Interview

Pour le team manager Pramac, le titre n'est plus inaccessible aux satellites

Devenu team manager de l'équipe Pramac Racing cette saison, l'ancien pilote Gino Borsoi assure avoir toute la liberté pour que sa formation puisse défier l'usine Ducati et même lui faire concurrence dans la course au titre. Une situation qui, selon lui, n'est plus impensable en MotoGP.

Johann Zarco, Pramac Racing, Jorge Martin, Pramac Racing

Johann Zarco, Pramac Racing, Jorge Martin, Pramac Racing

Gold and Goose / Motorsport Images

Depuis la création de la catégorie MotoGP en remplacement des 500cc en 2002, tous les titres de Champion du monde sont revenus à des pilotes alignés par des équipes d'usine. Dernier champion de l'ère des 500cc avec, à l'époque, une équipe indépendante, Valentino Rossi avait intégré Repsol Honda en 2002 et c'est sous ces couleurs qu'il a été le premier à remporter le championnat sous sa nouvelle dénomination. Depuis, plus aucun pilote d'un team satellite n'a réussi à battre les officiels.

Partenaire privilégié de Ducati, le team Pramac Racing aimerait mettre un terme à cette hégémonie. L'équipe qui aligne Johann Zarco et Jorge Martín compte bien rivaliser avec les formations officielles jusqu'à la fin de cette très longue saison. Son team manager estime en tout cas que l'équipe italienne a bel et bien "tous les ingrédients" pour y arriver.

"En réalité, Pramac est une équipe satellite 'masquée'. C'est une structure officielle, les pilotes sont des pilotes Ducati, les motos sont les mêmes que celles qu'utilise l'équipe officielle, une partie de la structure humaine appartient à Ducati. Alors on peut considérer que c'est une structure officielle à tous les niveaux", juge Gino Borsoi, arrivé en poste cette année, interrogé par le podcast de l'édition espagnole de Motorsport.com.

"À la question de savoir si une équipe satellite peut gagner le championnat, je pense qu'il faut remercier la Dorna [pour ce qu'ils ont fait] ces dernières années. Ils ont beaucoup travaillé en ce sens et nous voyons les premiers signes du fait qu'aujourd'hui, effectivement, une équipe satellite peut au moins commencer à penser que gagner le titre est possible."

"Cela peut être faisable, alors qu'il y a quelques années, j'aurais dit que non, que c'était impossible. Aujourd'hui, la possibilité est assez grande, la différence entre les équipes et les motos est minime et c'est ce qui permet à n'importe quelle équipe de penser à gagner le championnat."

Johann Zarco, Jorge Martín, Gino Borsoi team manager, Pramac Racing

Gino Borsoi avec les pilotes Pramac Racing, Jorge Martín et Johann Zarco

Les arguments de Gino Borsoi s'appuient sur la philosophie du constructeur italien lui-même. Car au fil des années, Ducati a augmenté sa présence sur la grille, jusqu'à atteindre le tiers du plateau l'année dernière, et s'est engagé à apporter le meilleur matériel possible à chacun. Cette saison, le team Pramac dispose de la même spécification de moto que l'équipe officielle, tandis que les structures satellites courent avec le modèle précédent mais tout en recevant le soutien du constructeur.

"Les résultats le prouvent", enchaîne Gino Borsoi. "VR46 est en tête du classement par équipes, Pramac est deuxième. Nous sommes dans l'ère Ducati. Nous sommes entrés dans une période où la marque nous donne la possibilité de nous battre pour les victoires. Si l'on regarde bien, la situation n'était pas la même avant. Les difficultés étaient nombreuses, surtout pour les équipes satellites, qui ne pouvaient même pas penser à une cinquième place."

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Une chance à saisir cette saison

Pour Gino Borsoi, toutes les conditions sont actuellement réunies pour obtenir un succès historique. "Je pense que Pramac a une opportunité incroyable cette année", estime-t-il. "Il est très difficile pour une équipe indépendante d'avoir tous les ingrédients réunis en même temps pour se battre pour quelque chose de grand − les pilotes, la moto et l'équipe. Cela n'arrive pas souvent et la difficulté c'est maintenant de tout réunir et d'en faire le meilleur 'plat' possible. C'est ce qui est le plus compliqué, que tous les ingrédients fonctionnent tout au long de la saison et qu'au final le résultat soit le meilleur possible."

"Il est évident que Ducati ne va pas nous faciliter la tâche, et avec le retour d'Enea Bastianini, ils seront encore plus forts. Mais la possibilité existe et jusqu'au bout, je ne me dirai pas qu'il n'est pas possible d'y parvenir."

Pour que Jorge Martín (actuellement quatrième du championnat, à 14 points du leader) ou Johann Zarco (cinquième à 28 points) puissent remporter le titre, il faudra de toute évidence se confronter au moins à un autre pilote Ducati et possiblement à l'officiel Pecco Bagnaia. Il faudra alors voir si le groupe met en place des consignes ou non.

Gino Borsoi, lui, assure que son équipe est parfaitement libre de se battre. "Quand j'ai parlé avec Paolo Ciabatti, Davide Tardozzi et surtout Gigi Dall'Igna, j'ai toujours été très clair. Bien sûr, ils sont l'équipe officielle et nous sommes l'équipe 'satellite officielle' − appelez-la comme vous voulez −, mais j'aime à penser que nous sommes au même niveau, en termes de matériel et, surtout, de vitesse des pilotes."

"J'aimerais leur rendre les choses difficiles jusqu'à la fin de l'année et je le leur ai dit très clairement. Je ne vais pas rester là juste pour aider l'équipe d'usine. Je suis vraiment désolé, mais si je peux, je vais essayer."

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