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Pourquoi Pérez n'a pas à s'inquiéter de ses récentes performances

Les dernières courses ont été difficiles pour Sergio Pérez. Le pilote Red Bull n'a récolté que 16 points depuis le Grand Prix de Grande-Bretagne en juillet, et les chances de l'équipe de remporter le championnat des constructeurs ont été compromises. Pourtant, le Mexicain reste optimiste et pense qu'il a tous les outils nécessaires pour améliorer ses performances.

Sergio Perez, Red Bull Racing RB16B

Sergio Perez, Red Bull Racing RB16B

Jerry Andre / Motorsport Images

Pour un pilote qui est censé agir en tant que lieutenant de Max Verstappen et soutenir la lutte pour le titre de Formule 1 de Red Bull, ces dernières semaines ont été difficiles pour Sergio Pérez. Alors que Mercedes a réussi à creuser un peu l'écart au classement des constructeurs, et que Verstappen est pratiquement au coude à coude avec Lewis Hamilton au classement des pilotes, la contribution de la deuxième RB16B a fait défaut ces derniers temps.

Il est assez incroyable que, depuis le Grand Prix de Grande-Bretagne en juillet, Pérez n'ait marqué que 16 points, soit autant que George Russell dans une Williams qui, jusqu'alors, n'avait jamais terminé dans le top 10. Pour que Red Bull puisse sérieusement espérer remporter la couronne des constructeurs et que Verstappen reçoive le soutien nécessaire à ses propres ambitions, la situation doit rapidement changer.

On pourrait donc penser que dans de telles circonstances, Pérez se sentirait un peu découragé, surtout avec les difficultés qu'il a rencontrées pour s'adapter à la RB16B, et qui ne semblent pas s'être volatilisées. Mais c'est tout le contraire. En fait, lorsqu'il a mentionné la situation chez Red Bull à Sotchi, il n'a pas laissé entendre qu'il était prêt à jeter l'éponge.

 

"Ce milieu est comme ça", a-t-il fait remarquer. "J'ai passé assez de temps ici, ça ne va pas me briser. Il y a encore beaucoup de chemin à parcourir. J'ai déjà été dans cette position, et je vais renverser la situation, je n'en doute pas."

Les mauvais résultats de Pérez lors des dernières courses n'offrent pas un reflet complet de sa performance relative, car il y a eu quelques signes encourageants au milieu de la déception. En effet, Pérez a été aussi victime du dilemme entre les pneus slicks et les pneus intermédiaires dans les derniers tours de Sotchi, tout comme Lando Norris qui a manqué la victoire.

"Je pense que le rythme s'est beaucoup amélioré au cours des derniers week-ends, nous devons juste nous assurer de mettre la touche finale pour pouvoir transformer les résultats" Sergio Pérez

Après s'être hissé jusqu'à la troisième place, malgré un arrêt raté (qui n'a pas été aidé par le fait qu'il n'a pas embrayé à fond, ce qui a fait patiner les roues), le Mexicain a choisi de rester en piste lorsque la pluie est tombée, plutôt que de passer en pneus intermédiaires. C'était en partie une préférence personnelle, mais aussi parce que cela permettait à Red Bull de couvrir les deux options pour s'assurer qu'une de ses voitures était bien aux avant-postes.

"Dans le premier et le troisième secteurs, c'était assez sec et vous pouviez faire entrer de la température dans les pneus, donc, si ça avait ensuite séché, ceux d'entre nous qui étaient sur les slicks auraient réussi et ceux qui étaient sur les intermédiaires auraient vu leur course gâchée", a déclaré Pérez.

"Avec le recul, le slick n'était pas le bon pneu et finalement, le timing de la pluie a fait que certains ont eu de la chance et d'autres pas. Nous étions en passe d'obtenir un excellent résultat avec un podium par pur mérite et, malgré un arrêt lent, nous avons quand même réussi à remonter dans le peloton jusqu'à la troisième place. Mais parfois, c'est comme ça que se passent les courses."

 

La plupart des contre-performances récentes de Pérez sont dues à ces petits éléments de malchance ou de mauvais timing qui jouent contre lui.

Il suffit de se souvenir de Zandvoort, où une sortie un peu tardive du garage en Q1, le fait d'être pris dans l'embouteillage de la pitlane et d'être ralenti par d'autres voitures lors du tour de sortie ont fait qu'il n'a pas réussi à faire un tour rapide à 1,5 seconde près, et a fini 16e sur la grille.

C'est une malchance comme celle-ci qui donne à Pérez la conviction qu'il ne lui faudra pas beaucoup de temps pour transformer le potentiel de vitesse, qu'il a démontré lors des dernières courses, en résultats positifs.

Une sortie un peu plus tôt lors des qualifications de Zandvoort, ou la pluie qui ne tombe pas à la fin de la course à Sotchi, et le pilote aurait pu avoir des résultats qui donnent une image totalement différente du travail qu'il réalise en ce moment.

"Il s'agit simplement de mettre les choses bout à bout, vraiment", dit-il. "Je pense que le rythme s'est beaucoup amélioré au cours des derniers week-ends, nous devons juste nous assurer de mettre la touche finale pour pouvoir transformer les résultats. Nous l'avons fait avant et je suis sûr que nous pouvons le refaire, j'ai une confiance totale dans l'équipe et il y a encore beaucoup de chemin à parcourir."

 

Pérez a ouvertement admis que l'adaptation à la RB16B avait été plus difficile que prévu cette saison. Il a même suggéré que la façon contrastée dont la Red Bull se comporte fait que la F1 lui semble être une catégorie complètement différente. La situation n'a pas non plus été facilitée par la nécessité de s'adapter à une nouvelle unité de puissance, tant les performances des voitures de F1 modernes sont complexes.

"Je n'ai pas le droit d'entrer dans les détails, malheureusement, mais il y a une grande différence dans la façon de piloter, dans la manière d'appuyer sur l'accélérateur", a-t-il déclaré. "Cela varie beaucoup par rapport à ce à quoi j'étais habitué. Les moteurs [Honda et Mercedes] sont juste très différents dans la façon dont vous mettez la puissance, donc vous devez aussi les utiliser très différemment."

“Pour l'année prochaine, c'est une remise à zéro complète. C'est une philosophie de voiture totalement différente, et je pense que toutes les équipes trouveront que c'est une voiture beaucoup plus facile à piloter” Christian Horner

Pérez a également souffert du fait que le temps d'essais a été considérablement réduit cette année, et qu'il a donc perdu une heure de roulage supplémentaire dont il aurait pu profiter le vendredi.

La vérité est qu'il a simplement été confronté à une voiture à laquelle il a besoin de temps pour s'adapter, dans une saison qui ne lui offre pas toutes les opportunités qu'il souhaiterait pour tester les choses. En outre, le concept de la Red Bull s'oriente de plus en plus vers ce que Verstappen préfère. Alors que le Néerlandais n'est pas gêné par des réglages pointus, car il peut s'accommoder d'un arrière sur le point de décrocher, il s'agit exactement de ce que Pérez n'apprécie pas.

 

"Il y a certaines différences entre Max et moi sur ce plan-là", a-t-il expliqué. "J'aime avoir un arrière plus stable, surtout pour les virages à moyenne et haute vitesse, afin de pouvoir ressentir un peu plus la voiture. C'est quelque chose sur lequel nous travaillons encore [en coulisses] pour nous améliorer."

Mais s'il y a un rayon de soleil qui explique pourquoi Pérez peut renverser la situation, c'est que les difficultés qu'il a connues avec la RB16B cette année ne devraient pas se répéter la saison prochaine. Les premières indications des F1 2022 suggèrent une caractéristique de comportement complètement différente pour les voitures à effet de sol qui arrivent. Il est probable qu'elles auront un arrière beaucoup plus planté, et qu'elles seront donc plus "inoffensives".

Comme l'a expliqué le patron de l'équipe Red Bull, Christian Horner, en Belgique : "Je pense que la voiture [actuelle], naturellement, a évolué autour du style de Max. Il est assez nerveux à l'entrée de certains de ces virages. Je pense que c'est quelque chose dont Pierre [Gasly] et Alex [Albon] ont souffert auparavant. Selon moi, Checo fait du bon travail pour essayer de comprendre ça. Je crois que nous avons introduit des choses qui peuvent l'aider, et pour l'année prochaine, c'est une remise à zéro complète. C'est une philosophie de voiture totalement différente, et je pense que toutes les équipes trouveront que c'est une voiture beaucoup plus facile à piloter."

 

Pour Pérez, le changement de règles en 2022 signifie également une feuille blanche pour tous les pilotes. Tout le monde partira du même point, il n'aura donc pas à rattraper le temps perdu pour comprendre un concept ancré depuis des années.

"Je travaille dans le simulateur sur la voiture de l'année prochaine", a-t-il remarqué à propos des efforts déployés en vue de l'année prochaine. "J'ai passé beaucoup de temps dans le simulateur cette année de toute façon. Tout d'abord pour m'adapter à la voiture de cette année, et maintenant pour aller de l'avant avec le nouveau règlement. Cela va être une façon complètement différente de piloter, une façon vraiment différente d'appréhender ces voitures."

Mais de manière cruciale, après une année où il a dû faire face à une voiture de style Verstappen, pense-t-il que la F1 de 2022 lui donnera exactement ce qu'il veut en matière de maniabilité ? Sa réponse : "Je l'espère, et sinon je ferai en sorte qu'elle s'adapte à mon style de pilotage..."

 

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