43 infractions, 4 pénalités : la "plaisanterie" qui n'amuse pas les pilotes
La nature du circuit de Spielberg a exacerbé, au Grand Prix d'Autriche, l'approche stricte adoptée par la FIA pour surveiller les limites de piste cette année. De quoi agacer les pilotes malgré un certain paradoxe.
Le traitement des limites de piste tout au long du Grand Prix d'Autriche, plus particulièrement en course, est loin d'avoir fait l'unanimité auprès des pilotes. Le directeur de course Niels Wittich a adopté une approche de tolérance zéro sur le sujet, dans la lignée de ce qu'applique la FIA depuis le début de l'année et s'en tenant donc purement et simplement au respect des lignes blanches délimitant la piste.
Le Red Bull Ring est historiquement un tracé où le respect des limites de piste est compliqué par la nature des virages, dans lesquels les pilotes sont tentés de sortir large, notamment dans le dernier secteur. Ainsi, pendant la course, les commissaires ont relevé pas moins de 43 infractions, annulant systématiquement les tours en question. Surtout, quatre pilotes ont dépassé les limites de piste à plus de trois reprises, ce qui a entraîné à leur encontre une pénalité de cinq secondes : Sebastian Vettel, Pierre Gasly, Lando Norris et Zhou Guanyu.
Dans un contexte où les pilotes remettent en cause le "manque de cohérence" de la direction de course et des commissaires depuis le début de l'année, le sujet des limites de piste est venu amplifier leur agacement, même si cette fois-ci l'approche adoptée est plutôt constante depuis le premier Grand Prix de la saison.
"Le débat sur les limites de piste ce week-end a un peu tourné à la plaisanterie, pas seulement en F1 mais aussi en F2 et en F3", constate Max Verstappen. "De l'extérieur, c'est facile de dire qu'il faut simplement rester entre les lignes blanches. Ça paraît très facile mais ça ne l'est pas, parce que lorsque l'on va aussi vite dans les virages et que certains sont un peu à l'aveugle, il y a davantage de sous-virage, les pneus s'usent, et c'est facile de dépasser la ligne blanche. Mais est-ce que l'on gagne vraiment du temps ? Peut-être que oui, peut-être que non. Franchement, il n'y a que deux ou trois virages où l'on peut aller un peu plus au large."
Le Champion du monde en titre estime que cette situation "n'est pas bonne non plus pour la F1" et qu'il est préférable de trouver des solutions pour que les pilotes soient "naturellement pénalisés" quand ils dépassent les limites de piste. "Je ne pense pas que l'on devrait voir ça : Oh, tu es sorti d'un millimètre, c'est pénalisé. Ou alors il suffit d'ajouter un mur ou de remettre du gravier", conclut-il.
Un vrai paradoxe
Après le Grand Prix, la FIA a tenu à rappeler que la définition stricte des limites de piste par la ligne blanche en 2022 était le fruit de "discussions avec les pilotes et les écuries afin d'améliorer la cohérence et la clarté pour les concurrents et le public", avant d'ajouter au sujet de la course en Autriche : "Le nombre de pénalités aujourd'hui [dimanche] est proportionnel au nombre d'infractions à l'article 33.3 du Règlement Sportif".
Quatre pilotes ont été pénalisés pendant le GP d'Autriche pour avoir dépassé les limites de piste.
Pour Mick Schumacher, le constat rejoint celui de Max Verstappen et des améliorations doivent être apportées à ce système. Le pilote allemand s'inquiète notamment de voir le sujet se complexifier davantage lors du prochain Grand Prix de France, sur le circuit Paul-Ricard. "Ça paraît un peu stupide d'avoir une pénalité de cinq secondes parce que l'on sort de la piste pour un centimètre, alors que la plupart du temps quand on sort, on ne gagne pas de temps", déplore le pilote Haas. "C'est quelque chose dont il faut discuter, il faut voir si on peut améliorer les choses pour le prochain Grand Prix, car au Paul-Ricard en particulier, je pense que ce sera une grosse préoccupation."
Figurant parmi les pilotes pénalisés, Lando Norris est aussi le premier à reconnaître le paradoxe entre l'agacement provoqué par cette surveillance au millimètre d'un côté, et la volonté répétée sans cesse d'uniformiser l'approche des commissaires.
"J'en ai eu un [avertissement] au virage 1, où j'ai juste bloqué la roue avant, heurté le vibreur, et perdu quelque chose comme une seconde", explique le Britannique. "J'ai eu un avertissement de limites de piste pour ça. J'avais été suffisamment puni puisque j'avais perdu une seconde. C'est un peu stupide pour certains cas. C'est la vie, c'est pareil pour tout le monde, et on veut de la cohérence, etc. On en a discuté, on a aussi dit l'an dernier que l'on voulait que ce soit strict, que l'on voulait que ce soit à chaque fois la même chose. Nous, les pilotes, on veut toujours quelque chose de différent et quelque chose de mieux. On verra bien. C'est un circuit difficile pour juger les limites de piste aussi subtilement."
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