Pourquoi l'aileron Red Bull était sans doute le mauvais choix
Red Bull connaît un week-end difficile à Monza, et le choix de son aileron arrière n'a fait qu'ajouter à ses problèmes.
Après les qualifications du Grand Prix d'Italie, où ses pilotes n'ont pu faire mieux que septième et huitième à une demi-seconde de la voiture précédente, Red Bull est incrédule. Les problèmes d'équilibre semblent particulièrement épineux sur la piste de Monza, et pour le moment en partie insolubles, mais l'écurie a conscience d'une chose : elle a pris la mauvaise direction avec le niveau d'appui aérodynamique de ses ailerons.
Le design de l'aileron arrière apporté par l'écurie autrichienne en Italie est assez étonnant, avec un flap supérieur à la découpe en vagues, et surtout semble assez loin des exigences normales pour le tracé Lombard.
Les vitesses de pointe enregistrées ne trompent d'ailleurs pas, Max Verstappen et Sergio Pérez étant en bas du classement : les 347,2 km/h et 346,8 km/h respectifs sont en effet bien loin des 353,5 km/h de Fernando Alonso, leader dans ce domaine, mais surtout en retrait par rapport au poleman Lando Norris, avec ses 349 km/h.
Cela peut s'expliquer aisément : Red Bull, contrairement à ses rivaux, n'a pas apporté d'aileron spécifique pour Monza pour réduire au maximum la traînée et maximiser la vitesse de pointe dans les longues pleines charges de l'autodrome. L'équipe de Milton Keynes s'est focalisée sur la découpe de son aileron le plus déchargé, qui reste encore assez loin du compte au GP d'Italie.
Selon Verstappen lui-même, ce choix a été fait en raison du plafond budgétaire : "Vous faites certains choix dans le cadre du plafond budgétaire", a expliqué le Néerlandais. "Au lieu d'un aileron spécial pour Monza, nous dépensons l'argent pour autre chose. Mais lorsque vous avez déjà des problèmes, cela ne fait qu'aggraver la situation, bien sûr."
Le choix de concevoir et de fabriquer un aileron spécifique pour Monza, avec la possibilité qu'il ne soit quasiment pas utilisé pour le reste de la saison (hormis à Las Vegas), n'est pas indolore sur le plan des ressources utilisées, que ce soit financièrement ou du côté des éléments de simulation et de tests aéro.
Dans le cas de Red Bull, ces problématiques sont renforcées car les restrictions sur les tests aéro liées à sa position chez les constructeurs depuis 2022 empêchent une utilisation totalement libre de la soufflerie et de la mécanique des fluides numérique (CFD). Cela est d'autant plus vrai quand il s'agit de pièces à l'utilisation très limitée.
Donc, au lieu de dépenser des ressources sur un aileron pour Monza (et éventuellement Las Vegas), le choix a été fait de retoucher l'aileron à sa disposition offrant le mois d'appui, en découpant deux "croissants" sur le flap supérieur, de chaque côté de l'axe central.
Ce concept a particulièrement attiré l'attention car Red Bull est la seule équipe à avoir cette approche, même si ce n'est pas une première cette saison.
Aileron arrière de la Red Bull RB20 à Spa.
Photo de: Giorgio Piola
Cette solution a en effet été testée à Spa, en EL2, sur la voiture de Verstappen, même si un petit Gurney avait été installé sur le bord de fuite du flap afin d'équilibrer l'aileron (image ci-dessus).
En sus, l'approche n'est pas non plus très différente de celle qui avait été déployée la saison passée à Monza, même si la découpe était bien plus droite (image ci-dessous).
L'aileron arrière de la Red Bull RB19 à Monza en 2023.
Photo de: Giorgio Piola
Cette option était même proche de ce que d'autres équipes ont fait par le passé et même de ce que certaines structures ont mis en place à Monza cette année.
Retour en 2024. Afin d'équilibrer les charges aéro entre l'avant et l'arrière, Red Bull a exploré la même voie avec l'aileron avant, avec la découpe de portions du flap supérieur. L'idée est toujours de réduire l'appui et la trainée.
Aileron avant de la Red Bull RB20 à Monza.
Photo de: Giorgio Piola
À nouveau, on constate que l'ajusteur a également été positionné vers l'extérieur (flèche rouge). L'écurie teste beaucoup de configurations différentes sur ce plan depuis plusieurs courses.
Avec Jonathan Noble, Matt Somerfield et Ronald Vording
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