Morbidelli aimerait que le MotoGP montre le midfield comme la F1
Après avoir vécu une belle course face à de grands pilotes dans le cœur du peloton, Franco Morbidelli a immanquablement été interrogé sur son avenir. De quoi susciter chez lui une certaine frustration quant au manque de visibilité du midfield en MotoGP.
Dimanche après-midi, alors que Pecco Bagnaia affichait une domination implacable et que Brad Binder s'affirmait à nouveau comme le deuxième homme, à l'instar de ce qui s'était passé la veille pendant le sprint, le GP d'Autriche a fait naître certaines critiques sur l'ennui qu'ont pu générer ses 28 tours. Pour Franco Morbidelli, c'était occulter un peu vite les bagarres que se sont livrés des pilotes non moins talentueux au cœur d'un peloton qui, à ses yeux, pâtit d'un manque de visibilité.
Ce qui a déclenché la réflexion du pilote Yamaha, c'est aussi le fait que tout au long du week-end, la question de son avenir a pris le dessus sur l'aspect sportif et sur sa performance. Sitôt son point presse lancé, dimanche, c'est en effet sur ce sujet qu'il a été à nouveau interrogé, avant d'avoir eu le temps de livrer son sentiment sur la course qu'il venait de mener et qui l'avait vu passer de la 14e à la 11e place au prix d'un long combat.
"Je me dis que, parfois, ce qui se passe en dehors de la piste est plus excitant que ce qui se passe sur la piste. C'est triste qu'autant de gens me posent des questions sur mon avenir car ce serait plus important que ce qui se passe en piste. Ça veut dire que ce qui se passe sur la piste n'est pas valorisé, qu'on ne le regarde pas comme il faut, à mon avis", a réfléchi le pilote italien, systématiquement dans les points le dimanche cette année.
"Il s'est passé beaucoup de choses durant mon week-end, et pourtant, parmi tout ce qui s'est passé dans mon week-end, le plus important reste la moto que j'aurai l'année prochaine… Ce sport doit grandir, sous bien des aspects, et l'un d'entre eux est celui-ci."
Franco Morbidelli s'est notamment battu contre Marc Márquez pendant ce GP d'Autriche.
Morbidelli s'est appuyé sur l'exemple de la Formule 1 pour suggérer que le MotoGP devrait en faire plus afin d'assurer la visibilité du milieu de peloton. Il juge en effet que de grands pilotes y livrent de superbes luttes, souvent passées sous silence dans des courses, il est vrai, beaucoup plus courtes que celles de la F1 et qui laissent donc moins de marge de manœuvre à la réalisation TV.
Dimanche, le fait que la victoire se soit dessinée sans bagarre aurait pu offrir une belle opportunité de mettre en lumière la confrontation entre des pilotes au palmarès plus qu'honorable, tous Champions du monde ou vainqueurs de Grands Prix, mais les Quartararo, Márquez, Espargaró, Bastianini, Zarco ou Morbidelli n'ont pas vraiment attiré les caméras.
"Il y a une chose qui est belle avec la Formule 1, c'est qu'ils arrivent à mettre en avant les batailles qui se passent au sommet, mais aussi celles du milieu de peloton. Et aujourd'hui, je vous le dis, on a eu de belles bagarres derrière", a repris l'Italien.
"Le show se passe à l'avant mais aussi dans le fameux midfield : il y a de bons pilotes et de grosses bagarres là aussi", a-t-il poursuivi. "La Formule 1 permet de suivre aussi les bagarres du midfield. Je me dis donc qu'il y a de la marge de progression et des façons de faire ressortir aussi des choses qui se passent dans le midfield. On y a de sacrés pilotes ! Il y a un octuple Champion du monde, il y a Quartararo, qui est champion aussi, il y a des gens qui s'arrachent là derrière. Alors peut-être que les choses peuvent s'améliorer pour mieux montrer cela pendant les courses."
Trop lent vendredi, mais efficace en course
Taquiné sur sa loquacité et sa bonne humeur à l'issue de ce week-end, alors qu'il a émergé comme le meilleur candidat à la Ducati officielle vacante chez Pramac Racing, Franco Morbidelli a précisé être excité par les bagarres qu'il a livrées.
"J'ai beaucoup d'adrénaline par rapport à la course, ça a été une belle course. Je voulais récupérer des places et j'en ai récupéré beaucoup. Je voulais rejoindre le petit groupe qui allait d'Espargaró à Miller. J'y suis arrivé, mais trop tard et les pneus étaient déjà finis. J'ai fait un bon dépassement sur Espargaró, un dépassement désespéré dans le virage 7, c'était bien. Ensuite, il y a eu de beaux moments avec Miller et Zarco. Mais le plus beau, ça a été le dépassement sur Espargaró."
"Je suis content de la forme que j'ai eue pendant la course", a-t-il poursuivi, jugeant avoir été "très efficace" pour gagner des places. "Ça a été une belle course, je suis remonté, j'ai fait de bons dépassements, mais il faut s'améliorer. On le doit tous. Je dois m'améliorer en tant que pilote, les Japonais peuvent s'améliorer, on peut toujours s'améliorer... Les Ducati semblent être celles qui ont le moins de marge de progression", a-t-il ajouté dans un sourire.
Restait pour Franco Morbidelli une insatisfaction persistante au sujet de son week-end : "Je suis déçu du vendredi. On est un peu lents, je pars toujours un peu trop loin. Quartararo réussit toujours à partir un peu plus haut et ça lui crée moins de problèmes pendant la course. Il réussit souvent à avoir moins de problèmes en course avec le pneu avant, moins de problèmes pour dépasser d'autres pilotes, moins de problèmes en général. Les courses où il m'a devancé, c'était aussi parce qu'il était parti plus haut."
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