Sulayem : Le sport auto doit plus s'intéresser à l'Afrique
Dans le contexte d'un retour souvent évoqué de la F1 à Kyalami, Mohammed Ben Sulayem estime que, même au-delà de la discipline reine, le monde du sport automobile doit "accorder plus d'attention" à l'Afrique.
Pour la 31e saison consécutive, la Formule 1 se ne rendra pas en Afrique. En dépit de tentatives pour relancer un Grand Prix d'Afrique du Sud organisé sur le circuit de Kyalami, la discipline reine, qui connaît actuellement une période faste en termes de popularité et d'opportunités commerciales, n'a pas encore retrouvé le chemin de ce continent.
Le retour de la F1 était pressenti pour 2023, puis éventuellement 2024. Toutefois à ce jour, celui-ci reste à concrétiser et à pérenniser, selon les propres mots de Stefano Domenicali fin 2022 pour Sky Sports : "Lorsque nous faisons quelque chose de nouveau, nous devons nous assurer que ce soit fait avec les bons partenaires et que les fondamentaux soient stables pour rester [au calendrier] plus longtemps. Ce serait une mauvaise chose d'aller [sur un circuit africain] une année et qu'il disparaisse si les conditions ne sont pas correctes."
Récemment interrogé sur le sujet, le président de la FIA, Mohammed Ben Sulayem, qui a aussi en charge des questions plus globales liées à l'automobile et à la compétition, estime qu'il est important de se pencher de près sur le cas de l'Afrique, notamment en partant de la racine : "Nous avons de très bons contacts en Afrique", a-t-il expliqué dans un entretien pour Motorsport-Magazin. "Il faudrait accorder plus d'attention à l'Afrique."
"En Afrique, nous avons un bon vice-président. Nous renforçons les clubs là-bas. Dans certaines régions, nous commençons à la base, nous appelons cela 'Motorsport in a Box'. Il s'agit d'une boîte que la FIA envoie. Elle contient du matériel très simple, comme des chronomètres et des téléphones. On peut alors déjà faire des tests de vitesse."
Si nous voulons nous développer là-bas, nous ne pouvons pas le faire d'en haut. Je ne peux pas donner d'ordres, ici l'eau ne coule pas vers le bas.
"Si nous voulons nous développer là-bas, nous ne pouvons pas le faire d'en haut. Je ne peux pas donner d'ordres, ici l'eau ne coule pas vers le bas. C'est l'inverse, ça part du bas vers le haut. Il faut commencer par la base. C'est pourquoi nous avons récemment lancé 'Motorsport in a Box', nous les leur envoyons et nous allons faire en sorte qu'ils s'éveillent au sport automobile."
"En Afrique du Sud, il y a une longue histoire de sport automobile. Depuis l'année dernière, on parle beaucoup du retour de la Formule 1 à Kyalami. Ce serait une grande chose pour l'Afrique. Nous pensons aussi à un championnat électrique auquel l'Afrique souhaiterait participer. Ce serait aussi une bonne chose."
Malgré cela, Sulayem insiste sur un aspect : il n'est pas question de forcer l'intérêt d'une quelconque région du monde pour la Formule 1. Il faut savoir composer avec les spécificités : "Nous n'oublions pas l'Afrique, nous n'oublions pas la Chine, mais nous n'oublions pas non plus l'Amérique latine. Quand on est dans le paddock de la Formule 1, nous voyons l'excitation et l'enthousiasme. Mais dans certaines régions, il n'y a aucun intérêt pour la F1."
"Pour eux, le karting c'est comme la F1. Leurs circuits sont comme ceux de la F1. Les courses de côte sont tout pour eux. Je dis toujours : il n'y a pas de taille unique qui convienne à tout le monde. Il faut tenir compte des membres, les écouter ! Les réponses peuvent être très simples. Peut-être veulent-ils simplement un peu de soutien dans les courses de côte et que cela leur suffit. Ils ne sont peut-être pas intéressés par la Formule 1, la Formule 2 ou la Formule E."
Dans son histoire, la F1 s'est rendue en Afrique à 24 reprises : 23 fois en Afrique du Sud (trois à East London et 20 à Kyalami) et une fois au Maroc.
Rejoignez la communauté Motorsport
Commentez cet articlePartager ou sauvegarder cet article
Voir aussi :
Meilleurs commentaires
Abonnez-vous pour accéder aux articles de Motorsport.com avec votre bloqueur de publicité.
De la Formule 1 au MotoGP, nous couvrons les plus grands championnats depuis les circuits parce que nous aimons notre sport, tout comme vous. Afin de continuer à vous faire vivre les sports mécaniques de l'intérieur avec des experts du milieu, notre site Internet affiche de la publicité. Nous souhaitons néanmoins vous donner la possibilité de profiter du site sans publicité et sans tracking, avec votre logiciel adblocker.