KTM arrache à Ducati l'ingénieur de Bastianini

Alberto Giribuola, l'actuel ingénieur d'Enea Bastianini, ne suivra pas le pilote italien dans l'équipe officielle Ducati la saison prochaine. Il rejoindra le clan KTM, qui continue à renforcer son équipe technique.

Enea Bastianini, Gresini Racing

D'après les informations de Motorsport.com, Enea Bastianini va devoir se passer d'Alberto Giribuola lorsqu'il fera son entrée dans le stand officiel Ducati dans deux mois, pour les premiers essais de l'intersaison. L'ingénieur qui a accompagné ses débuts en MotoGP et ses premières victoires, et qui fut aussi le bras droit emblématique d'Andrea Dovizioso chez les Rouges, a en effet accepté une offre de KTM afin d'être en charge de la coordination des responsables techniques de la marque autrichienne.

Quelques jours après que son pilote a été choisi par Borgo Panigale pour succéder à Jack Miller dans l'équipe officielle, l'Italien a informé ses patrons de son intention de ne pas renouveler son contrat. Giribuola, qui travaille chez Ducati depuis 2008, représente une recrue de choix pour KTM, qui ne cache pas son souhait de renforcer son équipe technique, en donnant la priorité à l'aéro (ce qui passe par le recrutement d'ingénieurs venus de l'écurie de F1 Red Bull Racing) et à l'usure des pneus, domaine dans lequel l'Italien apportera son expertise. Il est en effet très respecté pour ses capacités d'analyse et d'anticipation du comportement des gommes, ce qui s'est ressenti dans les performances de Bastianini depuis qu'il a rejoint le MotoGP.

Mattighofen a parmi ses autres cibles Cristhian Pupulin, qui travaille aux côtés de Jack Miller et qui a reçu une offre afin de suivre l'Australien dans l'équipe d'usine KTM la saison prochaine.

Bagnaia attend l'adaptation de son nouveau coéquipier

Si l'on ignore pour le moment qui accompagnera Enea Bastianini chez les Rouges, celui-ci y est attendu de pied ferme par Pecco Bagnaia. L'actuel prétendant au titre changera de coéquipier pour la première fois depuis son arrivée en MotoGP. D'abord aligné par Pramac durant deux ans, il y a en effet immédiatement été associé à Miller, puis a suivi l'Australien dans l'équipe officielle Ducati lorsque celui-ci y a été promu.

Sa montée en puissance dans ce nouveau cadre a mené Bagnaia à prendre l'ascendant, jusqu'à décrocher tôt cette année une prolongation de son contrat pour deux ans de plus. Dans le même temps, son acolyte devait au contraire se résoudre à opérer un changement de cap, sa place étant destinée à un nouveau pilote à partir de 2023.

Une fois cette décision prise, le constructeur italien s'est laissé le temps de la réflexion, avant d'enfin trancher en faveur de Bastianini la semaine dernière, plus de trois mois après lui avoir garanti qu'il resterait dans le groupe. "Je n'ai pas répondu au premier appel", raconte celui-ci en évoquant le moment où la nouvelle lui a été annoncée, "parce que j'étais parti rouler à moto. Je me suis ensuite arrêté sur un parking pour voir qui c'était et j'ai vu que c'est Gigi [Dall'Igna] qui m'appelait. J'ai donc imaginé que c'était l'appel au sujet de mon avenir."

"C'est un rêve pour moi", assure l'heureux élu, qui semble pourtant avoir réussi à relativiser ses espoirs jusqu'au bout. "En réalité, je ne me suis pas trop pris la tête. Dans les deux cas, j'aurais été content de toute façon. Évidemment, être dans l'équipe officielle c'est quelque chose de plus, je vais devoir travailler encore plus dur, mais je n'avais pas d'attentes trop grandes, ni positives ni négatives."

"Je pense qu'il n'a pas été facile pour Ducati de prendre cette décision parce que Jorge [Martín] est lui aussi très rapide en course, c'est un pilote incroyable en piste. Pour les prochaines courses, il sera important que je fasse du très bon boulot, pas par rapport à cette situation mais pour moi. Je sais que je n'ai pas été assez régulier pendant la première partie saison, et je veux réussir à être régulier à l'avenir pour prétendre au titre."

Lire aussi :
Francesco Bagnaia, Ducati Team, Enea Bastianini, Gresini Racing, et Jack Miller, Ducati Team

Pecco Bagnaia et Enea Bastianini

Alors que Jack Miller avait ouvertement pris position en faveur de Martín, Bagnaia s'est voulu plus discret dernièrement, cherchant à se maintenir à distance d'un duel dont il aurait pu aisément ressentir les effets collatéraux. "Je suis content", promet le Turinois aujourd'hui. "Je ne voulais pas décider qui serait mon coéquipier parce que je pense que c'est une décision qui revient à l'équipe, pas au pilote."

Bagnaia sait toutefois que ce choix le concernera directement lorsqu'il va falloir établir une relation de travail avec son nouvel acolyte, après les sept dernières courses qu'il lui reste à disputer avec Miller, avec qui l'entente est parfaite. "Je le connais très bien depuis qu'on est jeunes, donc je pense qu'on peut faire du bon travail [avec Enea]. Le plus important sera de le laisser apprendre notre façon de travailler", explique-t-il.

"Quand on arrive dans une équipe d'usine, la manière de travailler est totalement différente pendant les tests, parce qu'on a alors beaucoup de gens autour de nous qui nous demandent des choses. Mais pendant un week-end de course… Avec Jack, on fait vraiment du très bon travail, on parle de pneus, de virages, et c'est quelque chose qui nous aide à progresser. S'il essaye des pneus, j'en essaye d'autres, voilà le genre de travail que l'on fait normalement. Il est certain qu'avec Enea ça ne sera pas si simple à faire au début, parce qu'il n'est pas habitué à cela. Il faudra essayer de le faire lors du premier week-end et voir s'il sera en mesure d'accepter ce genre de travail."

Bastianini sait pour sa part qu'il va franchir un cap en 2023, pour ce qui sera sa troisième saison dans la catégorie reine : "Je suis très motivé, mais je sais que ce sera un challenge très dur parce que la pression sera plus forte pour moi l'année prochaine. Je suis content d'être le coéquipier de Pecco. On est amis ; j'ai couru contre lui depuis notre jeunesse, en pocket bike et on sera coéquipiers pour la première fois. Je suis prêt."

"Je pense que je peux beaucoup apprendre de Pecco", souligne l'actuel pilote Gresini. "Il est très rapide mais il gère aussi très bien ses week-ends, dans toutes les circonstances, et je dois apprendre de lui. Lui aussi peut apprendre des choses de moi, alors on verra."

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