Fabio Quartararo et les promesses non tenues de Yamaha

À mi-parcours dans sa plus mauvaise saison en MotoGP et à un mois de commencer à réfléchir à son avenir, Fabio Quartararo ne mâche pas ses mots sur les promesses non tenues de Yamaha.

Fabio Quartararo, Yamaha Factory Racing

Si Yamaha a vu ses performances baisser depuis deux saisons, Fabio Quartararo réussissait encore à combler les lacunes de la M1 durant la première partie de l'année dernière. Le Français avait su investir un talent incontestable pour dépasser les infériorités de sa machine. Il avait également réussi à tirer son épingle du jeu en profitant de l'incertitude qui affectait Ducati, jusqu'à ce que Pecco Bagnaia et les ingénieurs de Borgo Panigale trouvent la clé et fassent de la GP22 une moto quasiment parfaite.

Une fois cette bascule opérée, Quartararo a vu son avance fondre comme neige au soleil alors qu'il avait réussi à prendre 91 points de marge à la mi-saison. Depuis, 19 Grands Prix se sont écoulés et le Français n'a plus gagné et n'a été vu sur le podium que trois fois.

Après que le titre a échappé à son pilote lors de la dernière manche de la saison 2022, Yamaha a mené des essais hivernaux encourageants, s'étant concentré sur l'amélioration de la vitesse de pointe, sa principale faiblesse face à Ducati. Mais le retour à la réalité a été brutal lorsque le championnat a débuté. Non seulement la M1 a moins gagné qu'espéré en V-max, mais elle a aussi perdu l'agilité qui l'avait toujours caractérisée.

Le classement général traduit on ne peut mieux la situation, Quartararo y occupant actuellement la 11e place, devant son coéquipier Franco Morbidelli, 12e. Le podium obtenu par le Niçois à Austin est le seul qui figure au palmarès de Yamaha à ce stade de la saison, et au vu de la manière dont s'est déroulé le GP de Grande-Bretagne, au retour des vacances, il n'y a guère de raisons de penser que la dynamique pourrait changer radicalement.

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Franco Morbidelli sait déjà qu'il sera remplacé l'année prochaine, Álex Rins ayant été recruté pour faire équipe avec Fabio Quartararo, toujours sous contrat pour 2024. Reste à savoir quelle décision prendra le Français dans les mois à venir, alors que le marché commence déjà à penser à 2025. Le Champion du monde 2021 semble à bout de patience et admet être échaudé par le manque de crédibilité que lui montre Yamaha quand il s'agit de tenir les promesses engagées.

Dans un mois, Quartararo doit enfourcher le prototype de la saison prochaine, lors du test post-course organisé à Misano juste après le dernier Grand Prix européen précédant neuf semaines de tournée outre-mer. S'il n'est pas convaincu par ce qu'il verra ce jour-là, il commencera à chercher une alternative en vue de 2025.

"Au test de Misano, je veux faire des essais. Ils ont un mois. Ça fait trois ans que Yamaha me promet des choses dans un document PDF de dix pages, dont neuf et demi ne sont pas tenues", a déclaré Fabio Quartararo à Motorsport.com, le week-end dernier à Silverstone.

"Cette année, je n'ai pas voulu voir ce PDF. Je ne veux pas voir des choses à l'écrit, ce que je veux voir c'est la moto [du test] de Misano, parce que ce sera, à 95%, la moto qui courra en 2024. C'est là qu'on verra si Yamaha me veut vraiment pour l'avenir", a ajouté le pilote.

Fabio Quartararo a obtenu un podium cette saison, à Austin.

Fabio Quartararo a obtenu un podium cette saison, à Austin.

Le Français ne cache pas son désir de rester lié au constructeur qui lui a donné l'opportunité de rejoindre la catégorie reine, en 2019 : "Yamaha est la priorité, car c'est la marque qui m'a fait venir en MotoGP. J'ai confiance en Yamaha et je leur ai donné une chance, mais il n'y en aura pas de deuxième."

Fabio Quartararo s'est récemment séparé de son manager, Éric Mahé, et a monté FQ20, société chargée de gérer désormais ses contrats et d'exploiter son image. C'est cette société qui va mener les négociations avec Yamaha ou avec le constructeur qui lui présentera le meilleur projet pour les deux prochaines saisons.

"Maintenant, je me sens beaucoup plus libre. J'ai des gens à la maison qui s'occupent de la partie juridique et de la partie économique. Je sais ce que je veux, je ne veux pas faire n'importe quoi. Ce sera très important de voir ce que Yamaha fera l'année prochaine", a prévenu le pilote français.

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