Joan Mir soulagé d'un week-end sans chutes : "Il fallait arrêter ça !"
Douzième des deux courses disputées en Thaïlande, Joan Mir a beau rester limité en termes de sensations et de performances, il retient un point particulièrement positif : il a vécu un week-end sans aucune chute !
Le GP de Thaïlande s'est révélé étonnamment calme pour l'équipe officielle Honda, "stable" aux dires de Marc Márquez et "solide" pour Joan Mir. Si le lexique des deux coéquipiers ne traduit pas un enthousiasme débordant, il penche néanmoins vers le positif et c'est suffisamment rare pour être noté.
Ce week-end à Buriram a été dans l'ensemble marqué par un faible nombre de chutes dans le peloton MotoGP. Mais, dans l'équipe Repsol Honda, aucun accident n'est venu troubler ni les essais, ni les courses, et c'est tout bonnement la première fois de la saison que cela se produit.
Joan Mir a lui-même bien alimenté la liste des casses et des blessures cette année, avec 21 chutes à lui seul, à peine moins que son coéquipier qui en comptabilise 25, et ce alors qu'aucun d'eux n'a participé aux 17 Grands Prix. Aussi, lorsqu'il a vu l'arrivée de la seconde course du week-end, le Majorquin n'a pas manqué de souligner à quel point il était soulagé d'enfin être resté sur ses roues jusqu'au bout.
"Vous savez ce qui a été le plus positif du week-end ?" a-t-il lui-même demandé aux journalistes dimanche après-midi. "C'est que je ne suis pas tombé. Je l'ai dit à mon équipe. J'ai été en mesure de finir les deux courses !"
"Durant la course [principale], je me suis fait quelques chaleurs, surtout dans les cinq à sept derniers tours. Alors je me suis dit : 'C'est ma limite, je ne veux pas en faire plus'. Et c'était la même chose pendant le sprint. Je pense que la différence est là, rien à voir avec la confiance. Je pense que ça paiera en fin de saison lors des dernières courses : on gagne plus de confiance comme ça que si on tombe pendant le sprint, puis en course. Week-end après week-end, si vous regardez le nombre de zéro que l'on a, c'est incroyable ! Il fallait arrêter ça !"
Ne pas tomber du week-end a en effet permis à Joan Mir d'engranger quelques points. Quatre seulement, ceux de sa 12e place sous le drapeau à damier dimanche, mais ce n'est que la quatrième fois de la saison que cela se produit et déjà la troisième en cinq week-ends. À cela s'ajoute le fait qu'il ait jugé cette course dominicale "plutôt solide en termes de rythme", ce qui lui a permis d'avancer dans la hiérarchie alors qu'il partait de la 19e place.
"[Mon rythme] a été très similaire à celui du top 5 durant toute la course. Je crois que j'ai payé dans les cinq derniers tours tous les dépassements que j'ai faits, par rapport aux pneus, mais je pense qu'on doit s'estimer plutôt satisfaits. Je me suis donné à 100% et j'ai eu un rythme solide durant toute la course. J'ai essayé de dépasser, d'aller de l'avant."
"La position ne reflète probablement pas tous nos efforts", estimait Joan Mir à la fin de ce week-end, regrettant de s'être si mal qualifié. "Le fait est qu'il faut qu'on parte plus haut. Ce qui s'est passé ce week-end a été inacceptable, on a juste souffert pendant les deux premières journées, puis aujourd'hui, j'ai réussi à mieux piloter, à attaquer sur les freins, et j'ai eu une moto qui m'a permis de plus piloter. Ensuite, il est plus acceptable de perdre deux ou trois dixièmes par rapport au top 3. Mais je pense que l'on doit se satisfaire de notre travail, particulièrement celui réalisé entre hier et aujourd'hui."
Photo de: Gold and Goose / Motorsport Images
Joan Mir a perdu la 11e place du Grand Prix sur le fil, dépassé par Franco Morbidelli.
Classé 12e à 11"9 du vainqueur dimanche, le pilote espagnol avait obtenu la même position la veille lors du sprint, à 10"3 du premier, mais sur une distance moitié moins longue. "Quand on part 19e, on ne peut pas attendre grand-chose", estimait-il samedi soir. "Avec notre vitesse actuelle, ça n'est pas facile de gagner des places. Finir 12e, je pense que ça n'est pas mal. Il n'y a pas eu beaucoup de chutes devant donc c'est une position assez réaliste. Je suis plutôt content de ce qu'on a eu pour réussir à finir la course et performer ainsi. Honnêtement, je n'avais pas le rythme pour terminer dans le top 5 aujourd'hui, mais je suis certain que si j'étais parti plus haut, entre la cinquième et la dixième place, on aurait pu se battre dans ce groupe."
Pendant le sprint, il s'était battu face à Fabio Quartararo et Jack Miller, avec le sentiment de ne pas avoir eu le potentiel pour faire plus. Il ne se sentait "pas très à l'aise" avec sa moto après des changements opérés le matin et qui ont selon lui représenté un recul. "Ça nous a beaucoup pénalisés, en particulier pendant les qualifications", soulignait-il. "Il était important de ramener la moto au stand après je ne sais combien de courses sans y être arrivé", pointait-il néanmoins, déjà soulagé par la tournure que prenait son week-end.
"Hier, ça n'était pas super en termes de rythme, mais aujourd'hui, on a été aussi rapides que possible. Si l'on regarde le rythme des autres Honda, on est restés très similaires jusqu'aux derniers tours, donc je suis content", retenait Joan Mir au moment de dresser le bilan final, sans toutefois en être au stade de s'emballer. "Les difficultés sont restées les mêmes que celles que j'ai eues toute l'année", a-t-il tenu à rappeler.
"C'est que c'est très frustrant parce qu'on est à 100%. Or, de nos jours, la chose sur laquelle le pilote peut faire la différence c'est le freinage. J'essaie de faire tous mes chronos sur les freins. Mentalement et physiquement, c'est très dur. À chaque fois que tu combles tout [ton retard], tu entres dans le virage, tu rattrapes les autres puis ils redressent leur moto et ils filent, et c'est comme ça pendant 26 ou 27 tours. Et ensuite, dans les derniers tours, tu es juste mentalement détruit. Tu as détruit les pneus car tu patines plus… Enfin, c'est comme ça, on passe à la suivante."
Avec Guillaume Navarro
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