvelle Aprilia : "l'aéro, le châssis qui est un peu plus léger, le fait que la moto tourne un peu mieux grâce à l'aéro, le moteur qui est légèrement plus rapide…" Et il sait qu'il peut attendre un peu plus encore pour le prochain test, dans un mois au Portugal. "[Le team] m'a dit que le moteur de course passera un cap de plus en compétitivité. Ils sont déjà sur le banc d'essai et ils travaillent plutôt bien. Donc il faut être patient, il est encore tôt", a-t-il souligné.

Et pourtant, son inquiétude le rattrape vite, puisqu'il semble déjà persuadé que Ducati sera au-dessus du lot cette année. "Tout est un peu meilleur mais je ne suis pas sûr que ça sera suffisant", a admis Espargaró. "Après les Ducati je pense qu'on n'est pas mal, mais les pilotes Ducati sont tous très rapides." Et d'ajouter : "Il y a beaucoup de Ducati qui vont très vite, et cela montre que la moto est un peu au-dessus. À ce stade, on n'est pas très loin derrière eux, mais notre moto ne suffit pas pour qu'on se batte en duel avec eux pour le championnat en tête. Je ne vois aucune autre marque devant nous."

Oliveira prend vite ses marques

Malgré les mines déçues des pilotes officiels aujourd'hui, Aprilia peut se targuer d'avoir une machine très haut placée dans le classement du jour. Car, oui, il y a désormais quatre RS-GP en piste, et Miguel Oliveira s'est ainsi chargé de se mêler aux Ducati aujourd'hui avec le deuxième temps, à un dixième de Jorge Martín.

"Je pense que les temps ont été bons mais ils ne disent pas grand-chose. C'est une journée qui a été très étrange pour la plupart des pilotes parce que dans les différents stands il y a beaucoup de plans d'essais différents. Le mien est assez simple", a souri le pilote portugais. Courant pour le team RNF, il dispose en effet d'une version 2022 de la moto, dans la configuration qui était la sienne lors du dernier Grand Prix de la saison dernière, et n'a donc pas à participer au travail de développement sur les nouveautés.

Miguel Oliveira semble bien s'adapter à l'Aprilia

Miguel Oliveira semble bien s'adapter à l'Aprilia

Sa principale préoccupation est de s'adapter à la moto italienne après n'avoir connu que la KTM en MotoGP. "Cette moto est très, très sensible et très technique. C'est la plus grande différence avec la moto que j'ai pilotée pendant quatre ans. Alors il faut vraiment faire attention et être très technique dans le pilotage, et c'est peut-être l'un des éléments les plus difficiles auxquels il va falloir que je m'habitue", a-t-il expliqué, décrivant un changement de comportement immédiat en fonction de sa position ou de la pression exercée sur les freins. "Quand on arrive à la piloter, c'est parfait. Mais mon tour rapide, par exemple, n'est pas vraiment propre. J'ai deux ou trois dixièmes à améliorer à chaque tour."

C'est dans le but d'affiner sa prise en main de la RS-GP qu'Oliveira a cherché à bien exploiter sa journée, en se montrant le plus actif avec 52 tours. "On a commencé à travailler un peu sur l'ergonomie de la moto pour essayer de faire en sorte que je sois un peu plus à l'aise dans ma position et je me suis immédiatement senti mieux, plus en contrôle", a-t-il expliqué. "On n'a pas vraiment profité de la bonne fenêtre de tir pour le time attack et je me suis senti un peu loin du vrai potentiel, mais c'est bien quand même. C'est toujours mieux de finir deuxième que dernier, c'est sûr !". Aleix Espargaró, 20e sur 23 aujourd'hui, appréciera sans doute cette conclusion…

Avec Charlotte Guerdoux et Antón Quintiá

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