Le jour où Jordan tenta une manœuvre de filou pour recruter Adrian Newey

La carrière d'Eddie Jordan est une collection d'anecdotes et l'une d'entre elles concerne une tentative maladroite de recrutement d'Adrian Newey pour la saison 1997 de Formule 1.

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On ne présente plus Adrian Newey, l’ingénieur durablement reconnu comme le plus grand talent en termes de design dans le monde de la F1 moderne. La Red Bull RB19 de 2023, conçue sous la direction de Newey, a établi une nouvelle norme de domination en F1, remportant 21 des 22 victoires en jeu.

Une anecdote amusante récemment partagée par le Britannique et l’ancien patron d’équipe Eddie Jordan mérite d’être racontée, alors que le duo s’est amusé de la tentative de recrutement maladroite de celui-ci par Jordan, en 1996, avant que Newey ne rejoigne finalement McLaren.

Newey a enchaîné les couronnes mondiales pilotes et constructeurs avec ses machines victorieuses chez Williams, McLaren et Red Bull. On sait que Ferrari a plusieurs fois tenté de s’attacher les services de l’illustre designer au fil du temps, sans succès. Une histoire bien moins connue, celle de l’approche de Newey par Eddie Jordan, est un soi une incarnation de la manière dont l’Irlandais faisait son business dans une époque où la F1 était elle aussi bien moins corporate…et de la finesse de Newey, qui a utilisé cette opportunité qui lui a été offrete sur un plateau pour négocier d’excellents termes vers sa future destination !

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L'approche sans complexe d'Eddie Jordan

Dans le podcast Formula For Success, Newey a rappelé comment Jordan était apparu au pub local lorsqu'il travaillait pour l'équipe Williams, armé d'un chèque pour tenter de s'assurer ses services.

"Je ne connaissais pas très bien Eddie", débute Newey. "Je savais évidemment qui il était. Me voilà au pub local, dans l'Oxfordshire, à l’époque où j'étais chez Williams ; c'était le rôti de porc du dimanche, ou quelque chose comme ça, un déjeuner au milieu de l'été. Et soudain, EJ est apparu à ce barbecue dans le pub !"

"’Eddie, qu'est-ce que tu fais ici ? Tu veux une bière ? Qu’est-ce qu’il se passe, là ?’ Et il est devenu évident que ce n'était pas une simple coïncidence, qu'il n'avait pas simplement débarqué ce jour-là. Il m'a dit en substance : ‘Il faut que tu viennes et voici un chèque de 150’000 dollars."

Présent lui aussi derrière le micro du podcast, Jordan a ricané à l’évocation du souvenir de Newey.

"C'était 500 !", s’est-il exclamé, avant que Newey ne rétorque : "Non, ce n'était pas ça ! "Non, ce n'était pas 500 !"

Il s'est avéré que Jordan avait également "omis" de signer ce chèque. "Il n'était pas signé, tu ne l’avais pas signé !", s’est esclaffé l’ingénieur, bien au fait des méthodes toujours roublardes d’Eddie Jordan.

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Photo de: Motorsport Images

La suite de l’histoire

Eddie Jordan précise qu’il n’a pas été le seul à tenter de faire converger les choses dans son sens avec cette histoire, révélant que Newey avait ensuite apporté ce chèque au patron de McLaren, Ron Dennis, pour l'utiliser comme outil de poids et négocier ses propres termes avec le team de Woking.

"Il a donc apporté mon chèque à Ron Dennis pour lui montrer qu'il avait déjà un accord avec moi et qu'il leur fallait le racheter", a-t-il ainsi poursuivi, faisant bien remarquer a passage que Newey n’avait accepté aucune entente avec Jordan Grand Prix. "Une partie de l'argent aurait dû me revenir dans la poche, ce qui n'a jamais été le cas ; en fait, il m’a escroqué !", a-t-il plaisanté., se prétendant agent de la transaction. "Ce sont des conneries", a répondu Newey en riant, avant d'admettre : "Je pense que tu as raison en fait, c'était bien 500'000 !"

C’est donc le chemin de McLaren que prendra Newey, où Mika Häkkinen et David Coulthard feront gagner les nouvelles créations du Britannique. Comme l’on peut s’y attendre de la part d’Eddie Jordan, celui-ci n’a eu de cesse de lui rappeler au fil des ans qu’il avait d’une certaine manière contribué à permettre à l’ingénieur de se ménager de bonnes conditions de travail à Woking.

"Le problème, bien sûr, c'est qu'après lui avoir rendu ce chèque, pendant les 20 années qui ont suivi, chaque fois que je voyais EJ, c'était pour l'entendre me dire : ‘Tu m’en dois une, putain !", s’est amusé Newey. "Mais il ne le fait plus, maintenant !"

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