Version de la moto, pilotes : Aprilia et RNF expliquent leur projet
RNF ne sera pas une simple équipe cliente mais un véritable partenaire pour Aprilia à partir de la saison 2023, associé au développement et destiné à former des pilotes par la suite promus. Les deux entités ont dressé les contours de leur association.
RNF troquera ses Yamaha pour des Aprilia à partir de 2023. L'équipe de Razlan Razali a conclu un accord avec le constructeur italien couvrant deux saisons, avec deux supplémentaires en options. Les deux parties insistent sur la nature de leur association, qui a vocation à être aussi forte que celle alliant Pramac à Ducati ou Tech3 à KTM.
"C'est bien, je suis très content pour être honnête", a déclaré Massimo Rivola, le directeur général d'Aprilia Racing, au site officiel du MotoGP. "Je pense que construire une relation sur le long terme est quelque chose qui nous permet de ne pas faire les choses dans le rush et de tout planifier de la bonne façon."
"Nous n'avons pas parlé du marché des pilotes, mais ce n'était pas l'intérêt [principal], c'était d'avoir une équipe au sein de laquelle on puisse vraiment tous travailler ensemble et où on puisse développer les pilotes, les ingénieurs. On ne vend pas juste la moto, c'est le message qu'on veut faire passer. On veut construire une usine forte ensemble."
Razlan Razali confirme cette volonté de mettre en place une association forte : "On est ravis de se lancer dans ce nouveau défi et en même temps, le MotoGP est un business sérieux et le package qui nous était offert correspondait à notre stratégie à long terme dans tous les domaines : financièrement, commercialement, développement des pilotes", s'est félicité le Malaisien.
Quelle moto pour RNF en 2023 ?
Ducati fournit à Pramac ses évolutions les plus récentes, comme KTM avec Tech3, ce qui n'est pas tout à fait le cas actuellement entre Yamaha et RNF. Ces dernières saisons, l'équipe auparavant nommée SRT a été habituée à aligner une M1 de dernière génération, confiée successivement à Fabio Quartararo, Valentino Rossi et Andrea Dovizioso, ainsi qu'un modèle plus ancien, piloté par Franco Morbidelli puis Darryn Binder et parfois doté de certaines évolutions.
La version dont disposera la structure l'an prochain n'a pas encore été déterminée et un nouveau mode de fonctionnement devra être trouvé par Aprilia, habitué à faire évoluer sa machine très fréquemment grâce aux concessions techniques, que la marque perdra l'an prochain. Seule certitude, RNF engagera au minimum la meilleure version de la RS-GP 2022.
"C'est encore en discussion parce que les motos d'Aprilia évoluent continuellement", a précisé Razali. "Ce week-end, la moto a encore changé et à fin du championnat à Valence, elle sera différente. [Le modèle confié à RNF] sera au moins basé sur la dernière version de la moto à Valence, ou celle du test [post-saison]. Ils continuent le développement et le package sera bon."
Au Mugello, Aprilia lance un nouveau moteur, un privilège dont le constructeur est le seul à bénéficier par le biais des concessions, tandis que Lorenzo Savadori, aligné en wild-card, a pris la piste avec un aileron inédit à l'arrière de sa machine en EL1.
Des jeunes en priorité... sans ignorer les pilotes libres
L'accord entre Aprilia et RNF est également destiné à mettre en place une filière de pilotes faisant leurs débuts dans l'équipe satellite avant de rejoindre le team officiel, à l'image de ce qui se fait chez de nombreux constructeurs concurrents.
"C'est la raison pour laquelle on a fait ce projet", a résumé un Rivola qui n'exclut cependant pas de faire un "coup" puisque de nombreux pilotes voient leur contrat arriver à échéance en fin d'année : "En même temps, je pense que cette année on est dans l'unique position où il y a peut-être des pilotes d'expérience qui sont encore jeunes et qui peuvent être disponibles donc on va regarder le marché, on n'a pas besoin de se précipiter pour décider."
Andrea Dovizioso pourra-t-il incarner le nouveau projet de RNF ?
Actuellement, RNF fait rouler un rookie, Darryn Binder, et Andrea Dovizioso, le pilote le plus expérimenté du plateau, dans un accord le liant directement à Yamaha, après avoir refusé de prendre le guidon de l'Aprilia en course l'an passé. Autant d'éléments qui signifient que l'Italien pourrait difficilement s'inscrire dans ce nouveau projet mais à ce stade, Razali n'exclut aucune possibilité.
"Ça sera [décidé] ensemble, entre Aprilia Racing et RNF. Pour le moment, sur le marché des pilotes il y a beaucoup de monde par rapport au nombre de places [disponibles], donc on peut prendre un peu de temps et réfléchir aux pilotes que l'on veut. Nous sommes en position de force parce que nous avons deux places."
"Tout le monde est dans notre radar", a ajouté le dirigeant. "On discute avec tout le monde en ce moment."
Interrogé sur la possibilité de recruter Álex Rins, qui n'exclut pas de rejoindre une équipe satellite l'an prochain, Razali a confirmé qu'il fait partie des candidats à l'étude : "Je suis sûr qu'il est [intéressant]. Il y a beaucoup de jeunes pilotes dont on ne parle même pas encore de rookies venant du Moto2. Il y a beaucoup de pilotes et on regarde tout le monde."
Avec Charlotte Guerdoux
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