Quartararo s'oppose à Dovizioso sur les problèmes de Yamaha

L'un se plaint du moteur, l'autre du manque d'adhérence : Fabio Quartararo et Andrea Dovizioso sont en désaccord total sur l'origine des difficultés de Yamaha. Le Champion du monde pense savoir pourquoi l'Italien a a une sensation différente.

Fabio Quartararo, Yamaha Factory Racing

Photo de: Gold and Goose / Motorsport Images

Yamaha vit l'une de ses plus mauvaises entames de saison depuis le début du siècle, la moisson de points de l'équipe officielle dans les trois premières courses de l'année étant sa plus faible depuis 2002, année qui marquait le lancement de l'ère MotoGP. La moto a peu évolué durant l'intersaison et le constructeur pourrait avoir du mal à identifier la direction à prendre puisque les opinions des pilotes sont dissonantes.

Fabio Quartararo réclame à cor et à cri plus de puissance tandis qu'Andrea Dovizioso pointe un manque d'adhérence chronique à l'arrière et fait régulièrement part de ses doléances à Yamaha, réclamant des changements majeurs. Le Français pense que la position du pilote RNF est minoritaire parmi les représentants de la firme d'Iwata, prenant ses difficultés au GP des Amériques pour appuyer son point de vue.

"Je ne suis pas d'accord [avec Dovizioso] parce que si on demande à tous les pilotes [de la grille] ce dont ils ont besoin pour être plus rapide, c'est du grip, parce que c'est sûr qu'on est plus rapide avec de l'adhérence", a expliqué Quartararo. "Dans le pilotage de la Yamaha, et je pense avoir pas mal d'expérience avec cette moto, [ce qui manque] n'est pas le grip, c'est la puissance, clairement. Si vous me le demandez 20 fois, je répondrai ça."

"À Austin, vraiment, on perdait une demi-seconde en deux ligne droite, juste dans les lignes droites. Si on avait retiré cette demi-seconde à nos chronos, on se serait battus pour la victoire, et c'était la même chose en Argentine. Je suis d'accord sur le fait qu'ils doivent être plus agressifs, ils doivent faire de plus gros changements, mais ce n'est pas une question de grip à l'arrière."

Andrea Dovizioso, RNF MotoGP Racing

Andrea Dovizioso

Quartararo estime avait une plus grande expérience de la moto pour pouvoir dresser ce bilan : "Je pense avoir beaucoup appris de la moto l'an dernier et je pense que le grip arrière n'est pas notre problème. Il nous manque beaucoup de grip à l'arrière sur le mouillé, c'est une certitude, mais sur sec, ce n'est pas si mal."

Quartararo est appuyé par son team manager, qui espère des gains dès cette année, chose difficile puisque Yamaha ne dispose pas de concessions et a donc un moteur gelé jusqu'à la saison. "Il nous manque de la vitesse de pointe", a confirmé Maio Meregalli au site officiel du MotoGP.

"Au COTA en particulier, on perdait surtout du temps dans la ligne droite opposée et avec le moteur homologué et scellé, ce ne sera pas facile de faire des progrès mécaniques côté moteur. Mais on travaille pour essayer de travailler sur les domaines où c'est autorisé, pas seulement sur le moteur mais aussi dans l'aérodynamique."

Les dépassements sont difficiles avec la Yamaha

Le manque d'efficacité de la Yamaha en ligne droite est une faiblesse historique, qui doit être corrigée depuis "de nombreuses années" selon Quartararo. Interrogé sur le point qui pose le plus problème sur le moteur, le Champion du monde a surtout mis en avant la vitesse de pointe, même s'il sent parfois un déficit à l'accélération : "À Misano, je demande plus de puissance sur le deuxième rapport mais on n'en a pas, et les autres l'ont. Parfois on en demande plus mais on arrive à la limite."

Fabio Quartararo, Yamaha Factory Racing

Fabio Quartararo

Cette faiblesse sur le moteur signifie que Fabio Quartararo est "perdu" dans les duels en course : El Diablo se sent pénalisé dans les lignes droites sans avoir la possibilité de compenser en courbe, là où sa moto a l'avantage, puisque les trajectoires des autres pilotes le gênent : "Ce qui me manque en course, ce sont des opportunités de dépassement. Dès que quelqu'un double, c'est fini. Il faut être une seconde plus rapide [que lui]. Derrière quelqu'un qui est plus lent, on ne peut pas faire mieux."

"Si on compare les styles de pilotage, j'exagère mais [la Yamaha] a plus un style de Moto3, très rond [dans les trajectoires]", a précisé Quartararo, reprenant une image qu'il avait déjà employée jeudi : "On voit toutes les autres motos faire des virages en V. C'est la grosse différence entre notre motos et toutes les autres."

Et pour Quartararo, c'est justement cette spécificité dans le comportement de la Yamaha qui fait croire à Dovizioso que la moto peine à trouver l'adhérence à l'accélération : "Au final, on sent qu'il n'y a pas de grip parce que [les autres] font ces V : ils tournent, ils remettent la moto droite mais quand on est derrière eux, on remet les gaz en étant sur l'angle. Et évidemment, quand on est sur l'angle, on patine et on n'a pas de grip. C'est pour ça qu'on n'a pas d'adhérence."

Lire aussi :

Rejoignez la communauté Motorsport

Commentez cet article

Voir aussi :

Article précédent Ducati estime qu'il est "trop tôt" pour prolonger Zarco
Article suivant Jack Miller "fatigué" des comparaisons entre la GP21 et la GP22

Meilleurs commentaires

Il n'y a pas de commentaire pour le moment. Souhaitez-vous en écrire un ?

Abonnez-vous gratuitement

  • Accédez rapidement à vos articles favoris

  • Gérez les alertes sur les infos de dernière minute et vos pilotes préférés

  • Donnez votre avis en commentant l'article

Motorsport Prime

Découvrez du contenu premium
S'abonner

Édition

France