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Un test à l'étude avant le premier Grand Prix des équipes MotoGP

Le début de la saison MotoGP, quand il aura été établi de manière fiable, pourrait être précédé par une séance d'essais préparatoire afin de compenser la longue période d'inactivité à laquelle auront été soumis les pilotes et les équipes.

 Pol Espargaro, Red Bull KTM Factory Racing

Photo de: Gold and Goose / Motorsport Images

La perspective de sortie de la pandémie de coronavirus qui sévit actuellement étant encore floue pour le moment, la date du premier Grand Prix de la saison MotoGP reste logiquement incertaine, bien que la dernière version du calendrier stipule que la compétition débutera le 3 mai à Jerez, avant que le paddock ne se rende au Mans deux semaines plus tard. "Il faut être réaliste. Les courses de mai seront extrêmement difficiles [à maintenir], c'est certain", déclare Pit Beirer auprès de Motorsport.com.

Un avis largement partagé désormais, et que nous confirme Davide Brivio dans un entretien exclusif : "Nous ne savons pas encore quand nous atteindrons le pic, ni combien de temps il faudra pour s'en remettre. Les courses de mai paraissent de plus en plus improbables, je crois qu'elles n'auront pas lieu. Espérons que celles de juin [auront lieu], mais ce qui se passe dans les autres domaines sportifs, comme avec les Jeux Olympiques à Tokyo qui devaient se tenir en juillet ou la Formule 1 qui a annulé toutes les courses de mai, me fait penser que nous pourrions attendre un peu plus, peut-être même juillet ou août. J'espère que non, mais le mois de mai me parait improbable et celui de juin difficile. On verra."

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En l'état, il apparaît pour l'heure bien compliqué de savoir quand la situation reviendra à la normale en Europe, compte tenu d'une épidémie de COVID-19 qui sévit avec force et ne semble toujours pas avoir atteint son pic. Pilotes et membres des équipes sont contraints de rester chez eux, parfois confinés de manière stricte et donc dans l'impossibilité de mener une préparation normale en vue d'une première course dont la date reste incertaine.

Malgré ce flou qui pèse sur l'agenda, les responsables de KTM et de Suzuki font état d'un projet de grand test qui serait organisé pour tout le monde lorsque la date et le lieu de la première course seront enfin définis. Ces essais pourraient être réalisés sur la piste qui accueillera ce premier Grand Prix, une ou deux semaines avant l'entrée dans la compétition. "C'est déjà prévu en ce sens", assure Pit Beirer. "C'est très important, car nous ne pouvons pas faire monter les pilotes sur les motos et exiger d'eux qu'ils performent dans cette situation. Ce sera certainement un grand test, approfondi, après quoi nous reprendrons [la compétition]."

Moins catégorique que son homologue, Davide Brivio précise : "Nous n'en avons pas encore parlé avec les organisateurs, mais c'est une idée qui existe. Lorsque nous nous présenterons sur le premier week-end de course, après des mois durant lesquels les pilotes n'ont pas eu la possibilité de conduire leur moto, je pense qu'il sera difficile de commencer directement avec les EL1. Une sorte de warm-up pour les pilotes pourrait probablement être une bonne chose à faire. Clairement, cela ne doit pas être un test destiné au développement, mais peut-être une séance supplémentaire avant la première course, ou bien deux heures de plus."

Alors que le championnat est déjà retardé de deux mois, il pourrait au final s'écouler quatre mois sans aucun roulage avant que la compétition puisse reprendre, aussi parait-il logique qu'une remise dans le bain progressive puisse être bénéfique à tous avant de se lancer dans le programme d'un Grand Prix.

"Il faudra voir ce qu'en disent aussi les pilotes, mais je crois qu'un petit warm-up serait bien. Habituellement, quand on arrive sur les tests de Sepang après la pause hivernale, ils ont besoin de quelques tours avant de retrouver leurs automatismes, mais je crois que c'est normal", souligne le directeur de l'équipe Suzuki. "Du reste, notre sport n'est pas comme le foot ou le basket, où l'on peut répliquer pendant les entraînements ce que l'on fait en compétition. En MotoGP ou en Formule 1, on ne peut pas s'entraîner ainsi et je crois donc qu'il serait positif de faire quelque chose avant la première course."

Pit Beirer

Le calendrier attendra

Le MotoGP a connu un mois de mars particulièrement mouvementé, avec un premier bouleversement dès le 1er mars lorsque le Grand Prix du Qatar a été annulé pour la catégorie reine, pourtant sur le point de s'y rendre. Dans la foulée, ce sont les manches de Buriram, Austin et de Termas de Río Hondo qui ont été reportées à l'automne, provoquant un changement de date pour celles de Misano et de Valence. Depuis la dernière annonce portant sur le Grand Prix d'Argentine, l'agenda n'a plus été modifié, alors que d'autres grandes compétitions ont continué à être impactées, à commencer par la Formule 1 dont le début de saison est désormais repoussé au 14 juin.

"Cela s'est fait en deux phases", explique Pit Beirer. "Au début, les promoteurs, les organisateurs et la FIM se sont longtemps battus pour maintenir le programme et espérer que les choses n'iraient pas trop mal. Il leur a fallu quelques jours pour comprendre qu'il y a plus en jeu que seules les courses devant être annulées dans les semaines à venir."

"La communication a été excellente. Le président de la FIM a toujours été disponible, de même que les directeurs de la Dorna et d'Infront. Nous avons été en contact étroit", souligne le directeur de KTM Motorsport, qui fait notamment l'éloge de la disponibilité et de la transparence de Carmelo Ezpeleta dans ces échanges avec les équipes.

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"J'ai ensuite trouvé ennuyeux que de nouveaux calendriers soient envoyés chaque jour, ce qui est totalement absurde car personne ne sait quand ça va reprendre", poursuit-il cependant. "Dans la deuxième phase, nous avons convenu que les calendriers ne devaient pas être définis en détail maintenant, mais que nous devions attendre qu'une solution soit trouvée. Nous devrons ensuite nous asseoir à une table − les promoteurs, les organisateurs et l'industrie."

"Il faut maintenant que nous soyons réalistes et que nous relativisions l'importance du sport. Quand nous pensons à l'Italie, où nous aimons tant courir, où nous aimons être invités et où nous avons tant d'amis, ils vivent une vraie misère en ce moment et elle va en partie nous atteindre, alors il n'y a pas besoin de définir de calendrier."

Propos recueillis par Gerald Dirnbeck et Matteo Nugnes

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