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Rossi espère un test avant le premier GP, Viñales plus mesuré

La reprise de la compétition s'annoncera ardue pour les pilotes MotoGP, après plusieurs mois d'un arrêt forcé dû à la pandémie de COVID-19. Les pilotes Yamaha n'ont pas forcément le même avis sur la pertinence d'un test préparatoire, en revanche ils parlent d'une même voix pour que la seconde moitié de la saison soit sauvée autant que possible.

Valentino Rossi, Yamaha Factory Racing

Valentino Rossi, Yamaha Factory Racing

Gold and Goose / Motorsport Images

La planète MotoGP s'est arrêtée depuis le 1er mars, lorsqu'a été annoncée l'annulation du Grand Prix du Qatar pour la catégorie reine. Si le paddock a encore maintenu un semblant de normalité pendant une semaine, alors que les deux autres catégories du championnat disputaient cette première course à Losail en profitant du fait de se trouver déjà sur place, le MotoGP tout entier est bientôt entré en confinement général. Depuis, les perspectives de sortie restent pour le moment timides.

Voici donc deux mois désormais que les pilotes MotoGP n'ont pas arpenté la piste, un arrêt prolongé qui se fera fortement ressentir lorsque la reprise sera enfin possible. Car, si les entraînements à moto seront envisageables lorsque le confinement sera levé dans les pays où chaque pilote vit − au Ranch de Rossi, à Tavullia, les entraînements pourraient par exemple reprendre la semaine prochaine −, il n'est pas prévu pour le moment d'organiser de véritables tests de préparation similaires à ceux qui ont constitué la pré-saison en février. Tout juste a-t-il été évoqué d'accorder un test de remise en jambe avant le premier Grand Prix, un sujet qui ne rencontre toutefois pas l'assentiment général.

Pour Valentino Rossi, il s'agirait d'une étape très importante afin de se remettre dans le bain lorsque le premier Grand Prix approchera. "J'espère qu'avant de courir on pourra faire un autre petit test sur la même piste, deux jours par exemple, parce que cela fait très longtemps qu'on n'est pas monté sur la moto. On ne serait peut-être pas prêts à commencer directement avec les EL1", estime-t-il.

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Si la reprise se fait début août, comme a pu l'évoquer Carmelo Ezpeleta dans ses hypothèses parmi les plus optimistes, les pilotes retrouveraient leur machine après cinq mois de séparation. "Ce sera quelque chose de nouveau, parce que ça n'est jamais arrivé qu'on soit éloignés de notre MotoGP aussi longtemps", souligne Rossi. "Généralement, quand on reprend et qu'on fait le premier test, on a toujours peur − en tout cas, c'est mon cas − de ne pas réussir à être aussi rapide que l'année précédente et puis, au final, ça n'est pas le cas et dès qu'on monte sur la moto, on retrouve ses sensations. Mais ce sera difficile physiquement, parce qu'il faut beaucoup s'entraîner, pour essayer d'être prêt."

Maverick Viñales se dit moins inquiet que son coéquipier sur ce point, estimant qu'il pourra se préparer convenablement dans les prochaines semaines, même sans MotoGP. "On a d'autres motos pour s'entraîner, donc on peut rouler différemment. Ça n'est pas comme si on allait arriver et juste sauter sur la M1. On peut faire certaines choses qui sont un peu similaires. On peut par exemple rouler avec la R1 : bien sûr, la moto est totalement différente, mais au moins on a les sensations de la vitesse et du freinage. Donc quand on enfourchera la M1 ça prendra peut-être un ou deux tours, mais dès qu'on commencera à pousser et que les pneus seront à la bonne température on pourra être rapide, c'est certain."

Le pilote espagnol ne craint pas d'avoir perdu ses sensations, confiant de pouvoir maintenir son niveau alors qu'il avait terminé les tests de pré-saison au sommet et en favori assumé pour le premier Grand Prix. "On ne perd pas les sensations. Une chose que je réussis bien, je pense, c'est que je peux passer deux mois sans piloter la moto et j'ai les mêmes sensations. C'est très positif pour moi", souligne-t-il.

Une deuxième moitié de saison à sauver

Quelles que soient les modalités de reprise qui seront décidées, les pilotes Yamaha en appellent en tout cas d'une même voix à ce que des courses soient organisées dès que les conditions le permettront, et même si cela implique de courir sans public. "Pour moi, la meilleure façon de faire serait de commencer en août ou septembre et d'essayer de faire dix ou 12 courses sur les meilleurs circuits, ceux où les conditions sont les meilleures. On pourrait donc commencer en septembre et même terminer en décembre, en utilisant peut-être l'Australie ou la Thaïlande, là où il fait encore chaud en décembre", décrit Rossi.

Le huis clos serait vraiment dommage pour tout le monde, mais il vaut mieux courir à huis clos que ne pas courir.

Valentino Rossi

Les différentes options à l'étude n'ont toutefois pas toutes ses faveurs : "J'espère que l'on n'aura pas plusieurs courses sur la même piste, et je n'aime pas non plus l'option d'une double course le même week-end, comme en Superbike. Pour moi, il vaudrait mieux faire peut-être huit week-ends réels, ou dix ou 12 si c'est faisable. Le huis clos serait vraiment dommage pour tout le monde, parce qu'on court pour les fans, mais il vaut mieux courir à huis clos que ne pas courir."

Maverick Vinales, Yamaha Factory Racing

"Je suis complètement d'accord, parce qu'au final il faut que l'on coure, le championnat doit aller de l'avant. Tous les constructeurs ont besoin de travailler et de reprendre la piste parce qu'ils sont pour le moment à l'arrêt. Et les fans peuvent aussi suivre les courses de la maison", renchérit Viñales. "Ce serait évidemment vraiment dommage, parce que, comme l'a dit Valentino, on court pour les fans et pour tous ceux qui nous regardent. Pour moi, ce serait bien si on pouvait faire la deuxième partie de la saison, ce serait parfait."

"Ce sera difficile si on doit courir deux fois sur une même piste, ce serait étrange à mon avis car les résultats peuvent beaucoup changer", ajoute le pilote espagnol. "Et une double course, je ne sais pas. Cela pourrait être intéressant, c'est certain, mais on n'est pas habitués à cela. La situation parfaite serait donc de disputer la deuxième partie de la saison."

Plus de temps pour réfléchir à l'avenir

Bien que depuis l'Italie ou Andorre, où ils se trouvent actuellement, les deux pilotes Yamaha peuvent commencer à envisager la reprise d'un quotidien un peu moins contraint d'ici peu, cet arrêt forcé les a tout de même mis face à un sevrage très inhabituel, dont ils se seraient bien passés. "Clairement, c'est la période la plus longue, et ça n'est pas agréable ! Parfois, je vais dans mon garage, où j'ai ma M1, je monte dessus et j'attends de pouvoir la démarrer", sourit Valentino Rossi, pilote depuis son plus jeune âge. "Je ne suis jamais resté aussi longtemps à la maison. […] Ma vie est la même depuis 1996. En mars la saison commence et pendant la première partie de la saison on a les courses outre-mer, donc on est tout le temps en train de voyager, de préparer des sacs et on est tout le temps à l'aéroport."

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"C'est étrange, mais on a plus de temps pour penser à tout, et dans mon cas aussi pour penser au futur", concède le #46, qui semble prêt à s'engager pour une année de plus. "C'est comme si on avait deux mois de vacances, sauf qu'on est enfermés à la maison, mais ça laisse en tout cas beaucoup de temps pour penser. C'est plutôt ennuyeux, pour nous qui sommes habitués à aller d'un endroit à l'autre dans le monde, sans trop réfléchir. […] Il est clair que la situation est plus difficile pour certains, surtout pour ceux qui travaillent en première ligne. Pour eux, ce n'est pas seulement ennuyeux, c'est aussi dangereux d'aider à sauver des vies. Je leur adresse tout mon soutien : je vous embrasse à distance, vous êtes nos héros durant cette période. Merci beaucoup et ne baissez pas les bras."

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