Mir pense plus à son retard sur les Ducati qu'à Márquez
Alors qu'il prend ses marques chez Honda, le Champion du monde 2020 Joan Mir assure ne pas chercher à se mesurer à Marc Márquez et être bien plus inquiet par le niveau d'ores et déjà affiché par Ducati, ainsi qu'Aprilia.
Nouveau venu chez Honda, Joan Mir a poursuivi son adaptation à sa nouvelle moto grâce à 134 tours bouclés lors du test de Sepang, qui marquait la fin de la trêve hivernale pour les pilotes MotoGP. Trois journées dont il a profité autant que possible, malgré la pluie qui s'est invitée par intermittence. Moins impliqué que Marc Márquez dans l'évaluation des nouveautés que souhaitait tester le HRC, bien qu'il ait lui aussi réalisé des essais comparatifs pour définir son package, le Majorquin avait pour mission première de bien cerner le fonctionnement général de la RC213V, une moto taillée pour son coéquipier.
"Je suis content de ces trois jours", explique-t-il. "J'ai pu apprendre beaucoup de choses, j’ai réussi à piloter plus dans le style requis par la Honda et j'apprécie de piloter de cette façon. J'ai piloté mieux chaque jour et j'apprécie ce processus, or quand c'est le cas tout est plus simple et les chronos viennent plus rapidement. Être compétitif comme ça après trois ou quatre jours au guidon de la moto, c'est bien, mais on est encore loin, des Ducati en particulier et aussi des Aprilia. On a besoin de progresser sur ce point."
Le pilote majorquin fait ainsi écho aux propos de Marc Márquez en pointant le retard que Honda doit encore combler par rapport aux deux marques italiennes, bien plus à l'aise en rythme comme sur le tour chrono. Or, avec 12 machines à elles seuls, elles pourraient déséquilibrer le championnat si leur supériorité se confirme.
"Les Ducati et les Aprilia m'inquiètent, bien sûr. Tout le monde est rapide [sur ces motos] et ça va beaucoup élever le niveau. Avant, il y avait peut-être deux motos qui fonctionnaient et les autres pas tellement, mais maintenant la compétitivité est extrêmement élevée et il faut avoir un super bon niveau", observe Mir au micro du site officiel MotoGP.
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"Ce qui est important, c'est qu'entre le premier et le dernier jour, on a progressé pour ce qui est de cet écart avec le premier. Les chronos n'ont eu de cesse de s'améliorer jour après jour, à la fois le meilleur temps et le mien, et c'est important", souligne le Majorquin, 12e au classement final à 0"895 du leader, alors que son retard était quatre dixièmes et demi plus grand après la première journée. L'écart avec Marc Márquez est, lui, passé de quatre dixièmes à un peu plus d'un dixième, mais se mesurer à son coéquipier n'est pas ce qui l'intéresse le plus. "Bien sûr, on regarde toujours son coéquipier pour voir où se situe la moto. Mais si on progresse tous les deux par rapport aux Ducati, je serai super content, alors je pense plus aux Ducati", assure-t-il.
Joan Mir s'inquiète du niveau des Ducati et Aprilia, qui représente 12 machines sur le plateau MotoGP
Titré en 2020, Joan Mir n'a connu que la Suzuki depuis qu'il a rejoint la catégorie MotoGP en 2019. À la fois contraint de se préparer sans avoir "aucune référence" et confronté à présent à une machine très différente de la GSX-RR et réputée bien plus imprévisible, il sent qu'il a déjà fait un grand pas vers le style Honda.
"On est clairement encore un peu loin, mais chaque jour on se rapproche. Chaque jour, je me sens mieux avec la moto", observe Mir, qui a fait son meilleur temps avec un nouveau châssis développé par Honda. "Je pilote complètement différemment à présent et c'est une façon qui me plaît. J'ai beaucoup appris pendant ces journées. Le team m'a beaucoup aidé pour comprendre ce dont j'ai besoin afin d'être compétitif avec cette moto et on avance bien. Mais je reste un rookie avec cette moto."
"Cette moto est très différente et il faut changer un peu de style de pilotage. Même si ça reste une MotoGP, c'est un processus d'apprentissage. Il faut attaquer un peu plus au freinage, dans la seconde phase, qu'avec la Suzuki, et l'électronique est aussi très différente. Selon moi, c'est dans ces deux domaines qu'on a progressé. Au freinage et en entrée, qui est une phase très importante, j'ai pu me sentir plus à l'aise et avoir un meilleur feedback [de la part de la moto], c'était mieux, et on a aussi progressé sur l'électronique. Je pense qu'on commence à comprendre plus ou moins de quoi j'ai besoin pour être rapide avec cette moto, et l'équipe commence à l'appliquer."
Tout au long de ces essais, en effet, Joan Mir a salué la manière dont sa nouvelle équipe l'accompagne dans ce processus, ce qu'il a fini par mentionner comme étant le plus grand enseignement de ce premier rendez-vous de l'année pour lui : "Je suis particulièrement content de leur façon de travailler. Il y a beaucoup plus de personnes qui vous écoutent que chez Suzuki et c'est super ! Il y a aussi beaucoup plus de personnes qui travaillent en coulisses."
Avec Charlotte Guerdoux
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