Brown : Ce qui intéressait Audi, c'était de contrôler McLaren

Revenant sur la résurgence financière de McLaren depuis quelques années, Zak Brown a mis en avant que la volonté de conserver le contrôle sur l'écurie était au cœur de l'abandon des discussions avec Audi.

Lando Norris, McLaren MCL36

Photo de: Erik Junius

Audi a d'ores et déjà annoncé son arrivée future en Formule 1 à l'horizon 2026, moment où entrera en vigueur la nouvelle réglementation moteur. Si, officiellement, la forme que prendra l'entrée en lice de la marque aux anneaux n'a pas été clairement révélée, l'hypothèse que cela passera par un rachat partiel de Sauber, la société qui gère actuellement et jusqu'en fin d'année 2023 l'engagement dans le championnat d'Alfa Romeo, semble être un secret de polichinelle.

Mais avant d'en arriver là, Audi avait cherché à se lier à d'autres écuries déjà présentes sur la grille. Parmi elles, la plus huppée était certainement McLaren, qui a un temps semblé être un candidat crédible à une alliance, notamment en fin d'année 2021 et en début d'année 2022. Finalement, les discussions ont cessé, ce que la direction de l'écurie a confirmé début mai, envoyant le constructeur allemand vers d'autres pistes.

Dans un entretien pour Speedcafe, Zak Brown, l'actuel PDG de McLaren, est revenu sur les raisons de l'arrêt des discussions, en retraçant notamment le chemin parcouru par son écurie pour se sortir de sa mauvaise passe financière de la fin des années 2010 et presque devenir une affaire profitable au tournant des années 2020 et de la mise en place de la réglementation financière. Surtout, en retrouvant de la marge sur le plan financier, elle a aussi retrouvé le contrôle sur sa destinée.

"Avant que nous n'apportions les investissements à [McLaren] Racing, c'était difficile économiquement [début 2020]. Mais maintenant que nous avons les investisseurs, nous nous en sortons très bien. Nous avons une trésorerie positive, nous sommes autonomes, nous sommes en pleine forme. [...] Capables de prendre des décisions basées sur la performance. Il est évident que j'ai une entreprise à gérer, dont je dois être économiquement responsable, mais je suis en mesure de faire des investissements si je pense que cela va améliorer la performance."

Lando Norris lors du Grand Prix du Japon.

Lando Norris lors du Grand Prix du Japon.

Puis Brown d'ajouter au sujet de la branche compétition de McLaren : "Nous sommes notre propre entreprise, notre propre entité. Ce qui se passe dans la division Automotive [la branche automobile de McLaren] est une entreprise totalement distincte. Nous sommes une équipe de course autonome, à la trésorerie positive et bientôt rentable, et nous sommes donc en excellente santé économique."

Mais l'indépendance n'exclut évidemment pas l'interdépendance : "Nous partageons une marque, et Michael Leiters, qui est le PDG [de McLaren Automotive], et moi-même avons une relation exceptionnelle. Les personnes qui achètent des voitures McLaren Automotive sont passionnées de Formule 1, et les fans de F1 sont généralement passionnés de voitures de sport, ce qui crée une énorme synergie."

Quand bien même McLaren a depuis longtemps dépassé le stade de simple entreprise de course, l'activité F1 demeure au cœur de l'identité du groupe et de ce que ses principaux actionnaires cherchent à protéger. Alors en vendre une part, pourquoi pas, mais en perdre le contrôle, comme ce qu'Audi envisageait dans le cadre des discussions, pas question.

"McLaren Group et son actionnaire majoritaire, Mumtalakat [fonds souverain bahreïni], ainsi que le deuxième actionnaire principal, TAG Group – le bureau familial de Mansour Ojjeh, si vous voulez – sont très passionnés par l'écurie de course et n'avaient aucun intérêt à en céder le contrôle majoritaire. Et en fin de compte, c'est ce qui intéressait Audi. C'est un niveau de propriété qui n'intéressait pas McLaren Group, ni MSP Sports d'ailleurs [investisseur minoritaire arrivé fin 2020]. C'est finalement pourquoi ces discussions ont pris fin."

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