Trafic, logistique, revenus : Wolff toujours contre une 11e écurie

Toto Wolff a multiplié les arguments défavorables à l'arrivée d'une 11e écurie en Formule 1, même s'il maintient sa confiance aux instances qui devront faire un choix.

Les essais de départ à la fin des EL1

La réticence de nombreuses écuries à voir arriver un 11e concurrent sur la grille se traduit par des arguments de plus en plus variés. Si le partage des revenus est évidemment sous-jacent, les patrons des structures aujourd'hui engagées en Formule 1 jugent que d'autres raisons peuvent être opposées à la FIA, qui a lancé un appel à candidatures. Une décision est attendue prochainement alors que plusieurs projets sont connus, le plus médiatisé demeurant celui de l'attelage entre Andretti et Cadillac.

Cette semaine, Frédéric Vasseur a estimé que la nationalité américaine n'était pas un argument convaincant. À Silverstone, Toto Wolff a avancé d'autres raisons plus terre-à-terre, qui ne sont pas sans rappeler celles formulées chez Red Bull par Christian Horner en abordant l'aspect logistique.

Notre position était très claire, il fallait acheter une équipe.

Toto Wolff

"On n'a aucune visibilité sur l'origine des candidatures", assure le directeur de Mercedes. "Je pense que tous les acteurs, principalement la FIA et la FOM qui décident d'un nouvel engagement, évalueront si la proposition est bénéfique pour la F1, si elle nous apporte quelque chose en termes de marketing et d'intérêt. Notre position était très claire, il fallait acheter une équipe."

"Il y a beaucoup de conséquences si l'on prend les séances de qualifications. On a déjà l'impression d'être sur un circuit de karting, on bute les uns sur les autres. Il y a un problème de sécurité. On n'a pas la logistique nécessaire pour mettre une 11e écurie. Ici à Silverstone, on peut arranger les choses pour l'équipe d'Hollywood, mais sur d'autres circuits ce n'est pas possible."

"Et puis des gens comme Audi ou maintenant le fonds d'investissement [chez Alpine] ont acheté des écuries de F1 à des prix considérablement plus élevés. C'est tout ça que doivent évaluer la FIA et la FOM. Et comme je l'ai dit auparavant, si une équipe contribue au développement positif de la F1, d'une manière différente de celle dont les autres équipes ont souffert pendant de nombreuses années, alors oui, on doit l'examiner."

Toto Wolff ne manque pas d'argument défavorables à une 11e écurie.

Toto Wolff ne manque pas d'argument défavorables à une 11e écurie.

Pour Toto Wolff, la situation est comparable à celle de nombreux autres sports, où le simple fait de décider de s'engager ne suffit pas. L'Autrichien considère aujourd'hui la Formule 1 comme une ligue réunissant des franchises.

"Il n'existe aucun championnat établi, ni même un championnat national de football, ou la Ligue des Champions, la NBA, la NFL, la NHL, où une telle situation est possible, où l'on peut dire : 'Je mets en place une équipe, j'arrive, merci de m'inclure à la redistribution des revenus'. Il faut se qualifier, gravir les échelons, faire preuve d'engagement envers le championnat que l'on a bâti durant des années."

"Pour répéter ce que j'ai dit, si c'est bénéfique, alors on doit l'étudier. Jusqu'à présent, ce que l'on a vu n'a pas convaincu les écuries. Mais on n'a pas vu les candidatures soumises à la FIA et à Stefano [Domenicali]. Ils jugeront si c'est positif ou non pour la F1. Dans tous les cas, du point de vue d'un propriétaire d'équipe, il n'y a aucun championnat qui se contente d'augmenter le nombre d'engagés, car ça ne fait que diluer l'ensemble."

"La NHL a ajouté des équipes, je le sais très bien, car ils ont décidé de le faire avec toutes les parties prenantes. On l'a fait par le passé quand la F1 était sur le point de perdre des équipes en faillite, on a augmenté le nombre d'écuries et personne ne s'en est plaint. On a estimé qu'il fallait s'assurer d'avoir dix écuries sur la grille et de n'en perdre aucune. Ces deux facteurs sont très différents de la situation actuelle en NHL. Je reste convaincu qu'il s'agit d'une ligue avec des franchises. Et quand quelqu'un arrive, ça devrait être comme en NFL : une nouvelle équipe doit apporter quelque chose, et je répète que c'est à la FIA et à la FOM de décider. On ne peut pas commenter ça."

"Il est évident que notre point de vue est clair", conclut Toto Wolff. "On ne veut que d'une équipe qui apporte quelque chose au gâteau, une 11e écurie qui apporte plus que ce qu'elle coûte aux autres équipes. Plus de spectacle, plus de pilotes passionnants."

Rejoignez la communauté Motorsport

Commentez cet article
Article précédent La F1 réfute des craintes fondées sur des simulations datées pour 2026
Article suivant EL2 - Verstappen un rien devant Sainz, les Williams squattent le top 5

Meilleurs commentaires

Abonnez-vous gratuitement

  • Accédez rapidement à vos articles favoris

  • Gérez les alertes sur les infos de dernière minute et vos pilotes préférés

  • Donnez votre avis en commentant l'article

Édition

France France