Pourquoi McLaren F1 doit revoir son approche stratégique

Alors que McLaren dispose depuis plusieurs courses d'une F1 capable de jouer la victoire, le succès lui a parfois étonnamment échappé. Pour Bernie Collins, ancienne stratège en F1 et ex-employée de l'écurie britannique, le processus stratégique en course est à revoir.

Oscar Piastri, McLaren MCL38, dans les stands

Depuis plusieurs mois, McLaren est un candidat régulier, pour ne pas dire permanent, à la victoire en Formule 1, et ce après quasiment deux années complètes de domination Red Bull. Pourtant, l'écurie de Woking n'a pas toujours réussi à pleinement capitaliser sur ses performances et l'avantage qu'elle semblait parfois avoir.

Si Lando Norris et Oscar Piastri, respectivement à Miami et en Hongrie, ont signé leur premier succès en carrière cette année, les occasions d'ajouter d'autres victoires à ce total n'ont pas manqué. Le Canada, l'Autriche ou la Belgique viennent en tête, mais peut-être pas autant que les erreurs qui ont empêché les pilotes des voitures papaye de franchir la ligne d'arrivée en tête en Grande-Bretagne.

Interrogée dans le cadre du podcast de James Allen sur Motorsport.com, Bernie Collins a affiché un certain étonnement envers McLaren. Ancienne stratège au sein de Force India/Racing Point/Aston Martin entre 2015 et 2022, mais aussi membre de McLaren pendant cinq années avant cela, l'ingénieure britannique estime que l'équipe ne prend pas les choses par le bon bout, notamment en faisant reposer une trop grande partie des discussions stratégiques sur ses pilotes.

Lorsque vous demandez continuellement à un pilote quel pneu il veut, vous ralentissez naturellement le processus de décision.

"Je pense que c'est une partie du problème avec McLaren", a déclaré celle qui est aujourd'hui consultante TV pour Sky Sports. "Lorsque vous demandez continuellement à un pilote quel pneu il veut, vous ralentissez naturellement le processus de décision."

"Plus les personnes qui prennent les décisions sont indépendantes, plus les décisions sont prises rapidement. Et, vous savez, le truc avec le tour de l'arrêt de Norris [à Silverstone], c'est qu'il est tellement concentré sur la question de savoir s'il faut chausser des pneus tendres, mediums ou durs, qu'il ne réfléchit pas à la question de savoir s'il faut des pneus intermédiaires ou des pneus slicks."

"En fait, la première question à se poser est 'Quel est le bon tour pour chausser les pneus slick ?' et [ensuite il faut] laisser quelqu'un d'autre s'occuper de l'autre décision. Et ce sont les équipes qui travaillent le mieux ensemble, quand il y a cette confiance et cette réflexion indépendante."

Le muret des stands McLaren est-il au point sur le plan stratégique ?

Le muret des stands McLaren est-il au point sur le plan stratégique ?

Une partie du discours de McLaren, face à ses errements stratégiques, consiste à rappeler que l'équipe dans sa forme actuelle est jeune est n'a plus connu la lutte pour la victoire aussi régulièrement depuis une douzaine d'années. Toutefois, cet argument ne convainc pas vraiment Collins, qui était à Woking à l'époque en tant que jeune ingénieure, quand la question lui est posée : "Pas vraiment. La stratégie en milieu de peloton est aussi complexe que la stratégie en tête de peloton."

"Certains seront d'accord ou pas, mais vous vous battez aussi pour chaque position, chaque point. Par le passé, McLaren était très bon en matière de stratégie. Je pense qu'il y a un peu de mouvement de personnes là-bas, sur le muret des stands. Les personnes contre lesquelles vous vous battez changent [aussi]. Ainsi, lorsque vous êtes une équipe de milieu de tableau ou plus bas, vous affrontez certaines équipes et vous apprenez à connaître leur façon de réagir et leur degré d'agressivité."

"Au fur et à mesure que l'on progresse, les choses changent et évidemment, le niveau contre lequel on se bat change. Chaque course sur laquelle j'ai travaillé a été l'occasion d'analyser toutes les décisions prises par les autres. Et j'ai l'impression d'avoir une assez bonne idée des raisons pour lesquelles Red Bull prenait telle ou telle décision, de même que Mercedes."

"Je ne doute pas que McLaren fasse de même. Au fur et à mesure que vous progressez, c'est ce à quoi vous vous attendez. C'est ce que toute l'équipe attendait, cette opportunité [de se battre pour la victoire]."

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