Jorge Lorenzo ne regrette pas d'avoir dit non à Ducati

Jorge Lorenzo affirme avoir eu deux opportunités de faire son retour en MotoGP avec Ducati, mais avoir fait le choix d'une vie moins risquée. Aujourd'hui il ne le regrette pas, bien qu'il ait le sentiment d'avoir manqué de peu la réussite avec la Desmosedici.

Sur le podium : le vainqueur Jorge Lorenzo, Ducati Team, Gigi Dall'Igna, le manager de Ducati Team

Sur le podium : le vainqueur Jorge Lorenzo, Ducati Team, Gigi Dall'Igna, le manager de Ducati Team

Gold and Goose / Motorsport Images

Jorge Lorenzo a connu une fin de carrière mouvementée en MotoGP. En 2016, l'annonce de son transfert vers Ducati avait pourtant eu un retentissement phénoménal, alors que l'Espagnol, champion en titre, décidait de quitter le constructeur qui avait accompagné l'intégralité de son parcours dans la catégorie reine. Il avait en poche un très gros contrat, la marque italienne ayant décidé de miser sur lui pour qu'il reforme avec Gigi Dall'Igna le binôme gagnant de leur collaboration dans les petites catégories et qu'il soit ce successeur de Casey Stoner toujours inlassablement recherché.

Bien qu'il soit monté sur le podium dès sa quatrième course avec la Desmosedici, il a été jugé que Lorenzo mettait trop de temps à s'adapter à sa nouvelle machine. Aussi, lorsque sa première victoire est arrivée au Mugello en 2018, lors de son 24e Grand Prix en rouge, le Majorquin savait déjà qu'il n'y aurait plus de place pour lui à Borgo Panigale la saison suivante. Dès lors passé chez Honda, il n'a cependant tenu qu'un an avant de demander la rupture de son contrat, lassé par une adaptation complexe à une troisième moto très différente en à peine quatre ans.

Par la suite, Jorge Lorenzo a longtemps soufflé le chaud et le froid, laissant à plusieurs reprises entendre qu'un retour en Grand Prix n'était pas totalement exclu. Finalement, c'est seulement en tant que pilote d'essais pour Yamaha qu'il a une nouvelle fois touché le guidon d'une MotoGP − et encore, lors d'une année 2020 très perturbée et durant laquelle il a été totalement sous-exploité.

Le champion espagnol affirme cependant qu'il a bel et bien eu des opportunités, et c'est avec Ducati qu'il aurait pu faire son retour sur la grille. "En 2020 comme en 2021, j'ai eu deux opportunités de revenir chez Ducati", a-t-il ainsi affirmé à la radio espagnole Cadena SER, citée par Marca. On se souvient d'une première possibilité à l'été 2019, lorsqu'une folle rumeur avait agité le paddock, liant Lorenzo à Pramac. La seconde option s'est, elle, développée entre le confinement et l'été 2020 et avait été jugée "risquée" par Ducati, tout en étant bien réelle. Elle avait déjà été évoquée en toute franchise par Lorenzo dans un long entretien pour Motorsport.com, dans lequel il avait expliqué avoir mené les négociations quasiment jusqu'au bout.

"Au dernier moment, je n'ai pas senti que j'avais la passion et l'envie de signer, et je me suis retiré. Mais oui, il y a eu ces possibilités. J'ai pris la meilleure décision parce que j'avais plus à perdre qu'à gagner", a-t-il indiqué à Cadena SER, lui qui s'est plusieurs fois blessé durant ses dernières saisons. "Il faut parfois savoir quand s'arrêter. C'est un sport à risque, où l'on peut se blesser. Je n'ai pas voulu prendre de risques car je ne ressentais plus le besoin de courir."

Un échec qui n'entache pas sa carrière

Aujourd'hui âgé de 35 ans, il est toujours présent dans le paddock MotoGP, désormais en tant que commentateur pour la télévision espagnole. Il continue donc d'observer de près l'évolution du championnat et ne peut que constater que Ducati a poursuivi son expansion après son départ. Aux trois championnats bouclés à la deuxième place par Andrea Dovizioso a fait suite une phase plus prolifique encore qui a finalement mené Pecco Bagnaia vers ce titre que les ateliers de Borgo Panigale auront attendu quinze ans.

"Il est certain que si j'avais eu en 2017 la Ducati qu'ils ont aujourd'hui, mes résultats auraient été bien meilleurs", a jugé l'Espagnol. "Depuis son arrivée en 2014, petit à petit, au gré de tentatives et d'erreurs, Gigi Dall'Igna a assemblé toutes les pièces du puzzle, tant au niveau technique que du point de vue des pilotes." Conclusion, aujourd'hui Bagnaia est "pratiquement inarrêtable" avec une machine dominante. "Seul un Fabio Quartararo très inspiré, et avec une moto inférieure, l'a mis sous pression."

"Je suis arrivé au moment où Ducati était dans 'l'impasse', elle n'était pas du tout compétitive, ils avaient des problèmes comme la vitesse de passage, mais j'ai commencé à voir des choses comme le moteur, une très bonne traction, le freinage… Il m'a fallu plus de temps que je ne l'aurais voulu, parce que sans ce temps-là j'aurais probablement renouvelé mon contrat et cela aurait changé l'histoire, mais c'est arrivé quand c'est arrivé", a-t-il concédé au sujet de son propre parcours sur la Desmosedici.

"[J'ai] cette épine dans le pied en n'ayant pas pu gagner avec Ducati, mais au final ma carrière a été très réussie. Ma vie n'aurait pas changé si j'avais gagné plus ou moins de courses, mais si j'avais eu une blessure importante, oui", a conclu Jorge Lorenzo.

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