Le MotoGP renonce aux exclusions pour pression de pneu trop basse

Motorsport.com a appris que les pilotes ne seront finalement pas exclus s'ils disputent les courses avec une pression de pneu trop basse cette année. Ils recevront néanmoins de lourdes pénalités en temps.

Un technicien Michelin

Nouvel assouplissement dans la règle autour des pressions. Mise en place au GP de Grande-Bretagne l'an passé, la mesure impose de rester au-dessus d'un seuil fixé par Michelin, et des pénalités en temps était au programme en 2023. Pour cette année, il était prévu de renforcer les sanctions avec des exclusions à chaque infraction, ce qui suscitait une certaine inquiétude parmi les pilotes, qui jugeaient la pression imposée trop élevée.

Michelin a dans un premier temps consenti à abaisser la pression de 1,88 à 1,80 bar sur la plupart des circuits, et à 1,85 bar au Sachsenring, à Mandalika et à Phillip Island, en imposant en contrepartie de la respecter pendant 60% des courses principales (contre 50% l'an passé), la durée restant de 30% pour la course sprint. Selon les informations de Motorsport.com, les instances dirigeantes ont à leur tour décidé d'un assouplissement en renonçant aux exclusions, préférant des pénalités en temps. 

Ces sanctions resteront lourdes puisqu'une infraction en course principale entraînera une pénalité de 16 secondes, alors qu'elle sera de huit secondes en course sprint, ce qui sera susceptible de faire sortir les pilotes des positions rapportant des points. L'an passé, ils disposaient d'un joker, avant une pénalité de trois secondes à la deuxième infraction, de six secondes à la troisième et de 12 secondes à la quatrième.

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Du côté de Michelin, on estimait déjà que l'abaissement de la pression à 1,80 bar offrait une valeur plus facile à respecter pour les pilotes. Et lorsque l'un d'entre eux sera dans le sillage d'un concurrent, ce qui fait monter la température du pneu et sa pression, cette dernière devrait être plus facilement contrôlée qu'en 2023.

"Avec cette baisse, nous leur avons donné une bonne marge pour éviter que les pressions atteignent 2,2 ou 2,3 bar en cas de surchauffe, donc il sera plus facile de respecter la valeur et d'offrir de bonnes sensations aux pilotes", a expliqué Piero Taramasso, responsable de la compétition deux roues de Michelin, à l'édition italienne de Motorsport.com. "Il faut dire que sur de nombreux circuits, il n'y a pas d'intérêt à rouler avec une pression trop basse et le Qatar en fait partie, parce qu'on roule de nuit [pendant les courses] et que la température est relativement faible, donc cela n'apporte rien."

Michelin

"Les pistes où l'on vise [une pression] basse sont celles comme Buriram, Sepang et Mandalika, où il faut gérer des températures très élevées et où on a tendance à faire chauffer le pneu avant. Mais comme tous les ajustements, c'est toujours une question de compromis."

En conférence de presse ce jeudi, Fabio Quartararo a jugé la limite de 1,80 bar "plutôt bonne" et Marc Márquez s'est également satisfait de cette évolution, avec des propos en ligne avec les commentaires de Taramasso. "Pour moi, c'est un petit écart mais un grosse différence", a estimé le pilote Gresini. "C'est très difficile de contrôler la pression si on est derrière quelqu'un. Au final, si c'est une question de sécurité, on doit s'adapter. Si la pression monte super haut, on manque de performance, mais si c'est trop bas, je sens aussi un manque de performance. Il faut travailler avec la bonne pression."

Une faible adhérence attendue au GP du Qatar

Ce week-end à Losail, l'une des principales interrogations liées aux pneus ne devrait pas venir des pressions mais du niveau d'adhérence. Les catégories Moto2 et Moto3 abandonnent les pneus Dunlop pour des Pirelli, ce qui va donc modifier la nature de la gomme déposée sur la piste avant les séances du MotoGP, et le GP du Qatar va en plus se disputer une semaine après les 1812 KM du Qatar en WEC, ce qui pourrait avoir des conséquences sur le grip selon Taramasso.

"Malheureusement, je crains que cela ait modifié [le niveau d'adhérence] négativement, surtout après une course avec autant de voitures, qui ont fait autant de tours avec autant de types de pneus différents. Ces conditions pourraient durer tout le week-end, même si la journée de vendredi sera sûrement la pire."

"Si le vent a aussi amené du sable sur la piste, je pense qu'il y aura très peu d'adhérence et aussi un peu de graining sur le pneu avant, parce que c'est assez typique pour Losail. Habituellement, la piste évolue au cours du week-end, mais je ne sais pas si nous pourrons retrouver l'excellent niveau d'adhérence qu'il y avait pendant les tests."

"Cependant, les indications en provenance du WEC sont positives, parce que les pilotes qui ont utilisé des pneus Michelin étaient satisfaits de l'adhérence offerte par la piste et les chronos étaient bons. Certaines voitures ont pu enchaîner trois relais avec le même train, en bouclant plus de 100 tours, donc on verra ce qu'il se passera, parce que c'est très difficile d'anticiper les choses sur ce circuit."

En MotoGP, Losail a en effet la particularité d'offrir des conditions très différentes de jour, avec des températures élevées attendues en qualifications mais bien plus faibles pour le départ des deux courses, une fois la nuit tombée.

Avec Oriol Puigdemont et Matteo Nugnes

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