Briatore tacle "la liste de mauvais managers" qui ont fait mal à Alpine

De retour dans le giron d'Enstone et de Renault via son rôle de conseiller exécutif de Luca de Meo, Flavio Briatore estime que les difficultés de l'équipe Alpine F1 ces dernières années ont été causées par une série de "mauvais managers". 

Dans le cadre de sa première prise de parole publique dans le paddock suite à son retour à un poste de responsabilité en F1, l'Italien s'en est pris à la manière dont l'écurie a été gérée ces dernières années. Une situation qui l'a incité à nommer rapidement Oliver Oakes à la tête de la structure avant la trêve estivale.

"Il n'y avait pas de management", a déclaré Briatore lorsqu'on lui a demandé d'expliquer pourquoi Alpine a régressé en F1. "Je crois que c'était le problème d'Alpine. À un moment donné, je crois qu'ils ont choisi de mauvais managers. Je pense que la liste des mauvais managers est assez longue. Nous n'avons pas de liste des bons."

"Et il est difficile de diriger à Enstone. Enstone est une grande équipe, un grand monstre, vous savez. Il faut y être présent. Il est très difficile de gérer une équipe comme Alpine depuis Paris ou un autre endroit. Vous avez besoin d'une présence, d'une présence quotidienne."

Les 12 derniers mois d'Alpine ont été pour le moins tumultueux avec de nombreux départs de cadres, aussi bien à la direction que dans l'équipe technique, une situation sportive au bord du désastre avec une A524 loin des attentes, mais également des remous internes avec le projet d'abandon de la motorisation 2026 apparu peu avant l'été et qui a largement pris corps depuis, au point de faire réagir les salariés du département moteur de Viry-Châtillon (articles ci-dessus).

Oakes, 36 ans, est arrivé en remplacement de Bruno Famin, qui avait lui-même remplacé à l'été 2023 Otmar Szafnauer. Pour Briatore, la jeunesse du Britannique sera un atout pour tenter de relancer la machine à Enstone. "Ollie est enthousiaste, jeune, ambitieux : c'est ce dont nous avons besoin dans l'équipe. Pour redresser cette équipe, il faut des jeunes, des gens passionnés par leur travail."

"Les gens comprennent les bons [managers], pas les mauvais. Les gens [doivent] comprendre ce qui se passe dans l'usine. Les gens [doivent] comprendre ce qui se passe lors de la course. C'est le principe, vous savez. Il n'a pas l'expérience d'une grande équipe comme celle-ci, mais il a le talent pour réussir."

Oliver Oakes, Team Principal Alpine F1 Team

Photo by: Alpine

Oakes a pour sa part expliqué qu'il y avait un énorme potentiel inexploité au sein de l'équipe, sur la base de ses premières impressions au cours des dernières semaines. "Je pense tout d'abord qu'Enstone a quelque chose que l'argent ne peut pas acheter : un esprit de compétition, une histoire."

"Vous ne pouvez pas vous empêcher de faire le tour et de retrouver ce quelque chose qui insuffle une passion énorme afin de faire de cet endroit ce qu'il doit être. J'ose dire qu'il a été mal géré pendant plusieurs années, et je pense qu'il est facile de pointer les responsabilités. Nous avons beaucoup parlé dans le passé. C'est un peu frustrant, ce n'est pas mon genre."

"Mais je pense que nous devons vraiment nous concentrer à nouveau sur la compétition. Et je pense que les gens là-bas, nous avons des gens extraordinaires. Ce n'est pas de leur faute, c'est de la faute des dirigeants d'avant. Je pense que j'ai de la chance. C'est une équipe formidable. Il y a beaucoup de choses à faire, mais en fait c'est très simple : nous avons besoin d'une meilleure voiture et nous devons faire en sorte que tout le monde travaille ensemble."

Avec Jonathan Noble