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MotoGP GP d'Aragón

Márquez a eu du mal à rester concentré à l'approche de la victoire

Marc Márquez a avoué avoir eu des difficultés à se concentrer sur sa course en voyant la victoire à sa portée au GP d'Aragón. Il s'est efforcé de gérer ses pneus et de contrôler son avance, mais aussi ses émotions, avant d'enfin mettre fin à trois ans de disette.

Marc Marquez, Gresini Racing

Photo de: Gold and Goose / Motorsport Images

Vingt-et-un pilotes savaient, en s'élançant ce dimanche pour le Grand Prix d'Aragón, que la victoire ne serait pas pour eux. À l'extinction des feux, le poleman et grand favori Marc Márquez a fait ce qu'il avait à faire en prenant les commandes et la suite, alors, n'a été que démonstration.

À la fin du quatrième tour, aidé aussi par la confrontation électrique qui se jouait derrière lui, le pilote espagnol affichait déjà deux secondes d'avance. Au dixième tour, l'écart avait dépassé les trois secondes, puis le cap des quatre secondes était atteint au bout de 15 tours, avant de passer les cinq secondes à deux boucles du drapeau à damier.

Des chiffres qui masquent la performance elle-même notable du second, Jorge Martín, dont on prend mieux conscience quand on voit que le troisième homme sur le podium, Pedro Acosta, a rallié l'arrivée à 15 secondes du vainqueur ! Si l'on peut objecter que le pilote Tech3 a profité de la chute d'Álex Márquez et de Pecco Bagnaia, ceux-ci se trouvaient tout de même à 11 secondes du leader à six tours de l'arrivée, lorsqu'ils sont tombés.

"Ça a été une course incroyable !" a commenté Marc Márquez à chaud, à l'arrivée. "La course a été super difficile, surtout car j'avais le rythme mais qu'ensuite, avec cette avance, c'était difficile d'être pleinement concentré sur le pilotage, en particulier dans les dix derniers tours. Mais j'ai réussi à bien gérer l'écart et j'avais encore un petit quelque chose de plus en réserve, juste au cas où, comme on l'a vu à la mi-course."

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Pressé de toutes parts alors que la Ducati lui donnait enfin les moyens de gagner cette année, Márquez n'a cessé de répéter au fil des semaines qu'il avait besoin du week-end parfait et celui-ci l'a été, lui qui a dominé l'intégralité des essais et affiché une très large avance sur ses adversaires, dans des conditions piégeuses et changeantes au fil des averses.

"Ça a été un week-end parfait, très bon parce que, dès le début, mes sensations ont été super bonnes. Ce matin au warm-up, sachant que c'était mouillé, j'ai dit que je ne voulais pas rouler parce que sur le mouillé on peut parfois perdre ses sensations", a expliqué le pilote Gresini.

Auteur du meilleur tour du week-end vendredi, de la pole samedi puis vainqueur du sprint, Márquez a une nouvelle fois pris le meilleur départ ce dimanche et a bouclé l'intégralité des tours en tête. S'imposer n'a toutefois pas été si facile, assure-t-il.

"Ça a été super difficile mais un de mes points forts, et je crois que ça a été l'une des clés ce week-end, c'est que je m'adapte aux conditions. Je m'y adapte très vite, j'arrive à la limite, et ensuite si vous regardez le rythme dans les derniers tours, certes je contrôlais un peu mais ils ont aussi commencé à être de plus en plus rapides."

Une victoire qui ôte un énorme poids à Márquez

"C'était très long. Je pensais que c'était fini alors qu'il restait une moitié de course à faire", a-t-il poursuivi pour DAZN. "J'ai dû m'appliquer. À la mi-course, j'ai dû faire un tour rapide parce que [Martín] se rapprochait et, en faisant ça, ceux qui sont derrière sont toujours un peu touchés", a-t-il précisé, expliquant pourquoi il a remis un coup de collier alors qu'il comptait déjà trois secondes de marge.

Et contrairement à ce que l'on pouvait penser, le roi du week-end n'a pas été hermétique aux difficultés qui se sont posées sur un circuit qui n'avait plus été visité par le MotoGP depuis deux ans et qui présentait un nouveau revêtement, douché à plusieurs reprises par des averses qui ont constamment modifié les conditions d'adhérence.

"Pour moi, le côté gauche du pneu avant a été le point faible du week-end. Je n'ai pas voulu le dire, pour ne pas donner d'indices à mes adversaires, mais j'ai dû le gérer pendant cinq tours. Quand l'arrière s'est dégradé, je me suis senti plus à l'aise. J'ai eu beaucoup de mal à rester concentré. Je regardais où en était Álex [Márquez] dans la course pour rester concentré, mais c'était difficile."

Quand j'ai passé l'arrivée, j'ai eu le sentiment de perdre 3 ou 4 kg qui pesaient de plus en plus sur mon dos.

En dépit des difficultés, après 23 tours tout en contrôle, c'est bien la Ducati #93 qui est passée en premier sous le drapeau à damier. La fin d'un week-end complexe à gérer, mais aussi d'une épreuve intime pour le champion espagnol, qui au fil des interviews qu'il a multipliées sitôt la course finie, a commencé à avouer s'être ôté d'un immense poids, 1043 jours après sa dernière victoire en date.

"Vous pouvez arrêter de compter ! J'espère ne pas rééditer ces chiffres-là", a-t-il fait remarquer. Et d'ajouter : "C'était difficile de contrôler mes émotions dans le dernier tour, mais quand j'ai passé l'arrivée, j'ai eu le sentiment de perdre 3 ou 4 kg qui pesaient de plus en plus sur mon dos."

Avec Germán Garcia Casanova

VIDÉO - Le résumé du GP d'Aragón MotoGP

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