Formule 1 GP d'Autriche

Alonso : Les pilotes sont responsables des pénalités, pas le circuit

Selon Fernando Alonso, la configuration du Red Bull Ring n'est pas à blâmer pour les nombreuses pénalités infligées aux pilotes durant le Grand Prix d'Autriche.

Fernando Alonso, Aston Martin AMR23, Nico Hulkenberg, Haas VF-23

Il a fallu patienter pendant près de cinq heures avant de connaître le classement définitif du Grand Prix d'Autriche 2023 de Formule 1, conséquence du nombre élevée d'excursions au-delà des limites de piste et d'une réclamation déposée par l'équipe Aston Martin. Cela a a obligé la FIA à éplucher plus de 1200 cas litigieux. Bien que des pénalités aient été distribuées au cours de l'épreuve, huit pilotes ont été sanctionnés après l'épreuve, pour un ajout de temps de course allant de cinq à trente secondes.

Figurant parmi les bons élèves, Fernando Alonso et Lance Stroll ont chacun gagné une position sur tapis vert. Et comme l'a expliqué le double Champion du monde, Aston Martin ne cherchait pas à impacter les résultats de ses adversaires mais à faire appliquer le règlement.

"Pour être honnête, je n'ai pas vraiment suivi [le dénouement de la course]", a-t-il expliqué. "J'ai simplement pris l'avion après la course [...] parce que nous roulions dans le simulateur [à l'usine] le lundi. Lorsque nous avons atterri au Royaume-Uni, le classement n'était pas encore définitif."

"Je ne pense pas que nous avions l'intention de gagner des positions ou de nous battre contre une équipe ou un pilote en particulier, c'était seulement une question de bon sens pour l'équipe, parce qu'ils ont vu des temps être effacés tout au long de la course. [...] Après avoir vu tant de temps effacés, l'équipe a réalisé que les pénalités n'étaient pas appliquées pour le nombre de tours effacés. […] J'imagine que c'était quelque chose de normal."

En outre, Alonso a insisté sur le fait que la configuration du Red Bull Ring ne devait pas être pointée du doigt : l'absence de "saucisses" à l'extérieur des virages 9 et 10 et la présence de zones de dégagement asphaltées semblent inviter les pilotes à poser leurs roues au-delà de la ligne blanche. Mais pour Alonso, seuls les pilotes ont été responsables de leur sort au GP d'Autriche.

"L'affaire de l'Autriche [ne se résume pas] à détruire le circuit et en faire un nouveau", a-t-il affirmé, ajoutant ensuite : "Dix personnes ont essayé d'exploiter davantage les limites que les dix autres. Ils ont perdu quelques secondes à la fin mais ça fait partie du jeu."

Il s'agit de la deuxième fois de l'année qu'une réclamation d'Aston Martin permet à Alonso d'inscrire plus de points. Au GP d'Arabie saoudite, l'Espagnol avait pu récupérer le trophée de la troisième place après l'annulation de sa pénalité post-course de dix secondes.

Une réactivité vis-à-vis de l'application des règles qui satisfait Alonso. "C'est une bonne chose", a-t-il indiqué avant de revenir sur la protestation du GP d'Autriche : "Mais nous n'avons pas protesté contre un rival ou une autre équipe. Nous avons simplement protesté contre la direction de course pour ne pas avoir appliqué les pénalités. Nous n'avons pas regardé nos tours et ceux de tous les autres pour repérer un centimètre en dehors de la ligne. C'est juste que la direction de course a dit qu'il y avait eu 100 tours supprimés et qu'elle n'a pas appliqué ces 100 tours supprimés. C'était donc très simple."

"Je suis donc ravi que l'équipe soit sur tous les fronts. L'équipe n'a pas essayé d'exploiter une zone grise ou quoi que ce soit. C'était seulement une question de bon sens. […] Je crois que Lance, moi-même et huit autres pilotes n'avons pas dépassé les limites du règlement. C'est aussi simple que cela. Si vous restez sur la piste, vous n'êtes pas pénalisé."

Limites de piste : la F1 ne peut pas attendre, selon Sainz

Carlos Sainz, Ferrari SF-23

Carlos Sainz, Ferrari SF-23

À l'inverse, Carlos Sainz a été impacté par cette pluie de pénalités puisqu'en plus d'avoir écopé de cinq secondes pendant l'épreuve, le pilote Ferrari a également été sanctionné de dix secondes après l'arrivée, ce qui l'a fait passer de la quatrième à la sixième place. 

"Mon avion était en train de décoller", a-t-il rapporté, interrogé sur sa réaction à l'annonce des résultats définitifs. "C'était juste un e-mail. J'étais déjà assez contrarié par toute cette journée, puis l'avion décolle, tu vas passer une heure sans téléphone, et la dernière chose que tu lis avant de décoller, c'est la seconde pénalité et la sixième place. Alors vous pouvez imaginer ce que j'ai ressenti !"

Comme c'est le cas pour d'autres pilotes, Sainz cherche désormais à apporter son aide auprès de la FIA afin qu'un tel scénario ne se reproduise plus.

"En Australie, j'étais vraiment en colère [Sainz avait quitté le top 10 en raison d'une pénalité à la suite d'un accrochage avec Alonso, ndlr]. Cette fois, je ne sais pas si je m'y attendais, mais tout le week-end a été un tel bazar que l'on pouvait s'attendre à l'inattendu. C'est arrivé, bref… Il faut tourner la page et m'assurer que cette fois, j'essaie d'aider autant que je peux la F1 et la FIA à trouver des solutions. C'est nécessaire, car je pense que ce sport ne peut pas se permettre un autre week-end comme celui-ci. Cela ne fait vraiment pas bonne impression, et ce n'est bon ni pour les pilotes, ni pour les écuries."

Dès la première séance d'essais libres, il est apparu que les limites de piste posaient problème aux pilotes, notamment dans les deux derniers virages du Red Bull Ring. Certains ont été piégés par les suppressions de temps en qualifications, ce qui a notamment été le cas de Sergio Pérez, éliminé en Q2 après que ses trois tentatives ont été effacés pour le non-respect des limites de piste.

Sainz a estimé qu'il était crucial que la F1 et la FIA prennent des mesures rapidement afin d'éviter que de tels problèmes ne se reproduisent à l'avenir, au Red Bull Ring comme sur d'autres circuits.

"Tant de solutions ont été proposées !" s'est-il exclamé. "Et pour une raison ou une autre, nous ne cessons de reporter ça, comme un réveil : on reporte, on reporte au lieu d'agir pour trouver des solutions sur ce genre de circuits. Pour moi, c'est le moment d'agir, quoi qu'ils veuillent faire. Ça me conviendrait même que la règle reste identique et qu'il y ait un capteur, au moins le capteur me dirait si j'ai dépassé les limites de la piste, et je saurais que je peux corriger ça."

"Le problème, c'est qu'en Q2 en Autriche, je finis mon tour, et on n'est pas sûr d'avoir enfreint ou non les limites de la piste, et donc de passer ou non en Q3, alors on utilise un autre train de pneus au cas où mon tour serait annulé. On ne sait pas. On roule. 'Oh non, ton tour était correct. Désolé'. 'Vous m'avez fait gâcher un train de pneus et mon week-end est compromis'. Il faut au moins de l'immédiateté et donner du feedback aux pilotes, afin que nous puissions réagir en fonction. À moyen ou long terme, il faudrait un bac à gravier ou une bande d'herbe, au moins on ne pourrait pas sortir large."

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