Verstappen va-t-il aider Pérez ? "Espérons ne pas en arriver là"
Max Verstappen n'éprouve pas un enthousiasme débordant à l'idée d'aider son coéquipier Sergio Pérez à décrocher le titre honorifique de vice-Champion du monde.
À trois Grands Prix de la fin de la saison, s'il est clair depuis belle lurette – avant même que ce fût mathématiquement scellé – que le titre mondial est voué à Max Verstappen, on ne peut pas en dire autant de la place de vice-champion.
La disqualification de Lewis Hamilton au Grand Prix des États-Unis avait donné une bouffée d'air frais à Sergio Pérez, qui avait pris une avance de 39 points sur son rival au classement général ; le Mexicain a toutefois commis une erreur coûteuse avec la manœuvre infructueuse par laquelle il a tenté de prendre la tête au départ de sa course à domicile. Il a ainsi accroché la Ferrari de Charles Leclerc et été contraint à l'abandon, pendant que Hamilton prenait la deuxième place avec le point du meilleur tour à la clé. Seules 20 longueurs les séparent désormais.
"Oui, ça faisait très mal, super mal, en rentrant à la maison", confie Pérez, qui est promptement passé de héros à zéro. "C'était juste une journée très triste. Surtout quand on pense à ce qui aurait pu arriver s'il n'y avait pas eu de contact. Mais je me suis très vite rendu compte que j'avais tout donné. Je me battais pour la tête, et j'ai pris un risque. Ça n'a pas payé. Mais je devais m'assurer de garder la tête haute, car j'ai tout donné au fil du week-end. Et les fans ont été géniaux, notamment après le Grand Prix, avec un soutien énorme. L'équipe m'a aussi énormément soutenu."
L'accrochage de Sergio Pérez (Red Bull) avec Charles Leclerc (Ferrari) au départ
En effet, le directeur d'équipe Christian Horner a pris la défense de son pilote : "On ne peut pas lui reprocher, pour son Grand Prix à domicile, d'essayer de prendre la tête." Des propos que Pérez a appréciés. "Nous sommes tous des 'racers', et nous avons tous la passion, car sans passion, on ne peut pas faire ce travail", affirme le pilote Red Bull. "Ce n'était pas loin de fonctionner. Mais je pense qu'il y a aussi quelque chose, avec cette génération de monoplaces, où la voiture à l'intérieur est très vite dans l'angle mort. Beaucoup de facteurs rassemblés ont contribué à ce qui s'est passé."
La Formule 1 est désormais de retour au Brésil pour le Grand Prix de São Paulo, justement un an après une polémique qui avait opposé les pilotes Red Bull en 2022 : l'écurie avait demandé à Verstappen de laisser passer son coéquipier, mais le Néerlandais n'avait pas obtempéré, provoquant le courroux de son partenaire. Ce dernier avait alors laissé filer deux points, avant d'être vaincu par Charles Leclerc de trois unités pour la deuxième place.
Dans ce contexte, il a évidemment été demandé à Pérez s'il pouvait compter sur le soutien de Verstappen cette fois. "Nous n'y avons pas réfléchi", a répondu l'intéressé. "Mais si la situation se présente, je suis certain que j'aurai le soutien de Max."
Sergio Pérez parle à la presse à São Paulo
Et le son de cloche est clairement différent du côté du triple Champion du monde, qui ne s'efforce même pas de dissimuler son manque d'enthousiasme à l'idée de devoir dévier de sa trajectoire pour donner un coup de pouce à l'autre Red Bull. "En fin de compte, je pense que ça ne devrait pas toujours dépendre de moi, qu'il marque les points", estime Verstappen. "Mais je suis convaincu que Checo parviendra à rester devant, car je crois bien qu'en moyenne on a la voiture la plus rapide. Et je pense aussi que l'an dernier, on n'en a pas vraiment bien discuté avant d'aborder le week-end de course. Bref, espérons ne pas en arriver là. Cette situation est meilleure pour tout le monde, à mon avis."
Quant à Pérez, au vu de ses résultats récents – aucun podium sur les cinq derniers Grands Prix – il doit évidemment composer avec des bruits de paddock qui ne cessent de s'amplifier au sujet de son avenir. "Quand on traverse une période difficile, on veut se concentrer sur la course. Et il y a tant de rumeurs sur mon avenir que je n'ai aucune énergie pour ça, je veux juste me concentrer sur le dimanche. C'est pour ça que j'ai mon manager." Il conclut : "Ça fait 13 ans que je suis dans ce sport. Et je sais que tout le monde a des intentions différentes ici. Même les journalistes. Alors j'ai l'habitude."
Propos recueillis par Adam Cooper
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