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MotoGP Test de Sepang

Johann Zarco enchanté : "La base de la moto est très bonne"

Johann Zarco juge chaque évaluation productive sur la Honda, une machine plus facile à appréhender que la Ducati. Joan Mir et Luca Marini sont moins enthousiastes mais sentent néanmoins que la marque est sur la bonne voie.

Johann Zarco, Team LCR Honda

Johann Zarco était de retour en piste ce mardi à Sepang, après avoir déjà passé deux jours sur la Honda la semaine dernière. Les premières sensations encourageantes ont été confirmées sur une moto certes encore perfectible, mais qui lui offre facilement de bonnes sensations, ce qui n'était pas toujours le cas sur une Ducati pourtant plus performante ces dernières saisons.

"C'est super positif et je suis très content de la manière dont les choses se passent", s'est réjouit le pilote LCR ce mardi. "Je peux essayer des choses sur moi et obtenir un feeling qui est différent et positif. Il y a vraiment des domaines dans lesquels je me sens mieux qu'avec la Ducati et d'autres où il y a un désavantage."

"Donc pour le moment, les commentaires sont assez clairs : c'est très bon. Je laisse Honda établir le plan chaque jour, et je suis ce plan. C'est super. Je n'ai pas la sensation de plus utiliser le poids de mon corps, mais j'essaye vraiment de jouer plus en entrée [de courbe] pour contrôler cette moto, en sachant que ce sera important en situation de course."

"C'est l'avantage des deux jours du Shakedown, ça aide à ne pas avoir de stress aujourd'hui, même en utilisant le pneu medium – il ne fonctionne pas très bien ici, mais on voulait économiser des pneus tendres pour le deuxième et le troisième jour afin d'avoir l'opportunité de tenter quelques time attacks quand ce sera nécessaire. C'est bien, on a suivi une stratégie et on est dans le coup, c'est une super sensation." 

Cette prise en main relativement facile est selon Zarco une caractéristique des marques japonaises pour leurs modèles de route, confirmée sur les prototypes du MotoGP : "C'est l'avantage de Honda. Même pour un gars qui fait des journées piste, la moto s'adapte mieux à vous que la Ducati. C'est la même différence entre une Panigale et une CBR : une moto japonaise semble mieux s'adapter à vous et c'est le même esprit sur les protos. Ça me fait toujours rire, parce que c'est comme s'il s'agissait de l'esprit de la moto : il y a l'esprit européen et l'esprit japonais."

"Quand on monte sur la moto, même celle de 2023, la Honda s'adapte mieux à vous que la Ducati", a insisté Zarco. "Ça n'est pas une moto pour faire les records de piste, mais c'est pareil pour beaucoup de gens qui font des journées piste, ils peuvent rester sur la moto et ils se sentiront mieux sur la Honda. […] C'est l'esprit typique des Japonais et c'est exactement la même chose pour les motos de route. Les premières sensations étaient donc presque bonnes, c'est juste que les chronos ne venaient pas."

Johann Zarco, Team LCR Honda

Johann Zarco

Pour que ces fameux chronos s'améliorent, Zarco dispose de machines dans deux spécifications différentes et de nombreuses pièces, qu'il compare de relais en relais. Le Français est impressionné par le programme mis en place par Honda, signe de la volonté de la marque de retrouver le sommet.

"On a encore beaucoup de choses à essayer. C'est pour ça que ça reste très positif, parce que la manière dont Honda prépare le plan et ce qu'ils apportent marque le début d'une grande évolution. Quand on sent que quelque chose fonctionne et qu'on n'est pas loin du sommet, on se dit que, wow, si cette évolution se poursuit de la même façon, je serai le premier surpris à avoir l'opportunité de me battre devant. J'espère que ce sera le cas. Ça semble en tout cas être le début, non pas d'une longue évolution mais d'une grosse évolution."

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Côté aérodynamique, Zarco est satisfait des pièces testées : "J'ai essayé des choses et je crois que j'en essaierai encore demain. On sait que c'est très important et la moto de base a l'air d'être plutôt bien née, alors quand on essaye des choses sur l'aérodynamique, on obtient un retour encore meilleur. Pratiquement tout fonctionne, et quand quelque chose ne fonctionne pas, on ne perd pas tout le potentiel. Ça veut dire que la base de la moto est très bonne."

Les pilotes officiels conscients du chemin à parcourir

Si Johann Zarco voit du positif dans tout ce que Honda lui fait tester, ce n'est pas tout à fait le cas dans l'équipe officielle. Joan Mir et Luca Marini sont sortis encouragés du Shakedown de la semaine dernière mais ce mardi, Mir a pris une "direction opposée" dans la configuration de sa RC213V, qui n'a absolument pas porté ses fruits.

"Aujourd'hui, on n'a pas amélioré la moto par rapport à la base du Shakedown et je n'étais pas à l'aise mais ce n'est que la première journée", a commenté le Champion du monde 2020. "C'est ce qui fait que je reste calme, parce que si j'avais eu ces sensations le dernier jour, ça n'aurait pas été idéal. On doit faire des comparaisons."

"On a pas mal progressé dans les secteurs 3 et 4, on est très proches des meilleurs. Mais dans les secteurs 1 et 2, on perd du temps et c'est bizarre parce qu'on était rapides. On doit un peu comprendre ce qu'il se passe, peut-être qu'on a un peu dégradé le freinage et les sensations sur l'avant aujourd'hui, et ça n'aide pas dans ces deux premiers secteurs."

"Mais de l'autre côté, le plus important est le secteur 3 et nous y sommes rapides. Il faut qu'on analyse un peu les choses, on est là pour ça. On verra demain, on aura moins de choses à tester, heureusement, et on se concentrera sur les détails. Au final, c'est ce qui fait que tu sens ces derniers dixièmes et cette dernière limite que tu peux atteindre sur une nouvelle moto."

Joan Mir, Repsol Honda Team

Joan Mir

Mir se réjouit néanmoins d'avoir "beaucoup plus de choses à essayer" qu'il y a un an, et surtout qui "fonctionnent mieux" globalement, ce qui montre que Honda va dans la bonne direction. Le Majorquin sait cependant que la marque ne retrouvera pas le sommet instantanément : "Sincèrement, je reste satisfait parce que je sens que le travail qu'ils font est bon. Ils travaillent énormément et c'est une chose que j'apprécie vraiment. Mais la réalité est qu'actuellement, nous ne sommes pas où nous le voulons."

"Je veux être optimiste mais l'année dernière a été très, très difficile pour moi et je ne veux pas penser que l'on peut remédier à cette situation avec quelques tests, parce que je crois qu'on a un long chemin à parcourir pour tout améliorer. On n'est pas où on le veut pour le moment donc je ne peux pas être très, très heureux."

Il faut continuer à travailler comme ça parce qu'on est encore à 60% des performances de la moto.

Son nouveau coéquipier, Luca Marini, confirme le besoin de faire le tri entre toutes les pièces apportées par Honda, selon lui très loin d'exploiter le plein potentiel de sa nouvelle machine. "Je pense qu'il y a tellement de nouveautés qu'il faut tout assembler et travailler sur tous les aspects de la moto pour essayer d'être parfaits dans toutes les situations", a expliqué Marini. "On a un peu amélioré l'aérodynamique, le moteur, l'électronique, mais il faut continuer à travailler comme ça parce qu'on est encore à 60% des performances de la moto à mon avis." 

"Selon moi, on a encore beaucoup de travail mais il y a des signaux positifs sur cette moto", a ajouté Marini, interrogé par le site officiel du MotoGP. "Les sensations s'améliorent en permanence mais on doit aussi faire des tours avec peut-être des pilotes d'autres marques pour comprendre où on perd autant de temps, parce que si on regarde les chronos, on est un peu en retrait." 

Avec Léna Buffa

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