Miller et Bagnaia font déjà trembler la concurrence à Motegi

Jack Miller et Pecco Bagnaia ont profité de la séance rallongée qui lançait le Grand Prix du Japon vendredi pour mener à bien une préparation minutieuse en vue de la course. Le clan Ducati a le sourire, et c'est généralement mauvais signe pour la concurrence.

Jack Miller, Ducati Team

Photo de: Gold and Goose / Motorsport Images

Il n'est plus surprenant de voir Ducati boucler une journée d'essais avec deux de ses machines au sommet de la feuille des temps, et c'est à nouveau la hiérarchie observée ce vendredi, premier jour du Grand Prix du Japon. Les deux officiels de la marque ont toutefois dû construire leur séance de façon inhabituelle, celle-ci ayant été rallongée pour s'étendre sur 1h15 au lieu des habituelles 45 minutes.

Les contraintes logistiques du déplacement au Japon ont en effet mené à un changement de programme qui a également pour effet de limiter à deux séances au lieu de trois le délai imparti pour établir un classement combiné servant à qualifier dix pilotes d'office pour la Q2. Avec la pluie attendue samedi matin pour les EL2, il y a toutefois fort à parier que le top 10 actuel n'évoluera pas, ce qui semble donc d'ores et déjà garantir à Jack Miller et Pecco Bagnaia une place sur l'une des quatre premières lignes de la grille de départ pour la course.

Tous deux ont suivi une progression différente durant cette première séance, Miller se montrant d'emblée très rapide alors que son coéquipier apparaissait initialement à la peine. Mais le temps supplémentaire qui leur était accordé leur a permis de se dédier calmement à la préparation de leur machine sans se soucier du classement et, lorsque la séance est entrée dans sa phase finale, ils ont été en mesure de livrer une attaque payante qui les a ramenés au sommet.

"C'était un vendredi un peu différent de ce à quoi on est habitués", décrit Miller auprès du site officiel du MotoGP, "mais j'ai apprécié cette séance rallongée. En ayant plus de temps, on peut se concentrer un peu plus sur le rythme. J'ai fait trois sorties avec le pneu medium et j'étais vraiment concentré sur le simple fait de comprendre ce qu'on avait besoin de régler sur la moto. [Ça permet de] rouler en pneus usés, avec un peu moins de pression, en se concentrant juste sur les ajustements faits et [de comprendre] après avoir fait un changement où il aidait et où il n'aidait peut-être pas."

"C'était vraiment bien, et quand est venu le moment de monter un pneu à la fin, je me sentais vraiment préparé par rapport à un vendredi normal, où on fait en gros deux runs avant de devoir immédiatement claquer un temps. Là, on a eu le sentiment de pouvoir prendre un petit peu plus notre temps pour travailler avant de monter un pneu pour les dix dernières minutes et que j'essaye de faire de mon mieux."

En ayant mené une paire de pneus medium jusqu'à 22 tours (la course en comptera 24), Miller s'en est longtemps tenu au chrono qui lui avait permis de se placer en tête dans les premières minutes avant de glisser au 17e rang. Mais une fois lancé dans son time attack, il a profité de la grande confiance acquise pour enchaîner trois tours en 1'44"5 et 1'44"6, et la messe était dite. "C'était vraiment très bien. J'ai pris du plaisir, la piste est en très bon état et la moto fonctionne vraiment bien ici. Le chrono aurait pu être un peu mieux mais on en a un peu en réserve pour demain", sourit l'Australien, quelque peu gêné par un autre pilote dans son meilleur tour.

La séance de Pecco Bagnaia a suivi une progression plus graduelle. "Au début, j'ai eu un peu de mal", explique le pilote italien. "Ça fait trois ans qu'on n'est pas venus ici et c'était un peu étrange au départ. J'ai dû m'arrêter et repartir avec l'autre moto, car sur la première il manquait quelque chose qu'ensuite j'ai eu dès ma deuxième sortie. J'ai donc eu besoin de temps et de travail pour améliorer mes sensations sur la moto, mais dans mes deux derniers runs je me suis senti super bien."

Bagnaia n'a finalement réussi à mener à bien qu'un seul de ses trois tours principaux, mais cela lui a suffi pour se placer dans le sillage de son coéquipier, battu de 0"028 seulement. "Le plus important aujourd'hui était de déjà figurer dans le top 10 puisqu'il semble devoir pleuvoir demain", retient-il. "Mon rythme et mes sensations ont été bons, on est pratiquement prêts en cas de course sèche. […] Je pense qu'on est pratiquement à 80% de notre potentiel pour la course, mais c'est encore difficile à savoir parce que j'ai besoin de faire plus de tours sur cette piste. C'est un tracé différent donc on a besoin de travailler plus."

Francesco Bagnaia, Ducati Team

Pecco Bagnaia

Trois ans après la dernière visite sur place, cette première journée a permis aux pilotes Ducati de prendre la mesure de leur potentiel sur place, avec une moto qui a beaucoup changé entre-temps et particulièrement pour Bagnaia, qui ne disposait pas de la machine officielle à l'époque. Et à en juger par les sourires sur leur visage ce soir, la concurrence a encore de quoi trembler.

Moins souriant que le binôme du team d'usine, Enea Bastianini sait qu'il a potentiellement perdu gros en étant victime d'une petite chute au plus mauvais moment, à l'image de Johann Zarco. Dans un classement très serré, dans lequel 19 pilotes apparaissent dans la même seconde, le pilote Gresini n'est que 14e et pressent qu'il va devoir passer par la Q1 si la pluie gâche les EL2 et ne permet pas d'améliorer les temps.

"Je ne suis pas content parce que pour le moment, je suis en dehors du top 10 qui emmène en Q2 et demain il va probablement pleuvoir, mais mes sensations avec la moto ont été bonnes", explique le pilote italien. "Au début c'était comme ci comme ça, mais on a ensuite un peu modifié les réglages et ça a été. Avec le pneu dur à l'avant et le tendre à l'arrière, mon rythme a été bon, j'ai fait un bon tour. Par contre, avec mon deuxième pneu j'ai perdu l'avant et je suis tombé."

"Sur le sec je pense qu'on a un bon potentiel pour être aux avant-postes", ajoute Bastianini, qui compte sur sa vitesse pure en course et les nombreuses opportunités de dépassement pour s'illustrer dimanche. "Par contre, sur le mouillé il va probablement falloir que je trouve la confiance. C'est une piste sur laquelle il y a beaucoup d'adhérence sous la pluie mais s'il y a beaucoup d'eau sur le bitume ce sera dangereux en termes d'aquaplaning et je pense que ça peut être un risque pour les qualifs."

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