MotoGP GP du Japon

Marc Márquez vraiment pas prêt à gagner ?

Marc Márquez ne cesse de rejeter son statut de favori pour la course de Motegi, pourtant beaucoup croient en sa capacité à dépasser les difficultés lorsqu'il faut tout donner. Fabio Quartararo met carrément une pièce sur lui pour la victoire !

Marc Marquez, Repsol Honda Team

Après avoir décroché samedi sa première pole position en trois ans, Marc Márquez s'est empressé de modérer les attentes qui entourent sa performance dans l'optique de la course.

Bien qu'un grand nombre de ses adversaires l'aient d'emblée désigné comme l'un des favoris pour la victoire, le pilote espagnol a au contraire affirmé être encore loin de son plein potentiel. Son meilleur temps en qualifications est, selon lui, le résultat de facteurs combinés, entre des conditions qui ont piégé plusieurs pilotes de pointe, la pluie qui a atténué l'effort physique à fournir et un circuit qui met moins en exergue les faiblesses de sa moto.

La course, que l'on attend sèche, s'annonce comme un exercice très différent et bien plus éprouvant selon l'Espagnol, qui n'a pas encore tenté d'enchaîner autant de tours (24) depuis qu'il a été opéré pour la quatrième fois du bras début juin. Son retour à la compétition la semaine dernière a tourné court, puisqu'il a abandonné après deux accrochages dans le premier tour, et il attend de franchir ce cap d'une première course complète pour mieux évaluer le niveau physique qu'il a désormais atteint.

Aussi, lorsqu'il a été rapporté que ses rivaux voient en lui un vainqueur potentiel pour dimanche, notamment sur la base de ce qu'il a réalisé vendredi sur le sec, Márquez a martelé qu'il ne fallait pas compter sur lui : "Mes adversaires n'ont pas compris comment je pilotais vendredi. Si la course faisait dix tours, je dirais que oui, la vitesse est là. Mais pour les 24 tours que comptera la course, je ne suis pas prêt. J'ai déjà compris vendredi que je ne suis pas prêt à attaquer pendant tous les tours. Et puis il faut que je sois calme. En Aragón j'arrivais à rouler comme je le voulais et à rester régulier, mais ici le problème c'est que quand ça commence à se dégrader je ne peux pas utiliser toute l'énergie que j'ai dans les premiers tours."

"Pourquoi est-ce que j'arrive à mieux piloter sur le mouillé que sur le sec ? Parce que l'effort du muscle est moindre. Et puis j'ai pu garder mon bras dans la position que je voulais. Sur le sec, tout devient plus difficile parce que je ne suis pas encore prêt à attaquer dans tous les tours. L'autre chose, aussi, c'est que sur le mouillé je ressens moins les points faibles de la moto et je peux en profiter."

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Candidat à la victoire ou non, le champion espagnol a en tout cas bel et bien réussi à faire son retour au sommet de la hiérarchie aujourd'hui, 1071 jours après sa dernière pole position, qu'il avait décrochée ici-même lors du Grand Prix du Japon 2019. Et rien que ça, pour certains de ses collègues, c'est une prouesse admirable qui mérite d'être saluée, sans penser à demain.

"Il est certain que c'est quelque chose qui va lui donner de la motivation après le gros travail qu'il a fourni", a commenté Pecco Bagnaia auprès du site officiel du MotoGP, "mais je ne suis pas surpris car je connais le potentiel de Marc et je pense qu'être surpris c'est ne pas le respecter. Je pense donc que c'est normal qu'il ait fait un résultat comme celui-ci."

Je connais le potentiel de Marc et je pense qu'être surpris c'est ne pas le respecter.

Pecco Bagnaia

"D'un côté c'est plus facile sous la pluie, bien sûr", a quant à lui observé Cal Crutchlow, "mais je dirais que c'est aussi beaucoup plus dur sous la pluie parce qu'on prend beaucoup plus de risques. Ce qu'il a fait est donc incroyable. Ce qu'il a réalisé pour revenir l'était déjà, et faire la pole c'est vraiment très bien."

"Il est incroyable !" s'est enthousiasmé Johann Zarco. "Il a toujours cette motivation et cette capacité à aller super vite dans toutes les conditions, car même sur le sec vendredi il était très compétitif. Et dans ces conditions où on a besoin d'un peu plus d'équilibre, il est encore plus fort alors quand il y a ces opportunités il ne les laisse jamais passer. Aujourd'hui il l'a fait super bien et je pense que demain il jouera ses cartes."

Nombreux sont ceux qui partagent l'avis du Français, et notamment Fabio Quartararo, qui fut le meilleur adversaire de l'Espagnol il y a trois ans lors de la dernière édition de ce Grand Prix, et qui reste sur ses gardes : "Il a la vitesse, le rythme, il part de la pole donc je pense qu'on peut mettre une pièce sur lui pour la victoire."

"Il l'a déjà dit 1000 fois"

Jack Miller non plus ne croit pas vraiment que Márquez puisse être écarté des pronostiques pour la course, estimant qu'il est "le garçon qui crie au loup" lorsqu'il rejette de la sorte ses chances de victoire, comme il l'a fait "1000 fois auparavant".

"Bien sûr, Marc va bien et on sait tous qu'il peut renverser une situation le dimanche", a déclaré l'Australien, qui a cité le #93 parmi les candidats à la victoire. "Est-ce que son épaule sera en forme ou non ? C'est assez physique ici, il y a beaucoup de gros freinages, on utilise beaucoup les bras pour essayer de se maintenir à flot, alors ce sera intéressant de voir ce qu'il peut faire. Bien sûr, il dit que non [qu'il ne peut pas gagner], mais il l'a déjà dit 1000 fois avant. Donc, c'est le garçon qui crie au loup. Mais oui, il va représenter une menace."

Après la seule séance réalisée sur piste sèche ce week-end, celle de vendredi, le #93 a révélé avoir ressenti des douleurs musculaires et se sentir incapable de mener une course d'attaque dimanche, dans les mêmes conditions. Sa seule option serait dès lors de ralentir le rythme, ce qu'une position de départ favorable lui permettrait de faire, et ce d'autant plus s'il parvient à prendre un envol comparable à celui d'Aragón où il a bondi de la 13e à la sixième place dès l'extinction des feux.

Mais Márquez n'est pas le seul à pouvoir profiter du retour d'un temps sec dimanche, et la faiblesse actuelle de sa machine tend elle aussi à modérer les ambitions dans son box. "Nous savons que nous n'y sommes pas encore, c'est certain, nous en sommes loin", assure Alberto Puig. "Nous n'avons pas encore une moto qui permette de se montrer pleinement performant dans des conditions sèches, mais l'esprit combattif est là et nous allons continuer comme ça, de la même façon qu'il le fait pour nous."

"Le résultat, ce sera demain", ajoute le team manager Repsol Honda, "mais pour aujourd'hui je pense que nous pouvons être heureux. Il a montré ses qualités, ça n'est pas une surprise pour nous. Au final, nous devons accueillir ce que nous avons réalisé aujourd'hui, en se disant que demain ça ne sera pas facile, mais réaliser ce genre de performance devant les fans de Honda au Japon, c'est vraiment important pour Marc et pour l'équipe."

"Demain il ne serait pas très logique de penser se battre pour la victoire, et ce compte tenu de son état car il ne le sent pas encore. Quand il est revenu en Aragón, nous avons dit que c'était une sorte de processus d'entraînement ; maintenant à la deuxième course, nous sommes en pole alors nous ne devons pas perdre la tête et penser qu'il pourrait gagner la course. Mais ce gars c'est Marc Márquez et demain est un autre jour... Sur le papier, ce sera compliqué."

Avec Lewis Duncan

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