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MotoGP GP du Qatar

Plus tôt et sans tests hivernaux : un GP du Qatar qui interroge

Contrairement aux années précédentes, le MotoGP se présente au Qatar sans y avoir disputé d'essais de pré-saison et avec un programme calé sur l'après-midi et le début de soirée, ce qui suscite de premiers avis partagés chez les pilotes.

Jorge Martin, Pramac Racing, mène au départ du Grand Prix de Doha

C'est un Grand Prix du Qatar quelque peu différent qui se profile cette saison, bien qu'étant toujours la manche d'ouverture du championnat comme c'est le cas depuis 2007. L'épreuve organisée à Losail conserve en effet la particularité d'être organisée en soirée, à la lumière de puissants projecteurs qui éclairent l'ensemble de la piste. Cependant, le fort taux d'humidité qui apparaît lorsque la nuit s'installe sur le désert a poussé à un changement de programme afin d'éviter un trop grand nombre de chutes.

L'ensemble des séances de la catégorie MotoGP a ainsi été avancé de deux heures par rapport à l'an dernier et le départ de la course sera donné à 18h heure locale (16h en France), contre 20h en 2021. Cette décision n'enchante guère Andrea Dovizioso, car ce glissement du programme aura selon lui pour effet de rendre "inutiles" les premières séances d'essais de chaque journée, organisées de jour et dans des conditions donc sensiblement différentes de celles des qualifications et de la course.

"Je ne suis pas vraiment d'accord concernant les horaires des essais", fait savoir le pilote italien, désormais vétéran du plateau. "C'est une chose dont on a déjà parlé par le passé, et certains pilotes ont beaucoup poussé pour rouler le plus tôt possible à cause de l'humidité. Mais je pense que c'est un peu trop tôt et on ne peut pas vraiment travailler pendant le week-end parce que les EL1 et EL3 sont inutiles. Il faut rouler parce qu'on doit rouler, et pas parce qu'on peut vraiment travailler compte tenu du fait que les conditions sont très différentes. Le week-end sera très étrange pour tout le monde."

À l'inverse, Jack Miller se dit favorable à ce changement pour le MotoGP, mais plus inquiet en revanche de ses conséquences pour les autres catégories. "Ça ne me dérange pas, c'est comme ça. Je n'étais même pas au courant du changement avant d'arriver ici et de voir le programme", assure le pilote Ducati. "J'ai trouvé ça assez étrange, surtout pour le Moto2 dont la course est à 16h20 ; je courais hier à cette heure-là et j'ai vu aussi ces dernières années, quand le Moto3 faisait son warm-up, qu'il y a cette lumière éblouissante l'après-midi. [...] À ce moment-là de la journée, c'est assez dur d'y voir, la visibilité n'est pas géniale."

"Je ne suis pas tellement inquiet pour nous, c'est sympa, on n'a pas trop à s'inquiéter de la température de la piste, mais plus pour eux avec cet éblouissement", ajoute Miller. "Pour nous, c'est plus sympa. On partait toujours autour de 19h ou 20h, et vers la mi-course il y avait cette humidité qui commençait à grimper et on voyait beaucoup de chutes vers la fin de la course. Je pense donc que c'est quelque chose qu'il faut suivre, mais c'est clairement mieux pour nous."

C'est finalement plutôt avec sarcasme que le pilote australien assure qu'il ne boudera pas les premières séances du jour : "Je vais prendre la piste, c'est sûr. L'année dernière, ça n'a probablement pas été mon meilleur week-end de Grand Prix, alors je vais essayer de ne pas reprendre les mêmes décisions !"

Pas d'essais hivernaux et une visite de la F1

L'autre particularité cette année porte sur le fait que Losail n'était pas au programme des essais de pré-saison, comme cela était jusqu'ici traditionnel. Les pilotes prendront donc leurs marques à partir des EL1, vendredi, sans pouvoir partir d'une base de réglages déjà définie.

"Je dirais que le plus gros changement, c'est qu'on n'a pas eu de tests avant", estime Johann Zarco, "donc la piste sera assez sale et il faudra un peu de temps pour être très rapide. Je pense que ça s'améliorera pendant le week-end. C'est donc la difficulté qu'on va avoir, ajouté au fait que la course et les essais auront lieu deux heures plus tôt. Il va falloir bien contrôler la température et le choix des pneus pour la course. On n'aura pas le temps de vraiment pousser avec un pneu soft ou medium pour voir lequel est le meilleur pour la course. Il faudra utiliser l'expérience de l'année dernière."

"Je pense que ce sera différent, c'est certain", renchérit Miller, qui s'attend à une course plus ouverte que l'édition historique du Grand Prix de Doha il y a un an. "L'année dernière, on a eu cinq jours d'essais ici, suivis par deux week-ends de course, et lors du second on a eu le top 15 le plus serré de l'Histoire et je ne pense pas que ça ait été une coïncidence. Je ne m'attends pas à un résultat du même genre. Ce sera différent car on va avoir vendredi soir et samedi soir, avec les EL2 et les EL4, pour se préparer pour la course, et c'est tout. Les EL2 seront des qualifs, en gros : à la mi-séance ou aux trois quarts, ça deviendra une Q2. Je pense que ce sera un week-end chargé et qu'à chaque fois qu'on prendra la piste, il faudra qu'on soit super concentrés car le temps de piste sera super limité"

L'Australien se dit serein en revanche sur l'état du bitume malgré la visite de la F1 sur place à l'automne. "La piste semble bien, je suis allé courir hier et la surface semble bien, propre, donc je ne pense pas qu'il devrait y avoir trop de soucis avec l'asphalte après que la F1 est venue ici, mais on ne sait jamais. Faire un tour de piste en courant, c'est toujours un bon signe, mais y rouler c'est autre chose. Ceci étant dit, la piste semble être en bonne condition."

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