Mercedes perd "quatre dixièmes" sur Red Bull en ligne droite
Toto Wolff évalue à quatre dixièmes au tour le déficit de vitesse de pointe subi par Mercedes en comparaison avec Red Bull.
Dimanche dernier, au Grand Prix des États-Unis, Mercedes était peut-être plus proche de la victoire que jamais en cette saison 2022 de Formule 1. Profitant d'un arrêt au stand qui s'est éternisé pour Max Verstappen, Lewis Hamilton a pris la tête de la course sur le Circuit des Amériques et a mené jusqu'au 50e des 56 tours au programme, lorsque le pilote Red Bull a repris l'avantage avec un freinage tardif au bout de la plus longue ligne droite du circuit.
Or, le manque de vitesse de pointe est un symptôme chronique des difficultés des Flèches d'Argent. "Je crois qu'avec le DRS, ils sont environ 35 km/h plus rapides que nous", confie le directeur d'équipe Toto Wolff quant au rapport de force avec Red Bull. "Si nous sommes derrière eux, je crois que nous sommes 22 km/h plus rapides, avec le DRS dans la ligne droite opposée."
"[Verstappen] arrivait donc de très, très loin. Mais même sans le DRS, ils ont quand même à peu près 8 km/h de plus, alors nous perdons beaucoup de temps en ligne droite, sûrement quatre dixièmes au tour, au moins. Nous avons donc des améliorations à faire pour la voiture de l'an prochain."
Toto Wolff, directeur de Mercedes AMG F1
Cette voiture 2023 va forcément beaucoup changer par rapport à la W13, puisqu'il est désormais établi que Mercedes a commis une erreur fondamentale dans le design de sa monoplace. Et si le directeur technique Mike Elliott nuançait récemment la notion de concept, Toto Wolff affirme que l'ADN du bolide va évoluer : "L'ADN de la voiture va changer pour l'an prochain, c'est clair. Cela ne signifie pas forcément que notre carrosserie aura l'air très différente. Mais ce qui fait partie de l'ADN de la voiture, à savoir son architecture, va certainement changer pour l'an prochain."
La règle de handicap aéro en vigueur depuis l'an dernier devrait en tout cas faciliter la progression de la marque à l'étoile par rapport à ses principales rivales. Jusqu'à fin juin, Mercedes disposait du moins de temps autorisé en soufflerie et en CFD, en vertu de ses résultats précédents : par exemple, la soufflerie de Brackley ne pouvait être utilisée que 28 fois par semaine (soit 35 heures en soufflerie, dont sept où l'outil est actif) contre 30 fois pour Red Bull et 32 fois pour Ferrari. Depuis juillet, le classement des constructeurs à la mi-saison s'applique, et c'est Red Bull qui est restreint à 28 utilisations par semaine, Ferrari étant à 30 et Mercedes à 32.
"Nous avions un désavantage conséquent jusque-là, car nous avons mené toute la saison 2021 et nous avons remporté le championnat des constructeurs. Alors pendant toute la première moitié de 2022, nous avions 7% de temps en soufflerie de moins que Red Bull, et bien moins que Ferrari [14%, ndlr]. Maintenant, cela s'inverse : nous allons avoir 14% de plus que Red Bull si nous finissons troisième. Ce temps supplémentaire est exactement ce pour quoi la réglementation a été conçue, pour nous donner le potentiel de réduire l'écart", conclut Wolff.
Propos recueillis par Luke Smith
Rejoignez la communauté Motorsport
Commentez cet articlePartager ou sauvegarder cet article
Meilleurs commentaires
Abonnez-vous pour accéder aux articles de Motorsport.com avec votre bloqueur de publicité.
De la Formule 1 au MotoGP, nous couvrons les plus grands championnats depuis les circuits parce que nous aimons notre sport, tout comme vous. Afin de continuer à vous faire vivre les sports mécaniques de l'intérieur avec des experts du milieu, notre site Internet affiche de la publicité. Nous souhaitons néanmoins vous donner la possibilité de profiter du site sans publicité et sans tracking, avec votre logiciel adblocker.